Riche année pour Max la menace. Le Brésilien le plus connu après Pelé (j’en fais un peu trop sans doute), c’est Max Cavalera, l’âme de Sepultura, qui est de retour. Non content d’avoir une brochette de groupes dont les plus connus sont, outre le Sepultura d’avant 1996, Soulfly et Cavalera Conspiracy, l’ami Max tourne à max avec ses groupes. (nan, désolé, je ne citerai pas Nailbomb et autre Killer Be Killed, tout de même très mineurs en comparaison à ceux mentionnés...)

Je suis un gros fan de la tribu Cavalera mais je ne n’en serai pas moins objectif pour ne pas tromper les lecteurs que vous êtes.

Tout d’abord, Soulfly est le groupe le plus prolifique de la tribu et avait à ce titre accouché de l’album Savages en 2013, donc on n’était pas vraiment (encore) en manque. Pour le line-up, on a peu de changement. On retrouve bien entendu le compère éternel Marc Rizzo, partenaire depuis 2003 et aussi membre de Cavalera Conspiracy, à la guitare. Là où le neveu de Max, Igor Junior (ou Iggor Junior, ils ne savent pas se mettre d'accord), ne faisait que des backing vocals sur le précédent album, il semblerait qu’il prenne la place de bassiste en remplacement de l’ami Tony Campos (ex Static-X, Asesino, Prong et Ministry) parti depuis rejoindre Fear Factory. Max maintient son fils Zyon (vous vous souvenez l’intro de Chaos AD et les battements de coeur du rejeton ?) derrière les fûts. Il en fait même des tonnes le papa pour dire que son fils joue bien. On en reparlera…

Le nouvel album est placé sous une influence punk, hardcore et death metal en reconnaissant (chapeau bas) l’influence des travaux récents de Melechesh et Behemoth. Ce n’est donc pas un hasard si côté production, Max a été chercher Matt Hyde (Slayer, Behemoth, Children of Bodom) pour mener à bien le projet.

On retrouve plusieurs chansons avec des références bibliques ou antiques. Ainsi Sodomites évoque la destruction de la ville de Sodom (eh oui, ça vient de là), Shamash parle d’une divinité du panthéon mésopotamien, Ishtar Rising traite d’une reine de Babylone (une obsession de Max) et Titans qui, comme son nom l’indique, parle de la guerre des Titans. Sans oublier le titre éponyme Archangel.

Outre ces focalisations, Soulfly nous livre des brutalités diverses et variées, comme à son habitude. Ca commence avec un hymne purement metal We Sold Our Souls To Metal, sans équivoque. Mais plus que metal, c’est du hardcore bourrin avec un semblant de mélodie. Les paroles sont du niveau sixième redoublant. Dommage. Dans une interview, Max Cavalera m’avait intéressé à cette chanson avec une possibilité de découvrir ce qu’il appelait un passage très Pink Floyd-esque composé par Marc Rizzo, pour lequel il se posait encore la question de la pertinence. Quelle déception ! Faut réviser Pink Floyd l’ami Max.

Bon, au moins j’ai trouvé une chanson de plus pour faire chier les voisins et donner raison à tous les bornés qui pensent que le metal est un sport de brutes préhistoriques.
On enchaine avec Archangel qui est mieux sentie avec une bonne alternance de passages aérés et lourds. Puis c’est au tour de Sodomites de réinsister sur le côté lourd (habituellement speedé) de la musique de Soulfly. Côté paroles, là, on est aidé par Ezekiel et autres citations, donnant un côté très solennel à l’ambiance. Puis, Max se réveille et transforme la chanson en cavalcade dans les trente dernières secondes. Sur Ishtar Rising, on est reparti dans l’ambiance lourde.

Le son s’améliore sur Life Long Hard! mais je ne sais pas pourquoi, il y a un fou qui braille au début. En fait, il s’agit de Matt Young de King Parrot (groupe Australien), et côté réalisation concrète, c’est genre un de tes potes sur lequel tu fais tomber ton lourd marteau sur son doigt déjà blessé, ben ça donne ça. Au final, c’est Soulfly meets Napalm Death auquel on assiste sur ce morceau.
A noter également, Bethlehem’s Blood qui est très aérée avec des instruments à vent (non, non, pas de jeu de mots) mais avec un riff principal moyen. Sa structure est intéressante, d’autant plus que c’est doté de vrais soli.
Après, je ne sais pas si elle vous fera le même effet, mais Deceiver m’a réveillé avec ses effets audios, avec un solo sympa. Le reste est passable.
Il faudra attendre la dernière chanson Mother of Dragons (et ce n'est pas Daenerys Targaryen, l'héroïne du show télévisé Game of Thrones, c'est une autre histoire) pour une chanson rentre dedans qui enchaine sur un passage vraiment lourd, avec une vraie mélodie envoutante pré solo. Ce solo pourrait par ailleurs être un numéro de charmeur de serpents.
Cet album qui marque donc l’histoire du groupe (c’est le dixième album) est donc à conseiller au bourrin de service qui est tolérant de thèmes bibliques (m’enfin Soulfly nous a déjà habitués aux thèmes ésotérico-religieux). L’album est assez cohérent avec des compos toutes sombres, brutales, emplies de spiritualité.

Ce que je regrette, c’est la négligence de Max pour le travail de la batterie. Je ne trouve pas assez de différence avec le style récent de Cavalera Conspiracy et c’est peu surprenant vu que les guitaristes sont les mêmes. Là où les batteurs sont différents, Max se retrouve à les pousser à la même chose : taper comme un âne. Pour Zyon, je ne sais pas (je ne connais pas l’étendue de son talent mal mis en avant sur cet album) mais pour Iggor, c’est du gâchis.

Note : je n’ai pas eu la version édition spéciale, donc je ne pourrai pas vous donner d’infos sur les pistes bonus ni sur le DVD en bonus.

Tracklist de Archangel :

01. We Sold Our Souls To Metal
02. Archangel
03. Sodomites (feat. Todd Jones de Nails)
04. Ishtar Rising
05. Live Life Hard! (feat. Matt Young de King Parrot)
06. Shamash
07. Bethlehem’s Blood
08. Titans
09. Deceiver
10. Mother Of Dragons (feat. Richie Cavalera d'Incite, Iggor Cavalera de Lody Kong, Anahid M.O.P.)

Chansons bonus pour l'édition spéciale :

11. You Suffer (Napalm Death cover)
12. Acosador Nocturno
13. Soulfly X

Bonus DVD: Live At Hellfest 2014 :

01. Cannibal Holocaust
02. Refuse/Resist
03. Bloodshed
04. Back To The Primitive
05. Seek 'N' Strike
06. Tribe
07. Rise Of The Fallen
08. Revengeance
09. Roots Bloody Roots
10. Jumpdafuckup/Eye For An Eye