Artiste/Groupe:

The Ocean

CD:

Phanerozoic II : Mesozoic / Cenozoic

Date de sortie:

Septembre 2020

Label:

Metal Blade Records / Pelagic Records

Style:

Post Metal

Chroniqueur:

fabulous

Note:

18/20

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Pile poil un an après la sortie du dernier album de Cult Of Luna, un autre Mastodon, pardon mastodonte du post metal sort son nouvel album. Petit retour sur l’histoire de The Ocean car celle-ci est pour le moins riche et variée. Fondé en 2001 à Berlin par le guitariste et principal compositeur du groupe Robin Staps, l’idée de Robin est de mettre en place un ambitieux projet de collectivité artistique où de nombreux artistes participeront aux créations du groupe. Ainsi, ce sont près de quarante musiciens qui vont se succéder et se compléter au fur à mesure des sorties du groupe. Parmi les plus prestigieux, on peut citer Caleb Scofield (Cave In, Old Man Gloom), Louis Jucker (Coilguns), Nate Newton (Converge, Doomriders) ou encore Mike Pilat (Herod). Un noyau dur qui constitue le groupe The Ocean est composé actuellement de Robin Staps (basse, programmation), Loic Rossetti (chant), Paul Seidel (batterie), Mattias Hägerstrand (basse), David Ramis Åhfeldt (guitare) et Peter Voigtmann (synthés).
Phanerozoic II : Mesozoic / Cenozoic est le huitième album du groupe, et la seconde partie de Phanerozoic I : Palaeozoic sorti en 2018. Un concept album en double partie sur le thème de la paléontologie. The Ocean est coutumier du fait, avec des albums ambitieux et aux concepts variés. Precambrian, sorti en 2007, était un concept album sur l’ère du Précambrien qui se déroule de la naissance de la Terre, il y a 4560 milliards d’années, jusqu’à l’ère Paléozoïque, il y a 542 milliards d’années. Pelagial, sorti en 2013, était un concept album sur les profondeurs marines.

Revenons à nos moutons : huit titres pour ce nouvel album de The Ocean, on peut même parler d’œuvre d’art ici.
Un début d’album très mélodique, les huit minutes de Triassic nous transportent dans un élan de légèreté et de plénitude avec sa guitare douce, la basse ronde et grave, la voix de Loic Rossetti moulinée au vocoder pour plus de douceur. Puis un court passage de chant hurlé qui nous réveille en sursaut avant que le vocoder refasse son apparition, puis tout s’accélère. La puissance du groupe se fait ressentir. Après cinq minutes, les guitares prennent un ton oriental d’excellente facture, nous voilà déjà en train de voyager. C’est riche, varié, mélodique, puissant. Huit minutes se sont déjà écoulées et on ne s’est pas ennuyé une seule seconde. On se dit déjà que, si The Ocean continue ainsi, on va se retrouver avec un excellent album de post metal. Bingo, voici Jurrasic / Cretaceous qui arrive. Un son de guitare dantesque, puis des cuivres nous surprennent et nous font grave plaisir accompagnés du synthé, puis vient le refrain, et quel refrain ! S'il ne vous reste pas en tête, c’est que vous êtes sourds. La participation de Jonas Renkse de Katatonia au chant apporte un complément parfait à la voix de Loïc. Après sept minutes et un autre passage de cuivres, c’est le synthé qui est à l’honneur, une transition mélodique de toute beauté. Le final des deux chanteurs est comme un feu d’artifice, on applaudirait presque.

 

Je ne vais pas vous faire une chronique titre par titre, même s'il est difficile de ne pas parler de tous les morceaux tant ils regorgent tous de bons côtés. Palaeocene est frontal et tabasse à tout-va. Eocene est son parfait contraire et permet d’admirer la jolie voix mélodique de Loïc, un côté tribal se dégage des toms de la batterie sur ce morceau. Oligocene est juste magnifique avec des notes de synthé enivrantes ; The Ocean a la capacité de faire de la musique très riche, avec beaucoup d’instru et de rendre tout cela indispensable, important et essentiel. Rien de superflu, tout est à sa place. Miocene / Pliocene est clairement dans la veine du meilleur de Cult Of Luna ou Dirge, une voix lourde et éructée avec beaucoup d’énergie, mais avec des passages chantés aussi. Un autre excellent morceau. Et que dire de Pleistocene, saccadé, le morceau monté en puissance petit à petit avec un superbe travail sur les voix, des chœurs d’enfants apportant beaucoup d’émotion, et la fin du morceau est complètement dantesque, naviguant dans le black metal, ça blaste à fond de cale et Loïc s’époumone avec une puissance phénoménale. The Ocean est beau dans le violent. Holocene vient conclure cette œuvre magnifique, avec des nappes de synthé enivrantes, un superbe passage au violoncelle et un rythme lent mais très intéressant, la basse apportant la rythmique nécessaire.
Superbe de bout en bout, The Ocean ajoute une magnifique œuvre à sa collection, nous gratifie du meilleur album post metal 2020. Et vous qui êtes réfractaires au genre post metal, je ne peux que vous encourager à écouter cet album car le groupe réussit à éliminer tous les poncifs du genre. Un album indispensable.

 

Tracklist Phanerozoic II : Mesozoic / Cenozoic :

01. Triassic
02. Jurrasic / Cretaceous
03. Palaeocene
04. Eocene
05. Oligocene
06. Miocene / Pliocene
07. Pleistocene
08. Holocene

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