C H R O N I Q U E

Je ne connaissais pas ce The Absence avant de prêter l'oreille à ce "Riders of the plague". Pour l'information, le groupe nous vient des Etats-Unis et officie dans un style que l'ont pourrait qualifier de death métal suédois avec des touches metalcore. Amateur de death metal en tout genre, je vous vois venir et grimacer à la lecture de ma dernière phrase car je sais très bien ce que vous vous dites : "mais pourquoi In Flames s'est-il exporté sur le marché américain ?" Car il faut bien reconnaître que depuis cette intrusion, on voit fleurir bon nombre de formations outre Atlantique qui se sont plus qu'inspirées de "notre" bonne vieille scène extreme scandinave...Mais vos craintes sont-elles justifiées ?

La première chose que je tiens a dire est que ce "Riders of the plague" est plutôt bien foutu. La qualité des compositions est au rendez vous et on sent bien que The Absence est composé de musicos de qualité. Mais je dois bien reconnaître aussi que j'ai grincé des dents tout au long des 55 minutes et 25 secondes qui composent cette galette...Car en effet, de la première à la dernière note, la production, les solos de guitare, la façon dont sont écrites les chansons, la voix du chanteur Jamie Stewart nous rappellent tout simplement un autre géant de la scène Death mélodique européenne. Une formation nommée Arch Enemy. La ressemblance en devient à certain moment très troublante (le timbre de voix est identique) et...énervante. On sent pourtant que le groupe a un potentiel énorme qui n'attend qu'à exploser. Le problème est que celui-ci n'explosera pas tant que l'ombre d'Arch Enemy planera au dessus du groupe.

En regardant plus en détails, quelques chansons se distinguent tout de même de par leur qualité, tout d'abord "Riders of the plague", qui nous livre un trash death melodique rageur de bonne facture.

Mais deux titres retiennent plus particulièrement l'attention. Tout d'abord "The Murder", avec son refrain sur fond de nappe de double et ses parties blastés qui est un excellent titre, peut être même le meilleur. Puis le puissant "Into the pit" et ses choeurs, qui n'a pas fini de vous faire headbanguer. On comprend d'ailleurs pourquoi le groupe a nommé cette chanson de la sorte. Pas étonnant que ces titres se distinguent du reste de l'album puisque ce sont également ceux qui sont le plus éloignés de vous savez qui.

Le reste de l'album est de qualité même si une chanson comme "Echos" manque indéniablement de niaque pour réellement déchaîner les foules.

En résumé, The Absence a les moyens d'occuper le devant de la scène puisqu'il est capable d'écrire des chansons à la fois accrocheuses, énergiques et puissantes. Seulement il est impératif qu'il se détache de ses influences, si il veut jouer les gros dans les prochaines années. Il en va de la crédibilité du groupe. Le public européen étant certainement moins naïf que son homologue ricain, une deuxième erreur comme celle la pourrait se payer cash sur notre bon vieux continent.