Artiste/Groupe:

Sons Of Apollo

CD:

Psychotic Symphony

Date de sortie:

Octobre 2017

Label:

Inside Out

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C'est le retour de l'homme aux 250 projets ! L'insatiable Mike Portnoy multiplie les groupes depuis son départ de Dream Theater et en voilà un petit nouveau pour lequel il a retrouvé l'un de ses ex-partenaires, le claviériste Derek Sherinian, qui a lui aussi fait partie du théâtre des rêves entre (fin) 1994 et (début) 1999. Mais pour Portnoy, un groupe c'est bien, un supergroupe, c'est mieux. Alors qui c'est qu'on appelle ? SOS Fantômes ! Nan. Le bassiste de Mr. BigBilly Sheehan (avec lequel il joue déjà dans The Winery Dogs), le guitariste Ron "Bumblefoot" Thal et le chanteur Jeff Scott Soto (à la discographie longue comme le bras) ! On a beau avoir l'habitude de ce genre de réunions maintenant, ça en jette un peu quand même, obligé de le reconnaître. Plusieurs choses peuvent faire plaisir ici : voir Portnoy revenir à quelque chose de plus metal prog que beaucoup de ses autres projets, entendre Soto dans un style différent de celui auquel nous sommes habitués (il fait plutôt dans le hard/heavy, pas le progressif), retrouver trois des membres de PSMS (Portnoy - Sheehan - MacAlpine - Sherinian), le fameux quatuor instrumental qui avait silloné quelques routes en 2012... D'ailleurs, au début, l'idée était de reformer cette entité mais la volonté d'écrire de vraies chansons, et donc de faire appel à un chanteur, a changé la donne. Le nom choisi pour l'occasion, Sons Of Apollo, n'est pas des plus modestes et un regroupement de cette envergure peut susciter pas mal d'attentes... Alors, qu'en est-il au final ? 

Une pièce majestueuse et épique, à l'esprit prog metal proche des bonnes vieilles compos de Dream Theater et une prestation vocale classieuse... c'est God Of The Sun, le morceau d'ouverture de ce Psychotic Symphony. Onze minutes qui rassurent... si vous étiez inquiet. Ambiance orientale, envolées instrumentales virtuoses et, surtout, un Jeff Scott Soto dont la voix puissante et chaleureuse colle parfaitement à un ensemble qui, bien qu'il réponde au cahier des charges du prog, reste assez heavy et accessible. Ca démarre bien et la suite va permettre de constater que les Sons Of Apollo varient les formats et ne vont pas vous resservir la même soupe sur chaque piste. Ainsi, vous trouverez des titres plus directs et non dénués d'un esprit rock (la très immédiate Coming Home qui pourrait presque figurer sur un album de SotoAlive - même remarque que précédemment - ou encore Divine Addiction, au feeling old-school, marquée par l'influence d'un certain Deep Purple). Il y a même un titre qui bastonne pas mal, Lost In Oblivion, pourvu d'un très bon refrain... et le quintet, loin de se contenter de s'amuser avec l'héritage de la vieille école, ne se prive pas de jouer du metal aux sonorités parfois assez modernes (Signs Of The TimeLost In Oblivion). N'ayez crainte, il y a aussi des compos plus longues et changeantes, comme le genre l'exige (Labyrinth, neuf minutes, ou l'instrumental Opus Maximus qui dépasse les dix minutes).

Beaucoup de points forts ici, c'est certain. Pour autant, je ne trouve pas que ce Psychotic Symphony soit parfait. Si je ne saurais remettre en cause la maestria des musiciens, l'efficacité de certains morceaux ou le son soigné et percutant de la galette, j'aurais aimé être un peu plus surpris ou ému. On retrouve du Dream Theater, du Soto, du Deep Purple, bref une sorte d'addition logique des talents concernés sans oublier les influences de ces messieurs... et c'est déjà bien, surtout que ce n'est pas mal fait... mais un peu plus d'originalité ou de folie n'aurait pas fait de mal. Et puis, il y a quelques moments qui ne m'ont pas captivé comme Figaro's Whore, instrumental heureusement très court qui, je trouve, ne sert pas à grand-chose (une minute de solo de clavier, quoi) ou autres passages décousus ou excessivement démonstratifs (dans Opus Maximus, notamment). Voilà ce qui m'empêche de crier au génie. Cependant, on a quand même du beau monde, quelques morceaux forts ou divertissants et, comme on pouvait s'y attendre, on est globalement face à du travail de qualité... Psychotic Symphony aurait juste été excellent s'il nous avait emmené au-delà de ces attentes. Voilà tout de même un disque qui reste tout à fait recommandable et ne manquera pas d'intéresser les fans du genre ou des musiciens impliqués. 

Tracklist de Psychotic Symphony :

01. God Of The Sun
02. Coming Home
03. Signs Of The Time
04. Labyrinth
05. Alive
06. Lost In Oblivion
07. Figaro's Whore
08. Divine Addiction
09. Opus Maximus