S P O C K ' S B E A R D

Artiste/Groupe

Spock's Beard

Album

Spock's Beard

Date de sortie

21/11/2006

Style

Rock Progressif

Chroniqueur

RV

Note

14/20

Site Officiel

http://www.spocksbeard.com/

C H R O N I Q U E

Quel est le point commun entre le papa Noël et Spock's Beard ? Mais la barbe bien sûr ! Trêve de plaisanterie à deux balles, voici venu le nouvel opus des américains en cette fin d'année 2006. Le 9e déjà ! Et le 3e depuis que le commandant Neal Morse est parti délivré les messages du Seigneur. Mon Dieu !(bon allez, c'est promis j'arrête) Que le temps passe vite !

Depuis le génialissime "Snow" et le départ de son leader charismatique, il est vrai que j'avais un peu zappé le groupe. J'avais jeté une oreille à "Feel Euphoria" mais je n'avais pas été emballé outre mesure. Après tout, la déception causée par l'événement sus-cité avait peut être faussé mon jugement et donc c'est avec une curiosité toute fraiche et candide que je me suis jeté sur ce nouvel album, sobrement intitulé "Spock's Beard".

L'album est composé de 14 titres qui s'agencent de la façon suivante : les 9 premiers sont des morceaux classiques, tandis que les 5 derniers forment un long morceau (plus de 17 minutes), intitulé "As Far As The Mind Can See". Voilà en ce qui concerne la forme...

Pour ce qui est du contenu, tout n'est pas aussi limpide. De (très) nombreuses écoutes de l'album seront nécessaires pour l'ingurgiter convenablement. Mais l'indigestion guette sagement l'auditeur impatient, inattentif ou peu concentré. Pourquoi me direz-vous ? A cela plusieurs raisons : tout d'abord il n'y a pas de cohérence entre les morceaux. L'album ouvre sur une chanson typée FM mais qui comporte un long passage fait de solos au milieu ("On a perfect day"). Le titre suivant est un (excellent) instrumental, très technique, limite métal à certains moments ("Skeletons at the feast"). Suit un morceau complètement rock et très court, moins de trois minutes ("Is this love"). Puis vient une balade super douce, convenue ("all that's left"). Déboule ensuite le titre le plus long de l'album (près de 12 minutes) qui alterne les passages éthérés et les rythmiques endiablées pour finir de façon tranquille sur de longues notes de guitare ("With your kiss")... J'arrête là l'énumération mais chaque titre est vraiment différent du précédent, ce qui fait que cet album qui est déjà très dense (77 minutes !) devient difficile à apprivoiser.

En dehors ce ces remarques, j'ai une seule critique à émettre à propos de cette galette. Elle concerne le côté délire et fun de la musique des "barbus". S'il y avait bien quelquechose que je trouvais génial dans ce groupe c'est justement cette façon de composer des morceaux sans queue ni tête, des chants en canon qui respirent la bonne humeur, des passages euphoriques, etc... Et bien tout cela je ne l'ai pas retrouvé sur cet album. Le Sock's Beard nouveau, c'est tout ce qui était présent avant, le côté festif et fun en moins.

Pour ne pas tomber dans une liste de critiques à ralonge, il faut aussi souligner les qualités de cet album. Car il en est pétri. La technique des musiciens ne s'est pas envolée du jour au lendemain. Quels que soient les styles abordés, les compos sont sympa. Le chant de D'Virgilio est très bon. Les influences sont nombreuses, je citerai "Ark" sur le début de "Here's the man" ou "Yes" sur "They know we know"... Le titre "Stream of unconsciousness" est-il un clin d'oeil au "Stream of consciousness" de Dream Theater ?

Finalement ce nouveau Spock's Beard me fait un peu penser aux dernières moutures des Flower kings, à savoir on remplit un cd ras la gueule sans se soucier du reste. Celui qui pense que la qualité d'un album se mesure au ratio durée/coût sera donc comblé mais pour ma part, j'aurais préféré un album plus aéré, plus digeste, moins long car j'avoue que bien souvent en l'écoutant je me suis demandé pour encore combien de temps j'en avais... Je suis certain que cette cuvée 2006 se bonnifiera encore avec les prochaines écoutes et donc aussi en 2007.