Artiste/Groupe:

The Night Flight Orchestra

CD:

Amber Galactic

Date de sortie:

Mai 2017

Label:

Nuclear Blast

Style:

Classic/Progressive Rock

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

16.5/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

The Night Flight Orchestra : on va en entendre parler de plus en plus (signature chez Nuclear Blast oblige) et - avis personnel - c'est tant mieux ! Pour ce troisième album, intitulé Amber Galactic, les interviews, chroniques et vidéos affluent sur le net alors que la promotion avait été très discrète pour les deux (très bons) précédents. Peut-être faites vous déjà partie des fans acquis à la cause mais si ce n'est pas le cas, une petite piqûre de rappel s'impose. Attention, The Night Flight Orchestra, malgré son sobriquet, n'est pas un groupe qui verse dans le symphonique... mais alors pas du tout. Et prenez garde aux noms de certains musiciens qui n'auront pas échappé à votre vigilance. Oui, on retrouve ici Björn Strid et David Andersson de Soilwork, ainsi que Sharlee D'Angelo (Arch Enemy) mais la réunion de ces messieurs n'a rien à voir avec du metal moderne ou agressif. Je cite ces trois-là car ce sont les plus connus mais sachez quand même que le combo réunit six musiciens avec, en plus, le batteur Jonas Källsbäck (Mean Streak), le claviériste Richard Larsson (Von Benzo, connais pas) et le guitariste et percussionniste Sebastian Forslund (connais pas non plus, veuillez excuser mon ignorance). NFO (ça va aller plus vite) vous propose un voyage dans le temps. Un retour à une époque, réputée pour être plus légère ou insouciante, qui se situerait entre la fin des années 70 et le début des années 80. Et la musique n'est pas franchement metal. Le premier effort, Internal Affairs, épousait volontiers le classic rock ou rock progressif des années 70 alors que son successeur lorgnait déjà plus vers la décennie suivante, notamment au niveau des claviers. Amber Galactic poursuit ce voyage dans le temps et, bien que quelques réminiscences des seventies soient encore de la partie, nous propulse plus souvent en 1983 qu'en 1977. NFO me fait un peu penser à Spiritual Beggars (D'Angelo en fait d'ailleurs aussi partie) dans la démarche... sauf que là, les gars ne font pas dans le vieux hard/heavy ou stoner mais plus dans l'AOR. 

Pour ce troisième vol, on prend nos distances avec l'atmosphère terrestre. Ca parle d'aventures spatiales et de conquêtes amoureuses... et l'ensemble se veut aussi radiophonique que divertissant. En gros, si vous êtes à la recherche d'une musique âpre ou torturée, vous pouvez interrompre la lecture de cet article immédiatement et ne pas chercher à en savoir davantage sous peine de blesser vos oreilles. Amber Galactic va vous demander une certaine ouverture d'esprit et sera peut-être rejeté par ceux qui sont allergiques à des groupes comme Rainbow (celui des années 80, pas celui des années Dio), Survivor ou... Supertramp (oui, vous avez bien lu). On sent la réunion de potes qui ont fait la bringue jusqu'à pas d'heure, ont discuté zic de leur enfance, bu pas mal de coups et se sont mis en tête de créer la BO de leurs prochains road trips. Et ils ne se refusent rien... comme sur Space Whisperer, sorte de croisement improbable entre un rock bien énergique à la Space Truckin' de Deep Purple et du ABBA (sur le refrain). Puisqu'on parle de rock énergique, mentionnons aux passages quelques tubes aux refrains imparables comme Star Of Rio ou Sad State Of Affairs qui auraient pu trouver leur place sur les disques précédents. Les claviers sont bien là mais ne prennent pas le pas sur les guitares et le chant de Björn Strid (très éloigné de son registre habituel) est impeccable. De toute façon, soyons très clairs : le jeu des musiciens, la qualité de la production ou de l'écriture sont remarquables et font évidemment tout l'intérêt de la chose. Sur la papier, on peut se demander ce que ça va donner mais quand on écoute les chansons, on se rend vite compte qu'elles tuent. Les refrains sont ultra catchy, les ambiances très sympas et les solos de guitares savoureux. Et ce ne sont même pas les morceaux les plus remuants (comme l'excellent Midnight Flyer) qui me séduisent le plus. Non, la chanson qui ne me sort plus de la tête depuis deux semaines, c'est Jennie. Un mid-tempo au couplet très Beatles Supertramp suivi d'un refrain hyper addictif. 

Personnellement, je suis plus sensible à l'orientation seventies d'un Internal Affairs qu'aux sonorités eighties déjà exploitées sur Skyline Whispers et, encore plus nettement, sur ce nouvel album. Mais force est de reconnaître que, bien que certains aspects sonnent plus kitsch à mes oreilles, l'ensemble est fun, entraînant, bien composé... bref, l'entreprise ne manque pas de charme. Alors soit, on pensera parfois à un vieux générique de série des 80s à la touche discopop très appuyée (Gemini) ou à une vieille recette de Toto (le groupe, pas le gamin des blagues) dans laquelle on aurait ajouté une louche de disco (Domino)... mais même si celles-là ne sont pas mes compos préférées, rien ne sert de lutter, le pied pris par le groupe est communicatif. Plaisir coupable, quand tu nous tiens...

J'écoute donc Amber Galactic en boucle depuis plusieurs jours et je ne pense pas m'arrêter de sitôt mais je n'irai pas jusqu'à clamer qu'il est parfait. Déjà, il arrive après Skyline Whispers, un disque pas forcément supérieur mais qui, de par son existence, fait que l'on est un peu moins surpris par ce nouvel effort. Et puis, un ou deux morceaux auraient pu être encore plus forts. Je pense surtout à Saturn In Velvet qui, avec ses sept minutes et des poussières au compteur, nous laisse espérer un morceau progressif un peu délirant alors qu'il n'est finalement qu'un titre très disco un peu trop étiré (mais sympa tout de même). 

Pour conclure, disons que l'on peut trouver tout un tas de raisons de se détourner de ce disque. C'est gentiment désuet, pour ne pas dire ringard ou kitsch. Peut-être. Et pourtant, quel régal ! Le cocktail est euphorisant. Parfois, je m'arrête et me dis "je ne devrais pas vraiment aimer cette chanson"... et puis je m'en fous. L'ensemble est tellement pêchu et bardé de mélodies accrocheuses que toute résistance (de ma part) est vaine. Amber Galactic déjoue les velléités d'analyse ou d'argumentation. C'est bon, ça donne envie de chanter, de danser... seul le plaisir immédiat compte et c'est comme ça. Je ne dis pas que je vais devenir accro à ce style musical mais là, je craque. The Night Flight Orchestra nous invite à un voyage dans l'espace et le temps forcément empreint d'une certaine nostalgie mais toujours fun et dont les ondes positives n'ont de cesse de se propager. Libre à vous de refuser de monter à bord de cette navette ; pour ma part, j'ai trouvé la bande-son qui va m'accompagner sur la route ensoleillée des vacances. Débâchez-moi cette piscine et sortez le champagne, j'arrive ! Voilà, The Night Flight Orchestra, ça fait du bien. Nuclear Blast l'a compris et a signé ce combo bien moins metal que la plupart des autres poulains qui peuplent son écurie. Personnellement, je m'en réjouis car je me dis que le groupe va pouvoir bénéficier d'une promo plus importante et, qui sait, peut-être enfin tourner ? Je croise les doigts. 

Tracklist de Amber Galactic :

01. Midnight Flyer
02. Star Of Rio
03. Gemini
04. Sad State Of Affairs
05. Jennie
06. Domino
07. Josephine
08. Space Whisperer
09. Something Mysterious
10. Saturn In Velvet