Artiste/Groupe:

Testament

CD:

Practice What You Preach

Date de sortie:

1989

Label:

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Orion

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En 1989, Testament avait déjà sorti deux albums et le nom du groupe californien commençait sérieusement à circuler dans la sphère metal comme étant la relève des Metallica, Slayer et autre Megadeth. Sauf que moi, à l'époque, je ne connaissais pas encore très bien ce combo. J'avais pourtant découvert deux ans auparavant The Legacy qu'un pote m'avait fait écouter, mais je n'en avais pas retenu grand-chose.
Aussi, quand Practice What You Preach est sorti, j'ai voulu rattraper cette lacune.

Premier point qui a retenu mon attention au moment d'acheter cet album et qui m’a convaincu de le faire, c'est cette superbe pochette que l'on doit à William Benson (on lui devra aussi la pochette encore plus belle de l'album suivant, Souls Of Black). Oui, à l’époque, on n’avait pas trop la possibilité d’écouter un album avant de l’acheter, chose que la génération internet a sûrement du mal à imaginer, et pour se décider, une belle pochette était un petit plus, surtout en format vinyle.
Second point qui a retenu mon attention (de retour à la maison) : la musique tout simplement. Practice What You Preach m'a fait découvrir et apprécier ce groupe. Inutile de vous préciser que je suis très vite revenu sur les deux albums précédents après...
Ce que j'ai pu l'écouter cet album !
Alors, pourquoi m'a-t-il autant plu et a déçu autant de fans du groupe (d'après les chroniques qu'on peut lire sur le net) ? Eh bien tout simplement parce que je n'étais pas fan du groupe. Moi, mon truc, c'était plutôt le Heavy à l'époque. J'aimais bien le Thrash aussi (Metallica en tête) mais il fallait que ça reste mélodique. Or, sur cet album, Testament s'est assagi par rapport aux deux précédentes réalisations, c'est une évidence. Le groupe montre un peu moins de fougue que sur le hargneux The New Order (auquel j'ai d'ailleurs eu du mal à accrocher car beaucoup moins mélodique que Practice, il y a une logique, finalement).
La majorité des titres de Practice What You Preach est en mode mid-tempo, à commencer par le titre éponyme, d'une efficacité redoutable pourtant (comme quoi, pas la peine de bourriner pour obtenir un excellent résultat). Ce titre est d'ailleurs devenu l'un des grands classiques du groupe, joué à quasiment chacun des concerts de Testament (c'est, paraît-il, le morceau le plus joué par le groupe sur scène avec Into The Pit et Over The Wall).

Si, musicalement, le groupe s'est assagi (relativement, on parle toujours de Thrash), on note plus de virulence au niveau des lyrics. En effet, avec cet album, Testament aborde maintenant des thèmes politiques (Practice, Greenhouse Effect, Perilous Nation...)
Dans la catégorie des titres pas forcément rapides mais qui tuent, on peut citer Perilous Nation, Time Is Coming et Sins Of Omission. Ce dernier est, pour ma part, l’un des meilleurs titres de cet album. Et mid-tempo n'empêche pas quelques belles accélérations au sein de ces morceaux. Dans le même ordre d'idée, Envy Life est un titre correct mais moins prenant que la triplette citée précédemment. En revanche, j'aime un peu moins les morceaux Blessed In Contempt (encore que...) et Greenhouse Effect en milieu d'album, auxquels je trouve qu'il manque quelque chose de marquant (un refrain ou un riff bien gaulé, une mélodie accrocheuse). Pour finir la série des "moins bien", le dernier titre, l'instrumental Confusion Fusion, est d'un intérêt très limité. L'album aurait pu s'arrêter sur le morceau précédent, le rapide et court mais très réussi Nightmare (Coming Back To You), on n'aurait rien trouvé à redire.
La popularité de cet album (car oui, c'est l'album de Testament le plus populaire et c'est celui qui s'est le plus vendu, c’est comme ça) est aussi venue du morceau The Ballad qui porte bien son nom et dont la vidéo a bien tourné sur MTV en cette année 1989. Il s’agit d’une belle ballade thrash à la Metallica, avec départ acoustique et accélération sur le final. Cette ballade est une première pour le groupe, les deux albums précédents en étant dépourvus, mais pas une dernière car, vu son succès, le groupe remettra ça sur les albums suivants, Souls Of Black (1990), The Ritual (1992) et Low (1994).

Comme sur les albums précédents, Alex Skolnick balance quelques solos bien sentis (Practice What You Preach, Perilous Nation, Time Is Coming) et de son côté, Chuck Billy livre une prestation irréprochable avec un chant toujours puissant, passant de grognements imposants (Perilous Nation) à une tonalité très mélodique (The Ballad).
Côté son, la production d'Alex Perialas est bien équilibrée, on distingue tous les instruments, notamment la basse qui n'est pas l'instrument que l'on entend le plus dans les productions thrash de l'époque. Le jeu bien groovy de Louie Clemente à la batterie est également bien mis en valeur.

Alors bien sûr, vous pourrez lire ici et là que ce Practice What You Preach est un album décevant, voire raté (faut quand même pas exagérer !). C'est clair que si on cherche du Testament qui bourrine, ce n'est pas l'album idéal. En revanche, voilà un bon album de Thrash qui n’oublie pas d’être mélodique, flirtant avec le Heavy, avec une majorité de titres qui tiennent finalement bien la route (et la distance car tout cela date d’il y a presque trente ans). Bref, ce serait dommage de passer à côté.

Tracklist de Practice What You Preach :

01. Practice What You Preach
02. Perilous Nation
03. Envy Life
04. Time Is Coming
05. Blessed In Contempt
06. Greenhouse Effect
07. Sins Of Omission
08. The Ballad
09. Nightmare (Coming Back To You)
10. Confusion Fusion