Artiste/Groupe:

The Mars Chronicles

CD:

Origins

Date de sortie:

Mars 2018

Label:

Indépendant

Style:

Progressive / Post Metal

Chroniqueur:

Didier

Note:

14.5/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

De The Mars Chronicles (le groupe, pas le roman de Ray Bradbury), je vous en ai parlé lors de la sortie de leur premier EP, en… 2013 ! Et oui, cinq ans déjà, pourtant l’EP avait secoué le petit monde du metal, et particulièrement séduit la presse spécialisée (vous pouvez aussi vous faire votre propre avis ici, il est disponible intégralement). Le concept des musiciens entièrement peints et habillés en blanc, dans les clips et sur scène, avait aussi interpellé nous autres Terriens. Tous les voyants semblaient au vert pour un décollage réussi de groupe. Mais voilà, peu de temps après avoir pu voir le groupe en live au Vox de Toulon en première partie de Orphaned Land et Klone (ce soir-là, Morgan Berthet, alors batteur live de Klone et de The Mars Chronicles avait enchainé les deux sets avec brio), les membres du groupe se sont embrouillés et ont tous quitté le navire, mené par Devy Diadema, le leader/compositeur du groupe. Même si Devy avait essayé de donner quelques nouvelles de temps en temps, ce premier album du groupe semblait compromis. J’avais participé au financement participatif du projet, mais je dois l’avouer, j’avais complètement oublié ça depuis le temps et du coup j’étais bien content de voir que non seulement Devy avait mené à bien ce premier album, mais qu’il avait aussi reconstruit un vrai groupe, opérant aujourd’hui sous forme de trio (quatuor à l’époque). Aux côtés de Devy (originaire de Gap), aux guitares, au chant, aux compos, et aux textes, on trouve Kevin Plutta à la batterie et Guillaume Boudou à la basse. Le CD signé et le tee-shirt sont arrivés dans ma boite aux lettres un beau matin, à ma grande surprise. Le digipak est assez élégant, il reprend le même design que celui de l’EP, mais d’une couleur différente. Pour remercier les «Martiens» qui ont mis la main à la poche, tous nos noms sont sur le livret, c’est sympa. Le CD contient onze morceaux, dont une intro (Origins – Life) et une outro (Origin – Death), qui sont des instrumentaux un peu planant. Attention, ce dernier contient une sorte de «Golden Egg», puisque le morceau s’arrête, et reprend une grosse minute plus tard alors qu’on pense que le CD s’est terminé. En plus avec une batterie tribale, ça surprend. Tous les autres morceaux sont chantés par Devy, avec un accent anglais parfait et une voix très mélodique, assez haute, qui par moment fait même penser à celle de James LaBrie (sur le dernier album de Dream Theater, The Astonishing), c’est assez flagrant sur The Age Of Reason, ou Scars Of Age. Aucun des morceaux de l’EP ne se retrouve sur l’album, c’est peut-être dommage, il y avait quelques perles qui auraient mérité d’y figurer, mais je peux aussi comprendre l’idée de nouveaux morceaux, pour la nouvelle version du groupe. Je serai quand même curieux de voir si certains sont quand même joués en live.

On retrouve le style des compositions de Devy qu’on avait déjà apprécié dans l’EP. Des riffs très puissants, souvent très rapides, doublés par la double grosse caisse de Kevin (à la djent), et sur lesquels se pose la voix (souvent doublée dans une autre tonalité) mélodique, parfois planante, de Devy. Un grosse différence apparait immédiatement dans le son de la batterie par rapport à l’EP. J’avais apprécié particulièrement Morgan, son style et le son de sa caisse claire dans le mix de l’EP. Kevin fait de l’excellent boulot dans l’album mais je trouve le son dans le mix plus classique. Dans les autres différences que je regrette un peu, il y a aussi les interventions en voix growlée de l’EP qui ont complètement disparu et le fait que la basse soit sous mixée.

Parmi les meilleurs moments, j’ai noté le puissant Genuine et sa jolie fin en harmonies vocales, l’hyper lourd The Splinters, pour sa ligne de chant et son final très original ; Sum Of All Life déboule à cent à l’heure avec un bon refrain et une grosse batterie qui démonte et la dé-djent-é (invention !) Transcending The Stone, pour son explosion de polyrythmes et le contraste voix planante et puissance du riff/double pédale. J’aime bien le plus calme Hurricane car on y entend plus la basse et le break de The Single Shade Of Yours.

A l’inverse je n’ai pas compris du tout la fin brutale de The Age Of Reason.

Au final c’est du tout bon, qui demande quelques écoutes quand même car les refrains sont assez subtils, fondus dans les morceaux et pas forcément super accrocheurs. On passe un excellent moment à l’écoute de cet album, qui est très homogène, avec, outre les deux instrumentaux calmes, des gros passages bien riffés et ultra puissants. Le tout laisse une bonne impression de compositions à la fois puissantes, subtiles et soignées. Même si c’est un album avec une énorme présence de guitares, si vous êtes fans de batterie travaillées et de polyrythmies, vous devriez aussi vous pencher sur l’opus, car franchement, il y a matière.

Allo la Terre ? Ici Mars, et tout se passe bien…

Tracklist de Origins :

01. Origins - Life
02. A History of Lies
03. Genuine
04. Splinters
05. The Sum of All Life
06. The Age of Reason
07. Transcending the Stone
08. Hurricane
09. The Single Shade of Yours
10. Scars of Age
11. Origins - Death