Stone Sour

Artiste/Groupe

Stone Sour

CD

House Of Gold And Bones Pt 1

Date de sortie

Octobre 2012

Label

Roadrunner

Style

Métal

Chroniqueur

Hellblazer

Note Hellblazer

19/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

4 albums tous différents pour un groupe mené par un petit prodige... Corey Taylor, qu'on ne présente plus. Un premier opus percutant posant un style relativement unique en ces temps modernes où les frontières musicales s’effondrent, un second disque résolument le plus abordable de la saga (renfermant un sacré lot de pépites), un troisième bon disque que certains taxeront de trop mainstream (ou pas assez inspiré)... Et voici avec ce surprenant House Of Gold and Bones une nouvelle facette de Stone Sour, qui décidément possède plus d'une corde à son arc, nous assénant cette fois-ci un album concept épique, noir, puissant et diablement varié.

Stone Sour a toujours su soigner son entrée en matière sur ses skeuds (on se souvient des imparables 30-30/150 ou encore du plus récent et monstrueux Mission Statement)... Cette nouvelle cuvée ne fait donc pas exception : doté d'un premier titre aussi explosif que jouissif (Gone Sovereign file les poils d'emblée avec ce riff simple mais dévastateur sur lequel Taylor décharge sa rage), l'oeuvre de quarante trois minutes (courte, dense et directe) est axée sur onze titres (d'une moyenne de quatre minutes) oscillants entre thrash jubilatoire et inspiré (deux titres, les mortels Gone Sovereign et RU486), plus généralement métal en mid-tempo plombé (les terribles Absolut Zero, A Rumor of Skin, My Name Is Allen, entre autres), titres acoustiques épurés (Travelers pt 1, Taciturn, plutôt bons, même si pas au niveau des sublimes Through Glass et Zzyzx Rd, mais leur rôle ici est de s'insérer en osmose dans la continuité du concept), et d'autres genres de compos bien plus difficilement étiquetables, souvent à tiroir dont notamment l'excellente doublette finale (Travelers Pt 2 / Last Of the Real) ou encore Tired et Rumor Of Skin, qui rompent les structures habituelles couplet/refrain/couplet, avec pas mal de breaks inattendus, changements de rythme ou de direction. Il est également possible de faire coller les deux parties de Travelers (Pt 1 & 2), même si les deux minutes vingt sept secondes de la partie 1 sont directement enchaînées par un superbe Tired.

On notera avec autant de surprise que de bonheur la présence fournie mais judicieusement saupoudrée de fréquents claviers (variés, peu conventionnels et distillant des ambiances bien sombres juste quand il faut), mais aussi le fait que les titres s'enchaînent presque tous sans coupure, puisqu'une histoire nous est ici contée par Taylor (le concept-album, prévu en deux parties, retrace le parcours d’un personnage à la personnalité complexe et faisant face à de nombreux dilemmes, dont celui de choisir entre rester un adolescent ou devenir un adulte. Chaque chanson raconte son histoire en changeant de point de vue en fonction des différentes facettes de sa personnalité, et celui qui écoute l’album décidera de la façon dont l’histoire se termine). Le livret contient d'ailleurs l'histoire en question (sept pages bien denses et torturées) mais les lyrics sont eux à suivre sur le site officiel du groupe (avec des liens vers des images noir et blanc). Une fois de plus, Corey Taylor exprime pleinement son talent d'écrivain dans des textes denses (autobiographiques ?) à lire en marge de l'écoute.

Et que dire de son chant ? Sans l’idolâtrer, on peut reconnaître que Taylor est l'un des meilleurs chanteurs du circuit actuel, tant il parvient à moduler son organe et insuffler à ses chansons des personnalités si différentes, passant de l'hyper agressif (RU486 flirte avec le style Slipknot, sans parler des refrains ultra profonds de Gone Sovereign) au sensible (Taciturn et Travelers Pt 1) en passant par le "tout simplement" puissant. Le son est bien sûr très costaud (merci Mr Bottrill), et le Line up se voit renforcé de Rachel Bolan (ex-Skid Row, doit-on le rappeler ?) à la basse, ainsi que d'un ensemble de cordes (deux violons, une viole, un violoncelle) et de quelques choristes dont une intervention particulièrement percutante sur les refrains de RU486 (ça le fait grave, d'ailleurs).

Autre mention spéciale pour les plus esthètes d'entre nous : le digipack à la conception novatrice, encore jamais vu jusque là, ajoutant une note visuelle indispensable à la création dans son ensemble.

Complet ? Assurément, et à tous niveaux : musical, visuel, conceptuel. Facile d'accès ? Pas vraiment (le disque ne vise clairement pas les ondes radios et pour comparaison, Come Whatever May se digérait en un clin d'oeil). Inspiré ? Très... Il faudra donc plusieurs passages auditifs pour savourer cette galette comme elle le mérite (au bout de la 4ème écoute, j'ai réalisé que rien n'est à jeter sur le florilège des onze titres très complémentaires). Et du côté des 4 Horsemen de Frisco, ça peut rougir... J'en connais qui feraient bien de s'inspirer de House Of Gold & Bones pour donner un digne successeur au moyen Death Magnetic, avant que ne sorte House of Gold & Bones Pt 2 (prévu au début 2013).

Tracklist de House Of Gold And Bones Pt 1 :

01. Gone Sovereign   
02. Absolute Zero   
03. A Rumor Of Skin   
04. The Travelers (Pt. 1)   
05. Tired   
06. RU486   
07. My Name Is Allen   
08. Taciturn   
09. Influence Of A Drowsy God   
10. The Travelers (Pt. 2)    
11. Last Of The Real

 

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