Artiste/Groupe:

Thin Lizzy

CD:

Live And Dangerous

Date de sortie:

1978

Label:

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Orion

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Premier album live des mythiques Thin Lizzy. Enfin, pourrait-on ajouter, après tout de même huit albums studio et une dizaine d'années de carrière. Oui, enfin, car ce live donne toute la mesure de ce que les Irlandais étaient capables de donner dans les conditions live.

C'est donc en 1978 que sort ce Live And Dangerous, double LP de dix-sept morceaux, et c’est le carton plein à sa sortie.
Pourquoi cet album connut un tel succès ? Simplement parce que celui-ci arrive à donner aux auditeurs ce que les albums studios précédents n'avaient pas réellement réussi à vraiment retranscrire : le punch de Thin Lizzy. L'attaque des fameuses twin guitars, un modèle qui servira à toute la NWOBHM, jamais aussi dynamiques sur album studio, sont ici en première ligne. La complémentarité de Scott Gorham et Brian Robertson (pour la dernière fois ensemble dans le groupe) touche au sublime. Les deux duellistes se partagent aussi les solos, sur lesquels ils se montrent également monstrueux. Le batteur Brian Downey donne la mesure bien groovy à l’ensemble. Enfin, la basse ronflante de Phil Lynott et sa voix chaude complètent le tableau. Et c'est parti pour un live d'anthologie !

Pour un premier album live, double de surcroît, on se doit de proposer une setlist énorme qui regroupe les meilleurs titres de la discographie. De ce côté, rien à jeter sur ces soixante-seize minutes. C’est un vrai best of live dont il s’agit ici. Seuls les deux premiers albums du groupe sont passés sous silence sur ce live, mais ils ne sont pas réputés non plus pour être les meilleurs albums de Thin Lizzy. L’album Jailbreak par contre, très bien représenté avec cinq morceaux, offre ses plus belles pièces (Jailbreak, The Boys Are Back In Town, Emerald et Cowboy Song). Ces morceaux sont magiques, il n’y a pas d’autre mot.
Don’t Believe A Word est jouée en version dynamique (c'est la version originale de l'album Johnny The Fox, une autre version plus calme existe, chantée par Lynott et Gary Moore, celle que le groupe joue sur son second album live, Life). Du coup, côté émotion, il reste le superbe Still In Love With You.
On a droit à la fameuse reprise de Bob Seger, Rosalie, qui se transforme en Cowboy Song sur la fin du morceau (rebaptisé Cowgirl Song, du coup). Un grand moment, encore une fois. Cowboy Song que l’on retrouvera un peu plus loin sur ce live en version intégrale.
Et puis il y a tous ces morceaux groovy en diable : Cowboy Song déjà évoqué (ce morceau a l'art de rester en tête une fois écouté), Dancing In The Moonlight et son solo de saxo joué par John Earl (issu du groupe de première partie de la tournée '77, Graham Parker and the Rumour). Le tout aussi remuant Johnny The Fox Meets Jimmy The Weed, Sha La La et son solo de batterie (passage obligé des albums live de la décennie), Baby Drives Me Crazy et son solo d’harmonica (encore joué par un invité issu du groupe de première partie, de la tournée ’76 cette fois, Huey Lewis du groupe Clover – oui, ce même Huey Lewis qui fonda par la suite Huey Lewis and The News et qui composa le morceau mondialement connu, The Power Of Love, de la BO du premier Retour Vers Le Futur.)
Du plus mélancolique Southbound au batailleur Massacre, du celtique Emerald aux rock n’rolliens Are You Ready et The Rocker, c’est un large panel du talent d’écriture des Irlandais qui nous est proposé ici, la fougue en plus. Bref, un live avec des titres variés, énergique et impeccablement interprété. Que demande le peuple ? Un peu plus d'authenticité peut-être ?
Les titres réunis ici proviennent de deux représentations distinctes, l'une au Hammersmith Odeon (Londres) sur la tournée Johnny The Fox de 1976 et l'autre à Toronto (USA) sur la tournée suivante, le Bad Reputation Tour de 1977. Et ils proviennent aussi un peu (beaucoup ?) du studio, ce qui fit l'objet d'une grosse polémique. Effectivement, le groupe fit pas mal de retouches son en studio, notamment au niveau des backing vocals, de la basse et des guitares. Après, il faut quand même savoir que la plupart des albums live des années 70 furent plus ou moins retouchés en studio avant leur commercialisation, pour éliminer les petites imperfections. Est-ce un drame ? Franchement, je ne pense pas. D'autant que l'essentiel est préservé : le son live, l'ambiance, l'énergie. Alors, qu'il manque un ou deux pains ou que l'on entende parfaitement les chœurs (effectivement, c’est assez marquant sur The Boys Are Back In Town), ça ne me dérange absolument pas, au contraire ! Toujours est-il que ça n’aura pas empêché cet album de connaître un succès énorme. Il fut d'ailleurs le premier gros succès du groupe en termes de ventes, se hissant à la seconde place des charts anglais, seulement devancé par la BO de Grease. Il fut même élu en 2004 par les lecteurs de "Classic Rock" comme le meilleur album live de tous les temps. Rien que ça !

Et malgré tout ça, vous ne l’avez toujours pas écouté ? Mais qu’est-ce que vous attendez encore ? Lâchez donc votre ordinateur et foncez vous le procurer ! Ce live est historique. Tout simplement.
 

Tracklist de Live And Dangerous :

01. Jailbreak
02. Emerald
03. Southbound
04. Rosalie/Cowgirl Song
05. Dancing In The Moonlight
06. Massacre
07. Still In Love With You
08. Johnny The Fox Meets Jimmy The Weed
09. Cowboy Song
10. The Boys Are Back In Town
11. Don't Believe A Word
12. Warriors
13. Are You Ready
14. Suicide
15. Sha La La
16. Baby Drives Me Crazy
17. The Rocker