Artiste/Groupe:

Timo Tolkki's Avalon

CD:

Return To Eden

Date de sortie:

Juin 2019

Label:

Frontiers Music

Style:

Power Metal Mélodique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

11.5/20

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Cinq ans, c'est le temps qu'il aura fallu à Timo Tolkki pour nous livrer la fin de sa trilogie Avalonienne démarrée en 2012. Etais-je impatient de découvrir ce troisième volet ? En toute honnêteté, non. En partie parce qu'Angels Of The Apocalypse (le deuxième épisode sorti en 2014) relevait franchement du naufrage. D'ailleurs, vu qu'on n'entendait plus parler de ce projet ces dernières années, j'avais fini par me dire qu'il avait été abandonné. Eh bien pas du tout, Tolkki est de retour ! Est-ce une bonne chose ? A l'écoute de Return To Eden, la réponse qui me vient est mitigée. Il y a du mieux mais ce n'est pas la folie non plus.  

Quelques petites informations avant de rentrer dans le vif du sujet : on reste fidèle à la tradition lancée par les deux albums précédents et c'est donc un tout nouveau line-up qui accompagne le guitariste finlandais. On trouve ici des musiciens jouant ou ayant joué avec le groupe italien Secret Sphere (le guitariste Aldo Lonobile, le bassiste Andrea Burrato et le claviériste Antonio Agate), le batteur Jami Huovinen avec lequel Tolkki a déjà collaboré pour un épisode des aventures d'Allen-Lande ou un album de Ring Of Fire, le guitariste Santtu Lethiniemi (qui avait bossé avec Timo sur Revolution Renaissance) et un certain Giulio Capone que je ne connais pas du tout mais qui est venu apporter un peu de piano, clavier et même de la batterie. Et n'oublions pas les vocalistes ! Là aussi, la nouveauté est de mise... si l'on met de côté Zak Stevens (ex-Savatage, Circle II Circle) qui avait déjà participé à Angels Of The Apocalypse. Les nouveaux venus sont donc Todd Michael Hall (Riot V), Anneke Van Giersbergen (ex-The Gathering), Eduard Hovinga (ex-Elegy, Mother Of Sin) et Mariangela Demurtas (Tristania). 

Les présentations sont faites, voyons ce que ce Return To Eden a dans le ventre. Une minute d'intro instrumentale et symphonique avec jolie mélodie au piano (Enlighten) et l'album décolle avec sa première vraie chanson : Promises. Et là, on se dit que Tolkki va mieux. Mieux qu'en 2014 en tout cas. Je ne trouve pas le titre particulièrement remarquable mais il est honnête. C'est du power extrêmement classique (l'impression de déjà entendu est donc assez forte) tel que Tolkki en faisait dans Stratovarius. On a donc un titre speed avec riff sympa doublé au clavier, la double grosse caisse de circonstance, un petit côté néo-classique à la guitare lead... Le refrain est agréable, Todd Michael Hall fait du bon boulot sans en faire des tonnes. C'est pas le Pérou mais c'est correct, bien produit... bref, ce n'est pas mauvais et ça rassure un peu.

Cette impression de départ, plutôt positive, va se confirmer avec quelques morceaux suivants qui, sans bouleverser le monde du power, sont eux aussi tout à fait honnêtes. Ainsi, Return To Eden, titre épique qui propose une mélodie aux influences celtiques (sur lequel Todd Michael Hall, Zak Stevens et Mariangela Demurtas donnent de la voix) se laisse écouter... et Hear My Call, bien que présentant une trame musicale assez simple (j'ai failli dire "plan-plan"), est relevé par les lignes de chant d'Anneke (qui livre une très belle prestation). A ce moment-là de l'écoute, je me dis qu'on ne tient pas un chef-d'œuvre mais qu'on est tout de même bien loin de l'échec auquel je m'attendais. Tolkki a repris du poil de la bête. Il ne propose rien de bien neuf et son power peut sonner un peu daté mais les compos et le soin apporté à l'ensemble (le casting mais aussi la production) font qu'on a la nette impression que le guitariste a cessé de sombrer dans les méandres de la médiocrité. Malheureusement, Return To Eden n'est pas un EP mais un album qui contient douze pistes et, sur la longueur, il a tout de même du mal à tenir la distance. C'est parfois une question de goûts... Je ne suis pas très convaincu par les chansons chantées par Eduard Hovinga (Limits et Give Me Hope, toutes deux pourtant bien énergiques mais vraiment pas originales) en grande partie à cause du vocaliste dont la voix a tendance à m'irriter, par exemple. La ballade Godsend (avec Demurtas) me semble très plate, commune... Les morceaux qui permettent de profiter de Stevens s'écoutent mais s'oublient assez vite tant ils ne sont pas remarquables... Par contre, je retiendrai le second morceau avec AnnekeWe Are The Ones, qui sort du lot avec de bonnes mélodies accrocheuses et ne ressemble pas trop à du Tolkki recyclé. Et l'enlevé Guiding Star (chanté par Demurtas), plus empreint d'un certain classicisme, est plutôt entraînant et caractérisé par un refrain qui se retient bien.

A la première écoute, je n'ai vraiment pas été passionné par Return To Eden... et une fois les premiers morceaux passés, je me suis vite ennuyé. En faisant l'effort d'y revenir et de le creuser davantage, j'ai fini par m'apercevoir qu'il ne s'en sortait pas si mal. Mieux composé, mieux produit, avec plus de chansons agréables, ce troisième volet surpasse sans aucun souci l'effort précédent. Donc oui, Tolkki a bien fait de conclure sa trilogie et de ne pas s'arrêter sur un échec. Pour autant, je continue de penser qu'au mieux, sur un plan musical, ses propositions manquent très souvent d'idées neuves et ne font qu'évoquer d'anciennes réalisations qui me semblaient plus inspirées et marquantes à l'époque... Personnellement, je ne vois donc pas de quoi crier au génie mais oui, c'est clair, le monsieur a fait pire. C'est sans doute mieux que rien et à considérer comme un pas dans la bonne direction.           

 

Tracklist de Return To Eden :

01. Enlighten
02. Promises
03. Return To Eden
04. Hear My Call
05. Now And Forever
06. Miles Away
07. Limits
08. We Are The Ones
09. Godsend
10. Give Me Hope
11. Wasted Dreams
12. Guiding Star

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