Striker

Artiste/Groupe

Striker

CD

City Of Gold

Date de sortie

Août 2014

Label

Napalm Records

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

14/20

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C H R O N I Q U E

Striker, c'est du metal qui nous vient du Canada ! Du heavy très inspiré des années 80 avec une tendance prononcée pour les tempi speed et les riffs thrashy. J'ai découvert ce groupe avec Armed To The Teeth, leur deuxième album sorti en 2012 et la surprise fut plutôt bonne. Un vrai savoir-faire, de bonnes mélodies, un chanteur qui sort du lot, du fun... Oui, ça ne réinventait rien mais c'était si bien fait et procurait une telle dose de plaisir immédiat qu'il ne servait à rien de lutter. Deux ans plus tard, les Canadiens remettent le couvert et nous proposent un troisième opus intitulé City Of Gold. Ce nouvel arrivage aurait-il un peu plus d'ambition que le précédent ? A priori, après avoir lu la déclaration du chanteur Dan Cleary ("It's about heavy metal and a good time"), pas franchement... Est-ce grave ? Non.

Qu'est-ce qui a changé depuis le sympathique Armed To The Teeth ? On retrouve le même chanteur (tant mieux) ainsi que le guitariste Chris Segger et le batteur Adam Brown mais le groupe a accueilli un nouveau bassiste (William Wallace) ainsi qu'un nouveau guitariste (Tim Brown). Autant le dire tout de suite, cela ne se traduit pas par un bouleversement musical. En revanche, dès les premières secondes de Underground, quelque chose saute aux oreilles : le son est plus musclé, la production sonne moins "années 80". Cela s'explique certainement par le fait que le vétéran Michael Wagener a cédé la place à Fredrik Nordström (connu pour avoir travaillé avec de nombreux groupes dont In Flames, Soilwork, Arch Enemy, Hammerfall, Powerwolf...). J'aime bien la façon dont sonne Armed To The Teeth, ça colle bien au propos très influencé par la NWOBHM... Cette fois-ci, le metal de Striker, même s'il n'a pas énormément changé dans le fond, se veut plus puissant et laisse davantage ressortir les influences thrash du groupe. Du coup, le son plus tranchant (et impeccable, soit dit en passant) de Nordström est en adéquation avec la démarche.

Imaginez un heavy metal puissant, énergique, évoquant parfois (musicalement et vocalement) du Iron Maiden (celui de la première moitié des années 80) mélangé à du Anthrax (album Spreading The Disease) avec une petite touche de Death Angel old-school pour les passages les plus hargneux de cette nouvelle galette (et il y en a quelques-uns) et vous vous ferez une assez bonne idée de ce qui vous attend à l'écoute de ce City Of Gold. Striker fait donc toujours dans le revival 80's mais il le fait bien, avec un peu plus de vigueur et une production plus moderne que précédemment. Tout cela est plutôt positif... mais pas parfait. Le début d'album est costaud. Au petit jeu des comparaisons, Underground est plus rentre-dedans et agressive que Forever qui ouvrait l'album précédent. Le morceau est thrash et efficace, avec du bon petit solo finement exécuté. Manque peut-être un refrain plus accrocheur.
Avec les pistes suivantes, le niveau reste très solide. Je dirais même qu'il est un cran au dessus. City Of Gold balance un riff heavy efficace et un thème à la guitare lead (qui revient sur le refrain) entêtant. Quelques choeurs, un refrain réussi, une rythmique puissante... le tempo est moins rapide que sur Underground mais l'énergie demeure. Start Again démarre avec une intro plus sombre (jolies harmonies de guitares au service d'une mélodie inquiétante qui évoque le style d'un Annihilator) puis le morceau décolle avec, encore une fois, une rythmique bien carrée, un chant aigu mais puissant (secondé par des choeurs thrash virils) et un refrain mélodique remarquable sur lequel Dan Cleary fait penser à un jeune Bruce Dickinson. Bad Decisions change de registre et propose quelque chose de plus mid-tempo et hard rock. C'est surprenant, car assez éloigné du style des autres compos, mais plutôt réussi. Avec Crossroads, les guitares agressives et la double grosse caisse reviennent en force. La compo est rapide et tranchante, parfaitement exécutée et pouvue d'un refrain accrocheur (avec quelques "oh oh oh ohohohoh" entraînants). On fait une pause et un bilan : cinq compos réussies et différentes les unes des autres. Chacune possède quelque chose qui permet de l'identifier et de s'en souvenir. J'insiste là-dessus car c'est un peu moins le cas à partir de Crossroads. Alors qu'une certaine variété se dégageait du début de la galette, le reste de City Of Gold propose une suite très (un peu trop, à mon avis) homogène.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de bons petits brûlots à se mettre sous la dent avec cette deuxième moitié d'album. All For One a un excellent riff et un refrain fédérateur, Second Attack est redoutable (celle-là fait vraiment penser à du Death Angel) et Taken By Time clôt l'aventure sur une note mélodique appréciable, des changements de rythme bien amenés, un des refrains les plus mémorables de la galette... et toujours autant de fougue ! Mais il y a aussi des passages que l'on retient moins, faute de mélodies marquantes... ou peut-être aussi parce qu'ils se ressemblent trop. Il faut dire qu'à partir de la cinquième plage du CD, le tempo est très souvent speed et certaines lignes de chant - balancées un peu toujours de la même façon et constituées d'une ou deux notes - sont presque interchangeables. 

Si on fait le bilan de tout cela, c'est globalement très positif. Les points forts : l'énergie, le gros son, un niveau technique certain (les guitaristes se régalent bien), un vocaliste qui se démarque de la concurrence et une volonté (appréciable) de ne pas complètement décalquer l'opus précédent. Les bémols : un manque de variété qui fait que l'on retient mieux le début que la fin de l'album, quelques refrains qui auraient gagné à être un peu plus travaillés, et une personnalité qui devra être plus affirmée si Striker veut marquer son temps. Pour l'heure, c'est déjà bien et comme le dit Mr. Cleary, voilà un CD conçu pour de bonnes soirées entre potes (à boire de la bière, évidemment). Fans ou curieux, sachez que le groupe sera en concert (avec Bullet et Stallion) à Luynes le 23 septembre et à Paris le 29 du même mois.

 

Tracklist de City Of Gold : 

01. Underground
02. City Of Gold
03. Start Again
04. Bad Decisions
05. Crossroads
06. All For One
07. Mind Control
08. Second Attack
09. All I Want
10. Rise Up
11. Taken By Time

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