SYMPHONY X

Artiste/Groupe

Symphony X

Album

Paradise Lost

Date de sortie

2007

Style

Métal Progressif/Symphonique

Chroniqueur

FlorentC

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Cinq ans... c'est le temps qu'il aura fallu pour que Symphony X nous ponde son nouvel album. Souvent annoncé et souvent retardé, cet album a fait parler de lui bien avant sa sortie. En espérant que l'attente n'aura pas été veine...

Pour ce "Paradise Lost", l'ambiance est à la noirceur et le ton très agressif. Remarquez vu le titre de l'album c'est normal. Question thèmes abordés, le groupe ne déroge pas à la règle car il est ici question de paradis perdu par la faute des êtres humains et certaines paroles font références à la bible semble t-il.

Comment faire un descriptif bien pensé de cette pépite... L'album débute par l'intro "Oculus Ex Inferni", sublime musique de film à elle toute seule. Choeurs et orchestrations sont de la partie et encore une fois un groupe s'inspire (pour ne pas dire plagie) Monsieur Danny Elfmann (auteurs de la plupart des BO de Tim Burton). Grosse ambiance épique !

Rythmique en béton, riffs hyper agressifs à la limite du trash, la guitare de Mikael Romeo est accordée très grave. Nous sommes dans un album de prog alors forcément on a le droit à nos petits soli guitare-clavier et force est de constater que Michael Pinnella possède bien 20 doigts et non 10 comme la plupart des êtres humains ! Quel pianiste... c'est son clavier qui parsème un peu partout des ambiances afin d'alléger une musique très compacte.

Le chant de Sir Russell Allen est tout bonnement excellent. Très agressif sur la majorité des titres ("Domination" et "The Serpent's Kiss" en tête), il se fait aussi plus calme ("Paradise Lost" et "Sacrifice"). Sa petite escapade en compagnie de Jorn Lande lui a fait le plus grand bien.

La plus grande force du groupe sur cet opus est d'avoir ajouté bons nombres d'orchestrations aussi subtiles que nécessaires. Elles apportent ce côté épique et grandiloquent d'une tragédie grecque chère au quintet. Tous les titres en sont pourvus, certains de manière magistrale ("The Walls Of Babylon" aux choeurs très Therionesques).

Les refrains sont époustouflants (écoutez "Set The World On Fire" "Eve Of Seduction" et "Seven" pour vous en convaincre) mais ne tombent jamais dans la facilité. Simplement puissants et efficaces, on se les prend en de plein fouet entre deux breaks proguisant, le pied !!

Les deux ballades présentes sont très réussies. Aucune mièvrerie, même en tempo lent le groupe sait rester puissant et donne la chair de poule avec cette impression de puissance calme. Mention spéciale pour "Sacrifice" au feeling superbe et à sa fin à la guitare acoustique : renversant...

Comme d'habitude, le dernier morceau est la pièce épique d'un album de Symphony X, mais ici elle ne dure "que" 9 minutes. L'achat de l'album est obligatoire rien que pour ce titre ! Tout y passe avec une maîtrise parfaite. Le piano est mis en valeur et donne le rythme à la pièce. Tantôt calme, tantôt violente, tantôt imprévisible avec des montées à contre temps piano batterie et un refrain prenant aux tripes et des choeurs Tim Burtonniens pour finir, ce titre me fait encore frissonner !

Symphony X réalise là LE chef d'oeuvre ultime. Je n'avais pas réussi à accrocher aux précédentes productions du combo et j'étais resté bloqué sur "Twilight in Olympus", trop méconnu à mon goût.

Que des qualités pour ce "Paradise Lost" ! Doté d'une technicité sans faille et plus agressif que ses prédécesseurs, il n'en oublie pas d'être très mélodique et très axé power metal, surtout au niveau des refrains. Riche et varié, il n'est pas rebutant comme peut l'être un album de prog. Une fois plongé dans cette ambiance, dur d'en sortir... (J'ai eu le même constat pour le dernier Threshold également).

Le groupe a su doser les solos de guitares et de claviers sans tomber dans l'excès de la branlette de manche. Il y en a beaucoup, toujours utiles et efficaces mais jamais rébarbatifs en durant dix plombes.

Bref, les maîtres mots pour cet album sont agressif, mélodique , épique, virtuosité, technique, puissance, savoureux et j'en passe !

Pour moi très largement supérieur au dernier album de leur compatriote Dream Theater, trop compliqué justement (pour moi en tout cas).