Artiste/Groupe:

The Dark Red Seed

CD:

Becomes Awake

Date de sortie:

Mai 2018

Label:

Prophecy Productions

Style:

Doom Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

17/20

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Réjouissez-vous, le premier LP de The Dark Red Seed vient de sortir chez Prophecy Production. Et c’est une belle surprise ; Tosten Larson et Shawn Flemming, les deux membres splittés de King Dude qui composent le groupe, ont bien fait les choses. Entre folk ethnique et rock psychédélique, Becomes Awake est un creuset rempli d’idées et d’influences qui permettent à ce disque d’avoir une apparence à la fois moderne et ancienne. A tel point que son écoute prolongée et répétitive ne lasse pas et permet à chaque fois de redécouvrir des détails oubliés. Si on sent la musique nourrie par Led Zeppelin, The Doors ou Neil Young et si la voix chaude de Tosten a des tessitures à la Nick Cave, les consonnances plus pop-folk comme celles proposées par Arcade Fire, ne peuvent, et ne doivent, pas être oubliées. Elles apportent en effet de la lumière sur un disque qui aurait pu autrement paraitre sombre et austère, comme peuvent l’être les productions de King Dude.

Les dix titres de l'album composent un voyage quasi mystique allant de l’Inde au Middle-Ouest ; aux yeux du groupe, cela représente un peu une « transition entre ombre et lumière ». J'ajouterais même « et retour », si l’on considère Diana and Ouroboros Dance, le dernier, sombre et puissant titre de l’album.
Dukkha est une ouverture très rock qui place une partie des éléments. Le rythme sera basé sur un doom mélodieux (oui c’est possible) et la voix sera chaude et presque monocorde. Les incrustations de lignes musicales seront multiples ; elles se recouperont et se sépareront au hasard des rencontres. Bien. Darker Days est toujours doom, mais avec des teintes plus américaines apportées par ses tonalités country. La ligne de fond faite d’instruments à vent et une fin arabisante apporte une folie et permettent d’ouvrir sur une suite qui se voudra plus originale. Avec Alap, un titre expérimental tout en dissonance. Construit comme un sandwich ethno-jazz moderne avec des couches musicales n’ayant apparemment rien avoir entre elles. Au final, un OVNI succulent qui permet de réorienter la suite.

Ancient Sunrise, avec ces chœurs presque religieux et sa guitare sèche, est contemplatif. Une sorte d’étape méditative où la douceur de la voix de Tosten Larson fait merveille. Un titre qui fait penser à la période la plus psychédélique des Beatles. Le court The Mouth of God apparait comme le point culminant de cette méditation qui ouvre sur l’introspectif The Destroyer. Plus proche du travail de King Dude, ce titre au relent maritime, a une belle structure et tend à prendre du volume tout au long de ses trois minutes cinquante. Il est aussi la fin d’un cycle, puisqu’il ouvre sur The Void, un titre frais et réjouissant. Si un titre représente le mieux les influences plus pop-folk, c’est celui-ci. La présence en première ligne des instruments à vent n’y est certainement pas pour rien. Awakening est bien plus direct, sans fioriture. C’est un rock sombre et basique, jouissif par sa cohérence et sa simplicité. Un dernier titre passe avant la fin Dooresque de Diana and Ouroboros Dance. La ballade empreinte de sérénité Sukha apparait comme un regard en arrière, une contemplation sur le chemin fait. Ici encore la voix sombre et un peu monocorde de Tosten tape dans le mille. C’est délicieusement nostalgique et épuré.

Prenez le temps d’écouter ce Becomes Awake, un remarquable album tant au niveau musical qu’au niveau de son « art-work ».

 

Tracklist de Becomes Awake :

01. Dukkha
02. Darker Days
03. Alap
04. Ancient Sunrise
05. The Mouth of God
06. The Destroyer
07. The Void
08. Awakening
09. Sukha
10. Diana and Ouroboros Dance

 

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