Toluca

Artiste/Groupe

Toluca

CD

Memoria

Date de sortie

Mars 2014

Label

Self-released

Style

Postcore Dépressif

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

16/20

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C H R O N I Q U E

Toluca est une toute jeune formation originaire de Moscou, avec un EP sorti en 2012 et leur premier album en 2014, ils n’ont pas encore eu le temps de se faire bien connaître ni même remarquer. Et pour cause, les quatre Moscovites oeuvrent dans un genre très actuel, certains diraient « un genre bouché », et donc pas forcément propice à l’écoute. J’ai nommé le Black Metal à la sauce Hardcore ! Ou le contraire d’ailleurs, ça dépend comment on voit les choses. Mur, par exemple, penchait plutôt du côté Hardcore. Toluca aussi d’ailleurs, mais différemment, plutôt dans ce qu’on pourrait appeler du Postcore dépressif. Mais qu’est-ce donc que cela ? Encore une invention de chroniqueur en mal d’inspiration ? Oui, sans doute, mais vous aurez remarqué qu’un genre ne suffit jamais à définir un groupe. Pour ma part, afin d’éviter les mélanges douteux, je préfère leur accoler un adjectif ; ce sera donc du Postcore dépressif pour Toluca. Et ça leur va très bien.

Mais je dois dire qu’ils cachent quand même bien leur jeu les petits Russes. D’abord attiré par une pochette que je trouve très réussie, j’ai ensuite découvert un groupe qui sait parfaitement bien se servir et réutiliser ses traditionnelles références Postcore tout en les mettant au service d’une musique singulière et envoûtante. Car il y a quelque chose de très émotionnel et très personnel dans cet opus intitulé Memoria. Lorgnant souvent vers le pathos, les chansons s’enchaînent avec une facilité incroyable. Je me suis très rarement ennuyé sur cet album. D’une introduction douce et dépressive à la fois, à la colère de Bune en passant par l’expressivité de Furcas, les Russes nous offrent une panoplie étonnante de dépressivité.  

Ce n’est ni la technique, ni une incroyable originalité qui les distinguera des autres groupes du genre, juste une touche émotionnelle qui parvient facilement à séduire et captiver l’auditeur. La voix du sieur Dima oscille constamment entre les tréfonds de l’obscurité d’une complainte nocturne solitaire et la majestueuse colère solaire du grand Phébus. On n’est pas dans du Doom Funéraire, Toluca vous laisse quand même respirer par des interludes où la guitare d’Andrey peut s’étaler dans des mélodies douces et entraînantes. Il y a bien une lumière au bout du long tunnel construit par l’album. Cette lumière se libère par le combat, la lutte constante contre la dépression ambiante, et ce jeu infini se construit à travers la musique du groupe.

Les Russes de Toluca mériteraient à être davantage connus, quand on voit tout ce que le genre peut produire en daube. On se dit qu’il faut quand même accorder plus de place à ceux qui travaillent vraiment, ceux qui savent vous faire voyager dans les tréfonds dépressifs de l’âme humaine, aux côtés des Cioran et compagnie, où le Postcore a, contre toute attente et toute espérance, très bien sa place. Les blackeux suicidaires n’ont qu’à bien se tenir ! En plus, ils sont généreux : vous achetez l'album au prix que vous voulez sur leur Bandcamp. Alors davaï davaï, chers lecteurs !

Tracklist Memoria :

01. Gaap
02. Vual
03. Furcas
04. Bune
05. Vine
06. Purson
07. Amon

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