The Chant

Artiste/Groupe

The Chant

CD

A Healing Place

Date de sortie

Aout 2012

Label

Lifeforce Records

Style

Metal Atmosphérique

Chroniqueur

dominique

Note dominique

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Amis des chemins de traverse, bonjour. C’est le noyau dur de résistance au heavy-hard-thrash-death metal qui vous parle en direct de Finlande. J’ai une bonne nouvelle pour ceux qui aiment les atmosphères planantes et mélancoliques : le combo d’Helsinki, The Chant vient juste de sortir un troisième album intitulé a Healing Place. Respectant parfaitement la réputation de qualité musicale et mélodique de la scène metal scandinave, et ce quelle que soit la tendance, The Chant vient confirmer que les longs hivers nordiques doivent probablement avoir un impact positif sur la créativité des compositeurs.

Alors soyons clairs, il ne s’agit pas là d’un disque metal avec des riffs enchanteurs, des basses puissantes et une rythmique haletante; non, bien au contraire nous avons affaire à une composition fine, une dentelle grise-noire (pour le côté mélancolique) remarquablement intégrée à une trame robuste faite de percussion et voix. Car, si il faut retenir 2 choses de ce a Healing Place, c’est la très bonne performance du batteur Roope Sivén, impeccable du début à la fin du disque, et l’harmonie globale qui ressort du chant de Ilpo Paasela et de ses acolytes vocaux Pekka Loponen et Jussi Hämäläinen.

Atmosphère, atmosphère.

Ce troisième album du groupe finlandais marque une certaine évolution par rapport à leurs deux premiers opus ; plus fluide, plus intégré et plus mélancolique il est aussi moins rythmé que leur premier disque de 2008 (Ghostlines) et poursuit l’évolution rock progressif initiée lors du second album (This is The World We Know) sorti en 2010, mais cette fois en l’assumant à fond. Dans a Healing Place, la ressemblance avec Katatonia se fait moins marquée et les liens avec des groupes comme Anathema ou Porcupine Tree sont moins visibles. Si il reste en commun une atmosphère mélancolique, la transcription musicale de celle-ci est radicalement différente. Ce serait comme comparer les impressionnistes du 19ème siècle. The Chant serait Monet, tout en nuance et en émotion alors que les autres se rapprocheraient de Manet ou de Degas en apportant une plus grande visibilité aux lignes artistiques, à la structure de l’œuvre.

Et l’album dans tout ça ? Eh bien, il débute par l’excellent titre Outlines, qui permet au groupe d’annoncer la couleur. Guitares et saxophone viennent soutenir les voix et les percussions, la basse se fait discrète mais ajoute une couche de fond nécessaire à ce morceau mélancolique. Une belle ouverture qui permet d’enchainer avec le style très Depeche Mode de Spectral Light et Riverbed. Avec leurs relents metal progressif, ces morceaux sont une suite logique du premier titre et permettent au disque de prendre du corps, de la consistance. Ils agissent comme lien entre Outlines et les deux titres les plus rythmés de l’album qui suivront. A noter l’enchainement étrange, tout en caisse claire et grosse caisse, intégré dans le Spectral Light qui aurait pu être un neuvième morceau de l’album. Comme annoncé précédemment, la phase suivante est un peu plus rythmée. Cela commence avec le noir The Black Corner. Avec sa structure atypique et très émotionnelle, ce titre ne devrait pas vous laisser de marbre. C’est langoureux, à tempo variable soutenu par les percussions et plus discrètement par des claviers (Mari Jämbäck) sur près de huit minutes. Vient ensuite Ocean Speaks qui donne un second souffle à une deuxième moitié de disque qui sent la fatigue. Les guitares sont plus présentes et plus enlevées. La fin est un ton en dessous, même si Distant Drums et My Kin ont tout de même l’avantage de présenter des refrains immédiatement mémorisables. Distant Drums notamment devrait selon moi être un excellent morceau de concert. L’atmosphère globale reste identique, la basse de Markus Forsström et les percussions mettent en valeur des guitares minimalistes de Kimmo Tukiainen. Finalement, le disque se termine sur Regret, un morceau à la rythmique très lente qui clot ce bon album situé à la frontière entre le rock progressif et le metal atmosphérique.

Peu de points négatifs à souligner. Quelques morceaux un peu longs, un petit manque de folie générale qui nuit sur la distance de l’album et une production perfectible sur certains titres (surtout si l’on compare avec la qualité de celle-ci pour le premier titre). Mais rien de bien méchant tant la cohérence et la qualité artistique sont présentes. Je vous recommande donc l’écoute de ce a Healing Place, car sans créer de grands chambardements, cet album vaut pour l’exactitude de sa mélancolie.

 

Tracklist de A Healing Place :

01. Outlines
02. Spectral Light
03. Riverbed
04. The Black Corner
05. Ocean Speaks
06. Distant Drums
07. My Kin
08. Regret

 

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