Trivium

Artiste/Groupe

Trivium

CD

In Waves

Date de sortie

Aout 2011

Style

Thrash/Metalcore

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Trois ans après un Shogun qui en mettait plein la vue (enfin, il serait sans doute plus approprié de parler d'oreilles), les Américains de Trivium sont enfin de retour avec leur cinquième essai intitulé In Waves.
De ce qu'on peut lire sur le net, on nous promet à la fois un retour vers le son et la hargne de l'album Ascendancy (qui a permis au groupe d'exploser) et une évolution vers de nouveaux horizons. Vous noterez qu'il n'est jamais mentionné que le quatuor renouerait avec le style adopté sur The Crusade (troisième méfait de Trivium), et pour cause, la bande à Matt Heafy (toujours à la guitare et au chant) s'était sévèrement fait taper sur les doigts pour avoir insuffler trop de mélodie à leur musique (notamment grâce à un chant clair omniprésent), mais aussi pour avoir singer de manière un peu trop flagrante Metallica. Heureusement, Shogun s'était empressé de redresser la barre. Maintenant, qu'en est-il réellement de ce très attendu In Waves

Et bien, il semblerait qu'entre un retour à la brutalité aux touches plus metalcore des débuts, l'évolution vers quelques chose de plus mélodique et novateur, ou la pérennisation du thrash/death mélodique à la Shogun, Trivium n'ait pas vraiment fait son choix, comme si le groupe avait voulu faire plaisir à tout le monde. C'est ainsi que l'on trouve un peu de tout dans ce nouvel album que l'on pourrait qualifier de multidirectionnel. Certains auraient pu lamentablement se casser la figure mais Trivium s'en sort plutôt bien et nous livre un album solide et réussi... à défaut d'être parfait.

L'aventure commence avec la très bonne intro Gapsizing The Sea, toute en piano... et percussions dont la partition sera reprise par les guitares et la section rythmique de la première vraie chanson de cet opus, In Waves. Vous devez tous connaître ce morceau maintenant, cela fait des semaines que le clip est disponible sur le web. Ce début d'album tranche assez nettement avec le style Shogun d'il y a trois ans. Le son mis en avant par l'introduction est assez nouveau pour le groupe.
Quant à la chanson titre, compo indéniablement moderne, elle est dotée d'un refrain hurlé assez simple ("In waaaaaaaves !!!") et possède une structure assez répétitive. L'effet rouleau compresseur est bien là, mais si tout l'album avait été de cette trempe, je n'aurais sans doute pas été aussi séduit. Et pourtant, l'aspect un peu trop répétitif de cette première mise en bouche se retrouve dans quelques autres compos (comme la bonus de l'édition limitée, Shattering The Skies Above, dont le refrain nous est servi une ou deux fois de trop). Attention, ce n'est pas parce que je commence par mentionner les défauts de ce disque que celui-ci m'a laissé une mauvaise impression. Je le répète, In Waves est globalement très bon.

Les fans de pilonnage seront probablement conquis à l'écoute de titres terrassants comme Dusk Dismantled, A Skyline's Severance ou Chaos Reigns. C'est méchant, bien agressif, vous aurez votre dose de blast, et il n'y a pas une note de chant clair. Que du hurlement viril et animal ! C'est certainement ça, le retour à la méchanceté des débuts... Et puis, ça change du sempiternel "couplet bourrin-hurlé / refrain mélodique-chant clair" usé jusqu'à la corde par un nombre incalculable de groupes officiant dans le style death mélodique.
Les amateurs de compos véloces dans un style plus thrash mélodique (dont je fais incontestablement partie) seront davantage comblés par de petits brûlots comme Inception Of The End ou Gaustic Are The Ties That Bind qui n'auraient pas dépareillé sur Shogun. On retrouve ici l'alternance brutalité/mélodie évoquée ci-dessus. Classique mais super efficace.
Mais comme je vous le disais plus haut, Trivium a pensé à tout le monde et c'est ainsi que vous tomberez également sur des chansons plus mélodiques ne contenant quasiment que du chant clair (Watch The World Burn, Black, A Grey So Dark ou Built To Fall). Excellemment bien composées, très mélodiques et accrocheuses, tout en restant pêchues, ces compos permettent d'aérer le disque qui, sans cela, aurait été un peu dur à digérer.

Au final, In Waves est un album riche, puissant et blindé de qualités. Tour à tour agressif, percutant, plus mélodique et catchy (il y a même une sorte de fausse ballade avec All Of These Yesterdays), Trivium donne l'impression de vouloir manger à tous les râteliers, mais il le fait avec beaucoup de talent (la plupart du temps). Le son est colossal (Colin Richardson au mix), et l'œuvre est dense... d'autant plus dans son édition limitée que le fan serait bien avisé de se procurer puisqu'elle contient pas moins de cinq titres bonus (dont une reprise fidèle de Slave New World de Sepultura) ainsi qu'un DVD contenant le clip d'In Waves, un making of studio et quelques nouvelles chansons jouées live (je précise que je n'ai pas ce DVD en ma possession et me garderai donc d'émettre un avis sur sa qualité). Trivium nous offre donc un album solide, proposant tout ce qu'il sait faire tout en explorant deux ou trois nouvelles sonorités ou idées au passage. Quelques répétitions ou compos qui fonctionnent un peu moins sur moi mises à part, il n'y a pas grand chose à reprocher à In Waves. Son seul tort, finalement, est peut-être de succéder à un Shogun qui m'avait d'avantage impressionné, pour ne pas dire complètement scotché.

 

Tracklist de In Waves :

01. Gapsizing The Sea
02. In Waves
03. Inception Of The End
04. Dusk Dismantled
05. Watch The World Burn
06. Black
07. A Skyline's Severance
08. Ensnare The Sun
(bonus track)
09. Built To Fall
10. Gaustic Are The Ties That Bind
11. Forsake Not The Dream
12. Drowning In Slow Motion
(bonus track)
13. A Grey So Dark (bonus track)
14. Chaos Reigns
15. All Of These Yesterdays
16. Leaving This World Behind
17. Shattering The Skies Above
(bonus track)
18. Slave New World (bonus track)

 

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