The Foreshadowing

Artiste/Groupe

The Foreshadowing

CD

Second World

Date de sortie

Avril 2012

Label

Cyclone Empire

Style

Heavy Doom Metal mélancolique

Chroniqueur

Orion

Note Orion

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

L'Italie est un véritable vivier de groupes intéressants. Encore faut-il s'intéresser un peu à la question et ne pas rester focalisé sur les deux ou trois gros noms du pays (Lacuna Coil et Rhapsody of Fire en tête) qui n'ont pas, ces derniers temps, brillé par la qualité de leurs albums.
The Foreshadowing fait donc partie des groupes en devenir de ce pays et sa dernière livraison en date, ce Second World à l'artwork très réussi, pourrait bien les propulser directement dans la première division internationale.
Le groupe, fondé en 2005 par le guitariste Alessandro Pace (Klimt 1918, Spiritual Front) a déjà sorti deux albums, Days of Nothing en 2006 et Oionos (2009). Deux albums qui furent plutôt bien reçus par les critiques et les amateurs du genre.

Ce nouvel album, le troisième pour The Foreshadowing, est plus ou moins conceptuel, tous les morceaux tournant autour du thème du chaos créé par l’Homme, à cause d’une industrialisation et d’une mécanisation poussées à outrance qui vont le conduire à sa perte. Visionnaire, quoi.
Des thèmes plutôt sombres donc, mis en musique comme il convient.
L’album débute par le souffle du vent, l’eau qui ruisselle, le feu qui crépite… les éléments qui vont s’agiter tout au long de cet album devant les actions irréfléchies de l'Homme.
Havoc, le premier titre, monte doucement en puissance, la voix mélancolique de Marco Benevento nous cueille à froid. Une très belle voix, me rappelant parfois celle de Paul Kuhr (Novembers Doom – autre groupe pas reconnu à sa juste valeur dans le style). Le synthé s’immisce discrètement et lâche de belles mélodies. Un refrain en chœurs masculins termine le titre qui enchaîne sur Outcast. Les guitares sonnent très Paradise Lost sur ce titre. Oui, ce groupe qui joue dans la catégorie Heavy Doom vous rappellera sans doute quelques grands noms du Metal comme Anathema, Paradise Lost, Katatonia ou My Dying Bride. De belles références donc, auxquelles le groupe italien rend un bien bel hommage car il n’est pas ici question d’une pâle copie mais d’un groupe qui a puisé dans l’essence même de ces combos pour en retirer ce qu’il y a de meilleur. Et à l'écoute des deux premiers morceaux, c'est effectivement les noms de Anathema et Paradise Lost qui viennent en tête (dans cet ordre) mais un Anathema que l'on a pas revu depuis le superbe Judgement (Havoc me fait penser à quelques morceaux de Alternative 4) et un Paradise Lost aux belles mélodies, version années 90 (One Second).
Je ne vais pas pour cette fois rentrer dans le détail de chaque morceau. Nous avons droit à quelques refrains somptueux (The Forsaken). La voix de Marco est particulièrement envoûtante. L’ambiance old-Anathema (Eternity, Alternative 4) refait surface avec le titre éponyme (sublime) ou sur Ground Zero. Le groupe sait aussi se faire un peu plus agressif sur Aftermaths, tout en gardant cet aspect mélodique et mélancolique de premier ordre. Les guitares s’y montrent plus mordantes. On retrouve les chœurs masculins, presque religieux sur le final de Noli Timere (sur fond de batterie qui s’emballe en double pédale).
Le dernier morceau, Friends of Pain, est un peu différent. Uniquement sur fond de synthé, la voix mélancolique de Marco nous annonce que ce monde est fichu et qu’un second va voir le jour, prêt à être exploité et détruit à son tour… Un fin bien optimiste, donc.
La production signée Dan Swanö est exempte de tout reproche. 

Un très bel album, une très belle cover, des compos soignées, bref, tout est réuni pour faire de ce Second World un album à retenir. Si les Anglais ont l’air d’avoir oublié comment nous distiller des œuvres aussi prenantes, les Italiens, eux, s’y emploient de la meilleure des manières.

 

Tracklist de Second World :

01. Havoc
02. Outcast
03. The Forsaken Son
04. Second World
05. Aftermaths
06. Ground Zero
07. Reverie Is A Tyrant
08. Colonies
09. Noli Timere
10. Friends Of Pain

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