Qu'ai-je attendu pour me pencher sur le cas Black Dahlia Murder ? Bien trop longtemps sans doute, il aura fallu attendre l'édition 2014 du Hellfest pour que je daigne écouter ce groupe. Encore une histoire d'a priori lié à leur nom. Je dois réellement avoir un problème avec les noms composés (cf. ici, oui oui, j'ai un peu la sensation de me répéter...). Et une fois n'est pas coutume, c'est une nouvelle claque. J'ai concentré mes écoutes de l'époque sur l'album Nocturnal, le plus plébiscité, et ce n'est pas pour rien. Mais ce n'est pas pour autant que le reste de leur discographie est à mettre aux oubliettes, bien au contraire, elle est étonnamment homogène et ce n'est pas Abysmal qui dérogera à la règle.

Receipt ouvre l'album sur quelques notes au violon jouées en staccato puis la machine à riffs est lancée. En quelques secondes, l'auditeur est soufflé par une tornade de notes où les aspects rythmiques et mélodiques se superposent en une harmonie de brutalité véloce.

Vlad, Son Of The Dragon enfonce le clou et développe une ambiance un peu plus sombre portée par des dissonances bien death et ponctuée par quelques backing vocals hardcore. Le chant bivalent de Trevor Strnad (non il n'y a pas de faute de frappe) possède une hargne qui prend aux tripes, et particulièrement ses parties aiguës. Abysmal possède un riff un peu plus typé death mélodique, mais sur ce point là, c'est The Advent qui remporte la palme, on croirait presque que c'est Michael Amott qui en joue certaines lignes. Re-Faced propose une version un chouïa plus groovy (quand les blasts se calment) de la musique de The Black Dahlia Murder et encore une fois, c'est juste et ça tape là où il faut. Threat Level Number Three revient quant à lui sur des bases bien plus véloces avec un rythme avoisinant les 240 pulsations par minute. Ce n'est pas encore Necrosy et ses 320 bpm mais la sensation de virtuosité n'en est pas moins grande, et l'évolution du riff fait très "musique classique", au sens profane du terme. Avec The Fog, nous avons le droit à un solo bien senti dans le deuxième tiers du morceau, tandis que Stygiophobic plongera plus en avant dans la noirceur, en baissant le tempo et en ne proposant que des growls. Le contraste avec un Asylum qui remet le pied au plancher n'en est que plus important. En voilà de la dynamique ! The Advent fait dans le mélodique, comme je l'expliquais plus haut. C'est à un tel point que c'en est presque surprenant. L'album se conclut en beauté avec That Cannot Die Which Eternally Is Dead, une pièce à la fois épique et brutale. Le sentiment d'accomplissement est là, l'album est fini, et bien.

On ne voit clairement pas passer les trente-sept petites minutes que durent cet album, qui s'avère être une orgie de plus pour The Black Dahlia Murder. 

Tracklist de Abysmal :

01. Receipt
02. Vlad, Son Of The Dragon
03. Abysmal
04. Re-Faced
05. Threat Level Number Three
06. The Fog
07. Stygiophobic
08. Asylum
09. The Advent
10. That Cannot Die Which Eternally Is Dead