C H R O N I Q U E

Brush-Fires Of The Mind est un album révolutionnaire ! Ne vous emballez pas, c'est de son propos (à forte teneur politique) dont je parle, bien plus que de sa forme. Jon Schaffer, maître à penser du monstre Iced Earth, a toujours voulu que son groupe se tienne à une certaine distance de la réalité. Alors qu'Iced Earth se doit d'offrir de l'évasion et rester "fun", Sons of Liberty est là pour que les propos politiques et les attaques du guitariste puissent prendre forme, musicalement parlant. C'est là que se situe la différence essentielle entre ces deux groupes, parce que niveau style musical, c'est vraiment la même chose (en un peu moins épique et avec moins d'arrangements ou de choeurs que sur les deux derniers volets de la saga Something Wicked) !

Mr. Schaffer veut donc éveiller les consciences et susciter le débat en dénonçant l'influence des corporations et des banques sur la sphère politique, sans oublier de parler de la corruption et de toutes ces choses qui asservissent notre société et font de notre monde un endroit rongé par l'oppression et l'injustice. Vaste programme... Il faudra m'excuser mais, pour cette chronique, je vais m'en tenir à la musique. Libre à vous de vous informer sur les thèses avancées sur ce disque de votre côté.

Tout au long des neuf titres qui constituent ce Brush-Fires Of The Mind, on retrouve donc le style ultra-reconnaissable de notre cher guitariste américain. Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, il s'occupe également du chant et n'a pas pris le soin d'engager un vrai batteur mais s'est occupé de la programmation de la batterie. Il a tout de même invité quelques collaborateurs comme Troy Steele (guitariste d'Iced Earth), le producteur Jim Morris (venu, lui aussi, déposer quelques soli de six-cordes) ou le bassiste Ruben Drake. Précisons tout de suite que le fait qu'il n'y ait pas de vraie batterie n'est pas plus gênant que ça. On sent bien que ça manque un peu de puissance mais ça reste correct. Au rayon des bonnes surprises, on remarque que Jon ne s'en sort vraiment pas mal au chant. Il est amusant de constater qu'il imite d'ailleurs plutôt bien Matthew Barlow (son acolyte d'Iced Earth), sans toutefois l'égaler. Cela dit, cette qualité est à double tranchant. Car si Jon nous surprend en singeant de façon assez convaincante le chanteur de son autre groupe, il ne fait, du coup, qu'accentuer les ressemblances (déjà très nombreuses) entre Sons Of Liberty et Iced Earth.

La galette débute avec un Jekyll Island tout à fait convaincant. Petite intro calme avant de laisser débouler les riffs bien affutés du maître soutenus par une bonne dose de double grosse caisse. Comme d'habitude, la production est nette et carrée... le son est puissant et dynamique. La chanson d'ouverture (entre heavy et thrash) est une des rares à posséder un tempo assez enlevé, le reste de l'album versant davantage dans le mid-tempo. A ce titre, les compos suivantes (Don't Tread On Me et False Flag) sont tout à fait réussies. Les riffs sont toujours aussi efficaces et les refrains, aux mélodies accrocheuses, restent bien en tête. Tout cela est très bien fichu à défaut d'être véritablement surprenant. Jon Schaffer fait ce qu'il sait faire, et il le fait bien. C'est direct, jamais démonstratif, et solide. Solide oui, mais pas spectaculaire non plus...
Brush-Fires Of The Mind contient aussi des ballades comme Our Dying Republic ou The Cleansing Wind qui s'écoutent bien, mais qui souffrent également du même manque de renouvellement de leur compositeur. On a l'impression assez tenace d'avoir déjà entendu tout cela avant...
L'album s'achève sur une compo assez réussie intitulée We The People. Bien heavy, avec un changement de tempo bienvenu en milieu de parcours, et dotée un refrain efficace, elle conclue de façon convaincante ce sympathique album.

J'aurais aimé être un peu plus surpris et secoué par ce nouveau projet de Jon Schaffer. Bien fait et agréable à l'écoute, il ne se hisse cependant jamais au niveau des meilleures productions d'Iced Earth auxquelles il se réfère pourtant constamment (le riff d'intro de Indentured Servitude est quasiment le même que celui de Declaration Day sur l'album A Glorious Burden). En ce qui me concerne, Brush-Fires Of The Mind ne fait que confirmer le manque d'inspiration dont le guitariste semble souffrir depuis un moment déjà. Personnellement, j'aurais également apprécié une ou deux chansons plus rapides. Cela aurait cassé un peu le rythme de l'album et aurait amené un peu plus de diversité à l'ensemble. Allez, l'ensemble reste tout de même de bonne facture et fera sans doute plaisir aux inconditionnels du monsieur.

Tracklist de Brush-Fires Of The Mind:

01. Jekyll Island
02. Don't Tread On Me
03. False Flag
04. Our Dying Republic
05. Indetured Servitude
06. Tree Of Liberty
07. Feeling Helpless?
08. The Cleansing Wind
09. We The People