Sonata Arctica

Artiste/Groupe

Sonata Arctica

CD

Stones Grow Her Name

Date de sortie

Mai 2012

Label

Nuclear Blast

Style

Power Metal Mélodique

Chroniqueur

Psyché Déli

Note Psyché Déli

17/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

La Finlande a décidément de quoi être fière. En quelques mois, ses groupes principaux sortent de nouveaux albums et pas des moindres.

Après les albums plus doux, plus sombres que sont Unia et The Days of Grays, Sonata Arctica nous revient en forme avec Stones Grow Her Name. Cet album ne va pas révolutionner le genre mais propose une réconciliation avec ses origines musicales. Il propose quelque chose de différent, d'unique.

Pour commencer, une introduction longue et semblable à son prédécesseur, mais en moins profond, en plus dynamique. Only The Broken Hearts est, dès le début, intrigante, elle nous fait penser à tellement de choses, entre Everything Fade To Gray et Flag In The Ground, un petit solo de guitare en plus. Dès cette première découverte, on sens l'implication d'Henrik (aux claviers) qui paraît plus présent au fil de l'album, il s'affirme et prouve son talent une fois de plus.

Enchaînement avec Shitload O' Money. On aurait du mal à croire qu'un tel morceau soit du Sonata Arctica, à part la voix, oscillant entre puissance et fragilité, de Tony Kakko. Mais il s'agit bien d'une compo signée par le groupe. Peut être est-ce dû aux paroles éloquentes, une nouvelle prise de conscience pour l'auditeur. Un ange qui vend ses ailes pour ne plus jamais pouvoir les racheter. Ainsi renaît le besoin de faire comprendre certains méfaits de l'argent. Un thème déjà abordé dans Wildfire (Reckoning Night), voilà pourquoi je parlais d'une réconciliation musicale. Sans oublier de mûrir, le groupe revient et signe un album qui pourrait se placer dans la continuité de Reckoning Night et Winterheart's Guild. Malheureusement, nous n'aurons pas le droit à des perles comme Victoria's Secret, le morceau suivant le prouve, même si cet album ne manque pas de nous surprendre.

Losing My Insanity n'était pas, à l'origine, prévue pour cet album mais écrite et composée par le leader du groupe pour Ari Koivunen et son album Fuel For Fire (2007). Pourtant cette chanson a été revue pour ce nouvel opus. Une des chansons phares de cet album, voici qu'elle nous révèle que Sonata Arctica peut concilier ancien et nouveau, comme Flag In The Ground sur The Days Of Grays, sortir quelque chose du placard et en faire une bombe musicale.

A peine Losing My Insanity finie, un nouveau riff plus agressif se fait entendre, il s'agit de Somewhere Close To You. Une bonne introduction qui se perd malheureusement dans une chanson qui ne change pas, que l'on oublie vite malgré ses qualités. Rien d'innovant sinon une guitare saturée et un rythme déjà exploité sur d'autres morceaux et la présence confirmée de l'instrument principal et du clavier. Il faut dire aussi que Somewhere Close To You n'a pas une place de choix, entre un morceau bien fait et le premier single de l'album. En effet, Stones Grow Her Name laisse place à des compositions plus complexes, mais contrairement aux deux albums précédents, il a en lui un désir brûlant de s'affirmer, notamment dans les paroles. Certains morceaux viendront confirmer mes dires, à l'instar de I Have A Right.

Le morceau semble à première vue difficile à imaginer en tant que premier single, et pourtant... C'est un titre accessible qui divisera les foules : simple et efficace diront certains, trop répétitif et trop simpliste dans l'écriture diront les autres. Mais en considérant que la plupart des morceaux de Sonata Arctica peuvent avoir plusieurs sens de lecture, ce titre ne déroge pas à la règle. L'effet "simpliste" n'est-il pas fait exprès ? En sachant que les paroles traitent des droits de l'Enfant. A y réfléchir, plusieurs sujets se présentent, ce qui rend I Have A Right plus intéressant, par exemple l'éducation d'un enfant, le sens moral que doivent avoir ses parents ou encore, comme cela est suggéré dans le clip, la maltraitance.

Après la pause commerciale, nous enchaînons avec une ballade, semblable à presque toutes celles de Sonata Arctica. Alone In Heaven aurait pu figurer sur Unia, tant il y a de ressemblance avec certaines ballades de cet album. Sans grande prétention, cette chanson devient agréable au fil des écoutes. Sans pour autant être géniale, Alone In Heaven nous plonge dans un monde quasi onirique... à condition d'y être sensible. Le solo de guitare ajoute à cette chanson une prestance qu'elle n'aurait pas pu avoir sans, d'autant que les paroles restent finalement assez basiques.

Vient ensuite le septième morceau, The Day. Dans la lignée du précédent, il ressemble pourtant furieusement à d'autres déjà présents, un mélange des styles en somme. The Day n'est pas d'une grande utilité, on s'en lasse vite. Il pourrait plaire aux fans de Unia et de The Days Of Grays. Un poil répétitif, il ne révolutionne pas le genre et fait juste le lien entre les albums jusqu'à s'éteindre pour laisser la place à une vraie nouveauté sur la piste suivante.

Cinderblox. Sans doute l'un des meilleurs morceaux. Cette chanson a quelque chose de nouveau, de frais... Et comment, avec des références country ! Surprenante au départ, elle le devient moins lorsqu'on se penche sur quelques détails liés aux autres albums, comme Jam, délire country assumé par le groupe. Sonata Arctica a enfin l'occasion de mettre en musique quelque chose d'unique. Cinderblox conclura les vraies nouveautés de cet album.

Don't Be Mean est dans la lignée des ballades de chaque album, une belle chanson, pour les personnes qui y sont sensibles. Loin d'atteindre le niveau de Tallulah ou de No Dream Can Heal A Broken Heart, elle est un peu la chanson à écouter dans le noir, même si l'instrumentation est bien faite (bien que légèrement répétitive) et la voix plus assumée. Le plus gros problème de cet album reste les ballades, qui replongent l'auditeur dans la mélancolie, voire la médiocrité de certaines déjà dévoilées dans les précédents albums.

Comme pour nous signaler la fin de l'album, Stones Grow Her Name nous offre une dernière surprise sur les deux derniers morceaux. Qui se souvient de Wildfire, chanson peu connue mais terriblement efficace de Reckoning Night ? Et bien voici la suite, ou du moins l'histoire qui s'y apparente. Comme la saga de Caleb a pris fin avec Juliet sur The Days Of Grays, on pourrait penser à une nouvelle saga. Wildfire II et Wildfire III sont les héritières de cette perle perdue. A première vue, on pourrait penser que les titres Wildfire II et Wildfire III  ont été trouvés à la dernière minute et que par conséquent la fin de l'album serait bâclée. Ce n'est pas le cas, malgré leurs noms, les deux chansons sont complexes et révèlent une composition recherchée.

Sur un départ country à la Cinderblox, les chansons qui constituent une histoire vont se dévoiler différentes et à plusieurs facettes. Alors que s'achève Wildfire II, Wildfire III nous réveille une dernière fois. Un morceau peut être plus homogène que le précédent. On sent néanmoins approcher la fin de l'album. Pour signer l'arrêt, une voix d'outre-tombe se mêle à un bruit de mer, semblable à White Pearl, Black Ocean, et des bruits nous plongent dans l'angoissante ville, Wildfire, ville fantôme...

Stones Grow Her Name peut être considéré comme une réconciliation, voire une renaissance pour Sonata Arctica. Cet album nous promettait du changement et n'a pas raté son coup. Des instruments mis en valeurs, des morceaux tour à tour envoûtants, surprenants même. Malheureusement, il est aussi inégal, partagé entre morceaux efficaces et dynamiques et ballades quelque peu chiantes. Certains titres font le lien avec les anciens albums, même si Reckoning Night est largement mis en avant, avec beaucoup de références. Unia est aussi très présent, quelques traces de cet album sont laissées sur les ballades. Avec cet album, le groupe nous prouve toute la maturité dont il recèle, et nous donne envie de le voir ou de le revoir sur scène. Je conseille Stones Grow Her Name pour tous, des anciens fans qui veulent redécouvrir le groupe, et pour ceux qui veulent le découvrir avec un bon album.

 

Tracklist de Stones Grow Her Name :

01. Only The Broken Hearts (make you beautiful)
02. Shitload O' Money
03. Losing My Insanity
04. Somewhere Close To You
05. I Have A Right
06. Alone In Heaven
07. The Day
08. Cinderblox
09. Don't Be Mean
10. Wildfire Part II - One With The Mountain
11. Wildfire Part III - Wildfire Town, Population: 0

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