Stone Sour

Artiste/Groupe

Stone Sour

CD

The House Of Gold And Bones Part 2

Date de sortie

Avril 2013

Label

Roadrunner Records

Style

Metal Alternatif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

17/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Stone Sour avait lâché il y a environ six mois la première partie d'un album concept supposé en comprendre deux. L'album avait reçu un accueil quasi unanime, celui d'une superbe pièce à la fois musicale, mais aussi, visuelle (pochette), agrémentée de textes très recherchés. Et forcément, beaucoup, convaincus, attendaient cette deuxième partie avec impatience, se demandant si Corey Taylor et son gang pourraient faire mieux. La réponse me semble limpide : oui, ils ont fait encore mieux. Malgré le fait qu'il est plus difficile de "rentrer" dans cet opus que dans son prédécesseur, l'album pousse le concept encore plus loin, lui conférant encore plus de profondeur et nous faisant découvrir encore d'autres facettes du talent de ces musiciens.

Un peu de culture musicale avant de vous parler de ce House Of Gold & Bones Part 2, car l'histoire de ce groupe n'est pas banale. Corey Taylor avait fondé Stone Sour (du nom d'un cocktail à base de whisky) en 1992 avec Joel Ekman à la batterie et James Root à la guitare. Mais en 1997, Corey et James rejoignent Slipknot et connaissent le succès avec le groupe masqué, alors que le projet Stone Sour tombe quelque peu dans l'oubli. Pourtant, en 2002, Corey et James reviennent et sortent un premier album éponyme qui pose des bases d'un style de metal alternatif très différent de ce qu'ils font avec Slipknot. Le succès est, dans ce style-là, aussi au rendez-vous, notamment aux US ou les gars de l'Iowa squattent les radios alternatives. Profitant des périodes de creux dans la carrière de Slipknot, s'ensuivent Come What(ever) May en 2006, Audio Secrecy en 2010 puis l'annonce de cet album concept à deux étages qu'est le projet House Of Gold & Bones (j'entends quelques mauvaises langues dire que ça rapporte plus de faire deux albums simples qu'un double - allons, allons, respectons la démarche créatrice et apprécions le résultat final sans arrière pensée).

Aux côtés de James et Corey, on trouve Josh Rand à la guitare et Roy Mayorga à la batterie (et aux claviers). A la basse c'est Rachel Bolan (Skid Row) qui œuvre sur les albums mais Johny Chow qui assure les tournées (qu'on verra donc au Hellfest 2013).

A noter que les deux volets ont été enregistrés en même temps, donc ne vous attendez pas à de grosses différences dans le son. Malgré tout, on note un côté plus sombre sur cette deuxième partie, plus de prises de risques et d'exploration de styles différents, on pourrait même dire une certains progressivité, car plusieurs morceaux évoluent et changent radicalement dans ce volet. Par exemple, Red City, qui ouvre l'album, est plutôt une surprise. D'abord c'est un morceau calme où Corey chante magnifiquement bien, accompagné seulement d'un piano. On était plutôt habitué à des entames assez pêchues, on est forcément surpris. Le morceau change pour tourner au cauchemar éveillé, chant hurlé proche de Slipknot, ambiance pesante, inquiétante, avant de revenir et de finir sur le thème plus calme du début.

Autant prévenir de suite, on n'en a pas fini avec les surprises car Black John, le morceau qui suit, est assez étonnant aussi. L'intro est assez heavy, pourtant la batterie passe tout à coup en mode disco, asticotant son charleston, pour un couplet groovy, plus proche du hard rock de Nickelback que de Slipknot. Perso, ça me convient et malgré un solo assez peu inspiré, je range ce morceau dans les bonnes choses de cet album. L'ambiance reste mélancolique pour ce Sadist, sorte de ballade agréable idéale pour se promener dans un cimetière hanté, une nuit de pleine lune. Le refrain est une tuerie, la voix de Corey bluffante d'aisance. En parlant de refrain puissant, celui de Peckinpah, morceau plus vif, est encore excellent, et on retrouve des façon de chanter de Linkin Park, qui me plaisent. Une fois de plus, le chant est assez impressionnant. Slalemate est plus heavy, pas forcément des plus originaux, même si beaucoup d'attentions ont été apportées au refrain qui reste très accrocheur.

Pour maintenir l'idée du concept, on retrouve pas mal de bruits et d'effets sonores entres les morceaux. L'intro de Gravesend est aussi une bonne illustration, avec un bruitage type moniteur cardiaque et cœur qui s'arrête. L'ambiance y est ensuite pesante, le solo de guitare accentuant cet effet malsain. Le morceau change de rythme pour le final plus enlevé.

Si ce Blue Smoke de deux minutes peut paraître un peu inutile, mélange de bruits, de quelques notes de basse, de piano (joué par Corey cette fois) et de guitare, le final martelé par une grosse basse sert de rampe de lancement à Do Me A Favor, un morceau plus heavy, où Corey alterne différents styles de chant. C'est aussi le morceau choisi pour le premier single. The Conflagration est une bonne grosse ballade, comme on ne s'attend pas à en trouver sur un tel album. Avec piano (joué par Corey), violons, et tout le tralala. Je ne suis pas fan de ballade mais je reconnait que celle-ci est prenante, et on se laisse emporter. Il faut dire que Corey y chante bien, le travail des guitares est très bon, celui de la batterie aussi. L'album se termine par le morceau éponyme, qui vient clore les deux volets. L'intro reprend le thème de RU486 du premier volet, chanté par la foule. le reste du morceau est assez pêchu et vient terminer en beauté l'histoire racontée tout au long des deux épisode de House of Gold & Bones.

Du côté des morceaux plus poussifs, je trouve que '82 n'apporte pas grand chose, sans être une horreur non plus, même remarque pour The Uncanny Valley, pas très original.

Pour ceux que l'histoire racontée intéresse, sachez que pas mal de choses devraient sortir sur le thème. Une BD, une série, bref on peu dire qu'il y a une certaine recherche derrière ce projet (qui vient de crier : marketing dans mon dos ?). Les petits livrets détaillent pas mal de choses sur les personnages, à lire avec attention.

Ces deux albums de Stone Sour sont une double belle découverte pour moi. N'ayant jamais accroché à la musique de Slipknot, et encore moins à leur style malsain, je n'aurais jamais soupçonné une telle capacité créatrice que celle proposée par Corey et James (et les autres) ici. Comme quoi les aprioris, c'est jamais bon. Le deux albums sont cohérents, d'une qualité de son impressionnante, et ils représentent, surtout le deuxième volet, le meilleur du metal du XXIème siècle : moderne, puissant, racé, recherché voire un poil torturé, mélodique, bourré d'émotions et de bonnes idées. Encore...

PS : Dingue ! Pour les amateurs de bizarreries ou pour épater les gosses du quartier, tu peux assembler la "Maison de l'Or et des Os" avec les pochettes des deux albums qui s'emboîtent. Marrant non ? Et en plus on peut décorer la cheminée avec ! 


Tracklist de House Of Gold & Bones :


01. Red City
02. Black John
03. Sadist
04. Peckinpah
05. Stalemate
06. Gravesend
07. '82
08. The Uncanny Valley
09. Blue Smoke
10. Do Me A Favor
11. The Conflagration
12. House of Gold & Bones


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