Artiste/Groupe:

Surgical Meth Machine

CD:

Surgical Meth Machine

Date de sortie:

Avril 2016

Label:

Nuclear Blast

Style:

Indus

Chroniqueur:

Orion

Note:

14.5/20

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Surgical Meth Machine, what is it ?
C'est tout simplement le nouveau projet de Mister Alien Jourgensen, leader de Ministry et figure assez incontournable de la musique indus, pour ceux qui ne suivent jamais.
Ministry ayant normalement cessé ses activités (mais on ne peut jurer de rien, vu le nombre de fois où le groupe était censé s’arrêter), ce cher Alien se tourne vers de nouveaux projets. Pour celui-ci, Jourgensen s'est entouré de... personne en fait, il a tout fait tout seul. Seul le producteur Sam D’Ambruoso est crédité avec lui. C’est vrai que, quelque part, il a aussi joué un rôle dans la création de ce disque puisque tout s’est fait à partir de machines, derrière des consoles, en bidouillant des sons dans tous les sens.

Le premier morceau met une bonne minute à véritablement démarrer mais une fois parti, pardon... Al lâche un gros "I don't fucking care!" et boum ! C'est au moins du trois cents BPM. C’est donc un joyeux bordel en fond sonore sur lequel Al vient hurler des "I don’t fucking care". On se croirait dans un tambour de machine à laver pendant l’essorage ! J’ai jamais essayé mais je me dis que ça doit ressembler à ça. Le morceau suivant n'est pas plus calme. Samples qui sortent de partout, sirènes, ça blaste à tout-va, on dirait du Strapping Young Lad version indus.

On croit que ça va se calmer en écoutant le riff d'intro assez cool du troisième morceau (assez cool vu ce que l'on vient de subir) mais non, c'est reparti pour un tour de manège à quatre cents à l'heure. Oui, c'est à choper le tournis. Un solo de guitare arrive à se frayer un passage là-dedans, on se demande comment. Al crache les textes comme autant de diatribes anti tout ce que vous voulez avec toujours autant de conviction. Une tuerie, ce morceau !
La tornade va bien finir par s’arrêter se dit-on, mais pas avec le cynique Rich People Problems qui embraye juste derrière, directement en sixième vitesse. La programmation du rythme a dû rester bloquée avec le potard à fond pendant l'enregistrement de tous ces morceaux. Selon Al, il s'agit des titres les plus rapides qu'il ait jamais écrits. On veut bien le croire. Il dit aussi, non sans humour, que ce ne sera pas facile de jouer ces morceaux sur scène sans choper une crise cardiaque.
Vous l'avez compris, ce début d'album est sous le signe de la vitesse pure. Je vais vous la faire courte, on ne va trouver un rythme plus posé qu'à partir de la huitième piste.
Juste avant, on a un Unlistenable qui porte assez bien son nom (surtout la seconde partie du titre), c'est juste un truc de dingue. C'est une suite de bruits pas tous identifiables, samplés et mélangés avec guitares, batterie, des voix par-dessus. Ce Al est un malade, c'est évident. Il avait rarement poussé le bouchon aussi loin.
On a aussi un I Don’t Wanna aussi cinglé que le reste sur lequel je suis certain de reconnaître la voix de Jello Biafra (Dead Kennedys).
Du coup, ce huitième morceau, Gates Of Steel, apparaît comme un OVNI sur cet album tant il paraît "normal". Un titre mélodique (et vu ce qu'on a subi avant, il paraît même super mélodique), avec une construction sur un riff "classique" (pour du Jourgensen), des couplets et un refrain. Vin diou... on ne l'avait pas vu venir. On enchaîne sur Spudnik qui est en fait la continuité de Gates Of Steel, en un peu plus indus.
A partir de là, on entre dans un autre monde, une autre ambiance. Les trois derniers morceaux sont nettement plus calmes. La relaxation après l'attaque violente sur nos neurones en quelque sorte. Il y a tout d’abord le diptyque Just Go Home / Just Keep Going (qui représentent à peine quatre minutes à eux deux), sans guitare, uniquement avec des samples, un beat très mécanique et des machines. Enfin, sur I'm Invisible, si l'on met de côté l'accompagnement musical toujours assez barré (mais plutôt calme, façon cool jazz), la façon de chanter de Al me fait penser à un chanteur crooner pour animation de bal ou de mariage... Nan, je suis sérieux. La preuve en images :

C’est un morceau totalement en décalage avec le reste mais arrivé à ce stade de l'album, vu que c'est le dernier titre, on ne s'étonne plus de rien. Par contre, j'accroche pas du tout.

Surgical Meth Machine ne ressemble pas vraiment à du Ministry, c'est encore plus fou.
Je ne vous cache pas qu’il n’est pas facile de cerner cet album en quelques écoutes, encore moins de rentrer totalement dans le délire de Mister Jourgensen. Il y a des titres assez jubilatoires (I Want More, Tragic Alert, I’m Sensitive, Gates Of Steel) et des titres vraiment très spéciaux (la fin d’album et notamment le dernier morceau ou Unlistenable qui est assez fatigant à la longue). Les habitués du travail de Jourgensen dans Ministry seront tout de même plus ou moins en terrain connu. Les autres risquent de ne pas comprendre ce qui se passe sur ce disque. Tout simplement…



Tracklist de Surgical Meth Machine :

01. I'm Sensitive
02. Tragic Alert
03. I Want More
04. Rich People Problems
05. I Don't Wanna
06. Smash And Grab
07. Unlistenable
08. Gates Of Steel
09. Spudnik
10. Just Go Home
11. Just Keep Going
12. I'm Invisible