Artiste/Groupe:

System Of A Down

CD:

Mesmerize

Date de sortie:

2005

Label:

Style:

SOAD

Chroniqueur:

Bane

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Je suis de la génération qui suit celle du néo-metal. Autant dire que j'ai loupé le train en marche. J'étais encore qu'un gamin quand le style a tout pété, là où certains ont vu ce style bercer leur adolescence (parce que, soyons honnêtes, c'est surtout chez les ados que ce style a explosé). Du coup, quand j'ai découvert notre belle musique, j'ai tenté d'aller explorer toutes les chapelles, qu'elles soient black, thrash, death ou néo. Je ne sais pas si ça vient de ce léger décalage générationnel, mais je n'ai vraiment pas compris le néo : je trouve Linkin Park trop pop, Limp Bizkit trop rap (je sais, c'est le but, mais je parle de goûts personnels), Korn trop amélodique... Restent deux groupes de cette période que j'ai immédiatement adoptés. D'un côté, y'avait Rammstein avec ses trois premiers albums. Mais c'est de l'indus, pas du néo... Et de l'autre...

System of a Down. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Quatre Américains-Arméniens qui ont décidé de faire le plus de boucan possible, le tout avce des jolies mélodies et des harmonies vocales... Pardon ? Quoi ? Ouais, ouais ! Et qui pondent des morceaux ultra variés, allant de l'expérimental (Sugar, sur le premier album) aux singles (Chop Suey ou Toxicity sur, ben... Toxicity !). SOAD c'est cinq albums et pas un seul mauvais. Les plus difficiles diront que Steal et Hypnotize sont un peu en-dessous cela dit... Et là, que vois-je ? Cet estimé site qu'est AuxPortesDuMetal n'a pas de chronique du meilleur album de System ? Eh bien, votre serviteur va devoir y remédier !

Parce que, comme je l'ai dit en liminaire, c'est le meilleur album du groupe. Et je vous entends déjà : "blabla Toxicity". Oui. Mais non.

Parce que (ouais, y'a pas beaucoup de variations dans mes débuts de paragraphes), pour commencer, cet album ne dure que trente-six minutes. Pile le bon format. Assez long pour que le groupe puisse développer ses dix titres mais pas assez long pour qu'on s'ennuie ferme. Assez court pour qu'on ait envie de le relancer dès qu'il se finit mais pas assez long pour qu'on s'en lasse vite. Certains lui reprocheront d'être trop court. J'ai pas ce problèùme : je préfère une petite quarantaine de minutes palpitante à une heure et demi assomante.

Parce que son son est absolument exemplaire. Rick Rubin, producteur de l'album donc, a réussi à donner à cet album un sacré son intemporel ! Faut dire que le bonhomme a ce talent particulier, ayant notamment bossé sur la Sainte Trinité de Slayer (Reign - South - Season) ou sur quelques Johnny Cash. Certains préfèrent le son un peu moins propre de Toxicity (également produit par Rubin, quel homme !) mais pas moi. Le son de cet album n'a pas vieilli d'un poil alors qu'il date d'il y a presque quinze ans !

Parce que Serj Tankian et Daron Malakian se partagent le chant sur presque tous les titres. Cet album, c'est une accumulation d'harmonies vocales toutes plus belles les unes que les autres (Sad Statue) ou de déchainements vocaux à l'ambiance chaotique (BYOB, bien sûr !). Certains préfèrent quand Serj chante tout seul mais moi je trouve que les deux petits gars ont des voix parfaitement complémentaires. Pourquoi se contenter d'un seul bon chanteur quand on peut en avoir deux ?

Parce que c'est un album (et un groupe) engagé. Je vais re-citer BYOB et Sad Statue, bien sûr, puisque c'est assez évident. Mais le groupe cache souvent pas mal de messages dans les textes. Daron, qui écrit tout apparemment, aime à dire que ses chansons n'ont aucun sens. Pipeau et compagnie, évidemment ! Si SOAD parle par métaphores, il parle quand-même (même si le "My cock is so much bigger than yours" dans Cigaro me parait tout à fait clair) !

Parce que cet album contient des tubes "évidents". Des titres que tu trouves fabuleux dès la première écoute. BYOB est celui qui me vient en premier, évidemment. Mais ce serait passer à côté de Radio/Video (et ses petits passages reggae), Violent Pornography (quel refrain) ou l'électrique Old-School Hollywood. SOAD a le sens du tube et de la mélodie, des "beaux" passages, du planant et du gros refrain. Cela dit, on n'est pas non plus dans la guimauve puisque chaque titre a son passage énervé !

Parce qu'on se bouffe quand-même les SOAD-eries habituelles en pleine gueule ! Cigaro, Revenga, This Cocaine... Ca tabasse, ça arrache et ça part dans tous les sens ! Et c'est d'ailleurs là que Mesmerize tue tout : tous les morceaux sont bigarrés et alternent des passages calmes, des passages accrocheurs et des tabassages en règle. SOAD construit des morceaux et les déconstruit sans cesse et place toujours son "passage qui n'a rien à foutre là". Quel talent !

Parce que, finalement, y'a pas un seul morceau à jeter là-dessus ! Si j'aime un peu moins Radio/Video (pour les passages reggae sus-cités), j'adore tout le reste ! Même la petite intro, Soldier Side, est tip top (d'autant qu'elle se voit completée dans l'album suivant, Hypnotize) ! Et franchement, quand tous les titres sont excellents, on tient un excellent album, nan ? J'en viens finalement à me dire que c'est le meilleur album du groupe, voire le meilleur album de toute la vague néo-metal. Donc un des meilleurs albums de metal au monde, forcément présent dans un top 20 ! Pas mal, nan ?

Titres préférés : BYOB, Cigaro, Violent Pornography, Sad Statue.
Ca tue aussi : tout le reste.
Titre moins préféré : Radio/Video (saletés de passages reggae).

Tracklist de Mesmerize:

01. Soldier Side (intro)
02. BYOB
03. Revenga
04. Cigaro
05. Radio/Video
06. This Cocaine Makes Me Fell Like I'm On This Song
07. Violent Pornography
08. Question!
09. Sad Statue
10. Old-School Hollywood
11. Lost In Hollywood

 

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !