C H R O N I Q U E

La nouvelle Bay Area du Thrash ne serait-elle pas à chercher de ce côté-ci de l’Atlantique ? Je commence à me poser la question devant la quantité de bons groupes de Thrash nous venant d’Europe (Lost Society, Angelus Apatrida) et plus particulièrement d’Italie ces derniers temps. Game Over et Neurasthenia l’année dernière… et voici cette année Ultra-Violence. Et comme ses deux compatriotes, Ultra-Violence en connaît un rayon en matière de Thrash efficace.
Alors l’Ultra-Violence, c’est quoi ? Pour quelques cinéphiles avertis, cela devrait les renvoyer directement à un film culte, Orange Mécanique. Et la référence au chef-d'oeuvre de Stanley Kubrick est évidente puisque la pochette est directement inspirée d'une scène du film (d’ailleurs, je pense que ceux d’entre vous qui connaissent ce film l’auront tout de suite remarqué). Pochette réalisée par Ed Repka, encore lui (il a de beaux jours devant lui avec ce revival Thrash qui existe aujourd'hui).

C’est une évidence, le revival du Thrash old school se porte bien et a la cote chez les jeunes. Comme pour Game Over ou pour les Finlandais de Lost Society, le groupe est composé de jeunes musiciens (moyenne d’âge autour de vingt ans) qui puisent leurs influences dans la Bay Area et la scène New-Yorkaise (Anthrax, Overkill) mais aussi dans la scène allemande (Kreator, Sodom, etc…). Bref, dans tout ce qu’il s’est fait de meilleur en la matière.
Et une nouvelle fois, avec Ultra-Violence, on est bluffé. Les titres s’enchaînent, le savoir-faire est là. Le son est impeccable, la basse est parfaitement audible, le batteur est monté sur double pédale, les solos sont bien fichus, le chant est puissant et agressif comme il faut, ponctuellement soutenu par des backing vocals à la Exodus. Des morceaux comme Order Of The Black ou Turn Into Dust n’ont pas à rougir face aux compos récentes des Anthrax, Forbidden ou Testament. Oui, Ultra-Violence est à rapprocher de ces noms-là, pas de Lääz Rockit ou autre groupe de Thrash de seconde zone. Et si la référence aux très grands du Thrash à travers le morceau Metal Milizia est trop évidente, on ne leur en tiendra pas rigueur (d'autant qu'à part son titre, le morceau n'a rien à voir) !
Le groupe tente même des morceaux assez longs. The Voodoo Cross, neuf minutes, est un morceau bien lourd mais particulièrement dévastateur tout de même, doté d’une partie centrale mélodique. Le batteur en profite néanmoins pour se reposer les mollets. A côté de ça, histoire de varier les plaisirs, Ultra-Violence enchaîne avec du titre hyper rapide et concentré (You’re Dead, une folie furieuse de moins d’une minute).
Ride Across The Storm, long de sept minutes, qui termine l’album est un peu différent du reste. Si la rythmique reste bien agressive, le chant se fait presque mélodique par moments (j’ai dit presque) et les guitares aussi, sur la fin du titre. C’est une piste intéressante que le groupe pourra suivre à l’avenir.

Privilege To Overcome nous sert une heure d’un bon Thrash qui a largement fait ses preuves. Une nouvelle fois, il ne faut pas s’attendre à de la nouveauté mais pour une bonne séance de décapage, Ultra-Violence se pose là. Les héritiers de la Bay Area se défendent bien et montrent de réelles capacités à prendre un jour la relève.
Alors, l’Europe, le futur du Thrash ?

Tracklist de Privilege To Overcome :

01. Spell Of The Moon
02. L.F.D.Y.
03. Order Of The Black
04. Stigmatized Reality
05. Restless Parasite
06. Turn Into Dust
07. The Voodoo Cross
08. You're Dead
09. The Beast Behind Your Back
10. 10000 Ways To Spread My Hate
11. Metal Milizia
12. When Future & Past Collide
13. Ride Across The Storm

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