Artiste/Groupe:

UDO

CD:

Steelfactory

Date de sortie:

Août 2018

Label:

AFM Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14.5/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Je m'étais dit que je ne chroniquerais pas le nouvel album d'U.D.O. A vrai dire, je n'étais même pas sûr d'avoir très envie de l'écouter, tout bêtement parce qu'on connait bien la musique du combo et que la quasi-certitude d'avoir affaire à un album de plus, sans aucune suprise ou trait de génie n'était pas la perspective la plus alléchante du moment. Et puis, finalement, j'y ai jeté une oreille... d'où mon changement d'avis et l'apparition de cette bafouille. Non, n'allez pas vous imaginer que Mr. Dirkschneider vient de pondre un chef-d'oeuvre et balayer les codes... Le travail proposé sur Steelfactory (peut-on faire plus metal traditionnel que le titre de cet album et son illustration ?) est de facture ultra-classique. Malgré cela, ce seizième opus des Allemands est une bonne surprise. Tout simplement parce que la qualité d'écriture est d'un meilleur niveau et que la galette n'est pas avare en hymnes dont les mélodies font davantage mouche que sur pas mal de leurs disques précédents.

Un truc qui saute aux oreilles à l'écoute de Steelfactory, c'est que bien que monsieur Dirkschneider veuille définitivement tourner la page Accept pour ce qui est des concerts (après deux années passées sur les routes à ne jouer "pour la dernière fois" que des vieux tubes de son ancien groupe), il n'en va clairement pas de même pour ce nouvel album qui sonne plus Accept que jamais. Alors évidemment, stylistiquement parlant, les surprises brillent par leur absence. Notre cher vocaliste en treillis fait toujours du metal germanique traditionnel qui ressemble beaucoup à ce qu'il a fait pendant toute sa carrière. Le heavy qui prend souvent des allures d'hymne (cf. bonjour les gros choeurs), au son surpuissant (la production de Jacob Hansen est impeccable) avec de la section rythmique implacable (on entend bien la basse en plus, c'est appréciable) et des guitares énormes est de mise. Un peu comme d'habitude, vous me direz. Mais, et c'est plus inhabituel, la plupart des nouvelles compos sont convaincantes et évitent l'écueil qui consisterait à sonner comme du sous-Accept.

Au menu, vous trouverez de bonnes speederies qui réveillent (la chanson d'ouverture, Tongue Reaper, mais aussi Rising High ou Eraser), du heavy massif moins véloce mais tout aussi tranchant ou du mid-tempo qui rock sévère avec du refrain homérique bien gaulé (les candidats sérieux ne manquent pas : In The Heat Of The Night, Hungry And Angry, One Heart One Soul, A Bite Of Evil, Rose In The Desert...), du metal bien pesant et sombre, enrichi d'une petite ambiance orientale (Keeper Of My Soul) et, attention, même la ballade (exercice périlleux - et régulièrement raté - s'il en est) intitulée The Way est pas mal du tout dans son genre et conclut l'album sur une touche de mélancolie agréable. La paire de guitaristes (Andrey Smirnov et Bill Hudson) fait du super boulot et aligne les riffs efficaces ou solos épiques tout au long du disque. On a déjà entendu tout ça, on pense beaucoup aux vieux classiques des eighties mais, c'est un fait, ça passe bien... Sont-ce les deux années passées à jouer les hits d'Accept à travers le monde qui ont inspiré le combo et l'ont encouragé à pondre des chansons un peu plus marquantes qu'à l'accoutumée ? Sans doute...

Bon, tout cela est plutôt positif mais soyons raisonnables, on ne va pas non plus décerner une médaille à Udo (dommage, ça aurait bien collé avec son vieux treillis) pour avoir réalisé un album de metal efficace mais sans prise de risque, il ne faut pas exagérer... surtout quand notre uber-hurleur pioche parfois de façon trop évidente dans les vieilles recettes du passé (vous avez entendu Make The Move ? On est d'accord que c'est très/trop proche de Living For Tonight d'Accept alors). Mais on admettra sans mal que Steelfactory, dans son style, est plutôt bien fichu et se classe au-dessus de nombreuses sorties du gang déjà oubliées par les amateurs (et non les gros fans) dont je fais partie. On ajoutera même que, pour une fois, cette nouvelle production surpasse celle des anciens collègues du chanteur (qui s'étaient pourtant montrés plus inspirés jusque-là) mais dont le récent The Rise Of Chaos montrait d'évidents signes de faiblesse. Conclusion : rien de nouveau sous le soleil mais une recette teutonne destinée à séduire les nostalgiques joliment maîtrisée. A l'instar du récent Firepower de Judas PriestSteelfactory prouve que certains papis en ont encore sous la semelle.

Tracklist de Steelfactory :

01. Tongue Reaper
02. Make The Move
03. Keeper Of My Soul
04. In The Heat Of The Night
05. Raise The Game
06. Blood On Fire
07. Rising High
08. Hungry And Angry
09. One Heart One Soul
10. A Bite Of Evil
11. Eraser
12. Rose In The Desert
13. The Way

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !