Steve Rothery Band

Artiste/Groupe

Steve Rothery Band

CD

Live In Rome

Date de sortie

Aout 2014

Label

Inside Out

Style

Rock Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Steve Rothery, pour ceux qui l'ignorent, est le guitariste du groupe anglais de rock progressif Marillion, et ce depuis l'origine. Tout en restant fidèle à son poste depuis 1982, Steve réalise aussi quelques projets parallèles, comme The Wishing Tree et le Steve Rothery Band dont il s'agit ici. Le Steve Rothery Band nous avait proposé un Live In Plovdiv fin 2013, et c'est un Live In Rome qui sort cet été sous un format classieux de double CD + DVD. Le groupe est constitué autour de Steve avec Yatim Halimi à la basse, Leon Parr à la batterie et Dave Foster à la guitare. Sur ce live, Riccardo Romano est aussi invité aux claviers. Alors que sort cet automne le premier vrai album du groupe, sous le titre The Ghosts Of Pripyat, voyons ce que l'un des plus mélodieux et atmosphériques guitaristes de la scène prog nous propose dans ce double live.

Le concert est découpé en deux parties distinctes qui, ça tombe bien, tiennent chacune sur un CD. Sur le premier CD, on a droit à un avant-goût de l'album The Ghosts Of Pripyat, puisque pas moins de six des sept morceaux de cet album sont joués en live et en avant-première ; dans le même ordre que l'album qui plus est. C'est finalement assez original d'avoir la version live avant l'album. Eh bien Steve l'a fait. Le second CD est constitué de reprises de Marillion, certaines de l'époque Fish et d'autres de l'époque Steve Hogarth, chantées par des chanteurs italiens invités pour l'occasion.

Je dois reconnaître que j'ai été bluffé par le premier CD. D'abord, c'est totalement instrumental, extrêmement mélodique et atmosphérique, planant. Clairement, l'ombre des Pink Floyd plane sur ce premier CD. Le son est magnifique. Le public romain, un peu dissipé sur le second CD, doit être médusé sur le premier devant tant de beauté. Dans Morpheus, le premier morceau de plus de dix minutes, on peut fermer les yeux et se retrouver dans l'océan ou perdu dans le désert. La guitare de Steve est juste ensorcelante. Steve discute un peu entre les morceaux, en explique la genèse (un oncle disparu par-ci, la fin de l'été par-là). Il est super humble, c'en est émouvant. Il explique aussi qu'il ne voulait pas refaire un album de The Wishing Tree avec du chant, trop long, trop compliqué, et qu'il voulait que ce nouvel album soit instrumental ; il l'a d'ailleurs composé comme une musique de film... sans film. Il explique aussi que c'est seulement la deuxième fois que le groupe le joue ensemble sur scène. Malgré la longueur des morceaux, on ne s'ennuie jamais tant les variations sont nombreuses : passages plus énervés, montées en puissance, tension, relâchement... Ses solos font mouche systématiquement. Kendis est peu tribal, sonne un peu comme un ancien Marillion, ou encore plus surprenant comme le Engines Of Creation de Joe Satriani, avec ce petit côté électro planant. Encore plus réussi, je trouve, c'est ce très mélancolique The Old Man Of The Sea, où Steve montre toute sa dextérité en tenues de notes interminables et en arpèges. Encore un petit côté Floydien sur ce morceau que j'aime beaucoup. Même chose avec White Pass, et son intro, style chant des baleines, superbe.

Après un entracte bien mérité, le groupe revient accompagné d'une chanteuse (Manuela Milanese) qui vient interpréter Waiting To Happen. Si le morceau de Marillion est une pure merveille, avec Steve H au chant, je ne suis pas fan de la voix fragile de Manuela ; pour moi, elle a clairement du mal à atteindre le niveau de Steve H. Elle passe le micro pour le morceau suivant, Afraid Of Sunlight, toujours normalement chanté par Steve Hogarth. Le public romain se fait plus indiscipliné et apostrophe le chanteur invité pour l'occasion, Alessandro Carmassi. Dès le début, je ne suis pas conquis et je trouve que, là encore, Steve H est difficile à égaler. Clairement, les variations sont telles que Alessandro est à la peine. Le charisme n'est pas non plus là. Il s'en tire quand même mieux que Manuela sur le morceau précédent.
Il reste au micro pour le sacro saint Easter. Poussées de chair de poule au programme, ce morceau est une tuerie. Hélas, Alessandro n'est, pour moi, pas à la hauteur. Il faut dire que la barre est extrêmement haute. Le piano ne sonne pas non plus aussi bien que celui de Mark Kelly ; par contre, le solo de Steve vient remettre tout le monde d'accord et vous arracher des grosses larmes des yeux. Quel bonheur, ce solo !
On remonte dans le temps avec deux morceaux de Marillion génération 1, avec Fish donc. C'est Manuela qui reprend du micro, et qui peine tout autant sur les alternances graves/aigus de notre Ecossais favori. Ca manque de coffre aussi. Le morceau reste chargé d'émotion, c'est juste que le plaisir n'est pas total. Le solo de Steve vous coupe toujours le souffle, c'est déjà ça. Repassage de micro à Alessandro, qui va aussi essayer d'égaler Fish sur un grand classique de l'époque Cinderella Search. Fish n'est pas Steve H, et réciproquement, mais que les deux sont de grands chanteurs ! C'est en écoutant d'autres tenter de chanter les mêmes morceaux qu'on le réalise (un seul être vous manque...). Il me semble s'en sortir mieux que sur les morceaux de Steve H, et surtout mieux que Manuela. Sur la remontée célèbre, le public se réveille enfin et tape des mains, Steve s'enflamme à la guitare et fait chauffer le manche.

Les deux derniers morceaux Materna Luna et Monolith Pt.2 sont des morceaux de RanestRane, un groupe de prog italien dans lequel on retrouve Riccardo Romano (ici aux claviers), et avec qui Steve Rothery a enregistré et composé plusieurs morceaux. Le premier est instrumental, planant, le second chanté en italien, et pas trop dans le ton du reste de l'album (mis à part le solo de guitare) ; on se demande un peu d'où il sort.

Au final, je suis conquis par le premier CD mais reste sur ma faim avec le second. C'est sympa d'entendre des morceaux live de Marillion, mais franchement il y en a de bien meilleurs... par Marillion tout simplement. Et pour ceux comme moi qui tomberaient sous le charme du premier CD, il me semble impératif de nous intéresser de près à ce The Ghosts Of Pripyat qui vient de sortir, et sur lequel apparaissent quelques invités de marque comme Steve Hackett, Don Airey ou Steven Wilson.  

Tracklist de Live In Rome:

CD 1:

01. Morpheus
02. Kendris
03. The Old Man Of The Sea
04. White Pass
05. Yesterday's Hero
06. Summer's End


CD 2:

01. Waiting To Happen
02. Afraid Of Sunlight
03. Easter
04. Sugar Mice
05. Cinderella Search
06. Materna Luna
07. Monolith Pt.2

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