C H R O N I Q U E

"Toujours plus de hits ! Ultra Vomit !". Ces paroles extraites du titre "Welcome to The Jingle" (notez le super jeu de mots avec le hit des Guns !) résument parfaitement ce nouvel album d'Ultra Vomit. Car il y en a pour tous les goûts sur cet "Objectif : Thunes", du Black, du Death, du Grind, mais aussi du Punk, du Hard-Rock, du Pop-Rock, du Folk et même de la varietoche à trois francs six sous bien mielleuse et dégoulinante à souhait. Ultra Vomit a donc décidé de s'éloigner de son style Grindcore.

Ultra Vomit est ici touche à tout, mais le plus appréciable c'est qu'il bidouille tout ça avec brio, car même si les textes restent dans le plus pur esprit d'Ultra Vomit, certains morceaux vous feront headbanguer sans problèmes. On ne compte pas le nombre de clins d'oeil, dont certains apparaitront après plusieurs écoutes, avec en début d'album un hommage à Lemmy de Motorhead avec une imitation saisissante, on croirait vraiment l'entendre chanter "Quand j'étais petit". Une autre référence sur "Mechanical Chiwawa" avec pour modèle... Marilyn Manson, le style Mansonnien est là, mais ici on chante "Tirelipimpon sur le chiwawa". Egalement un hommage à leurs collègues de Gronibard aussi gros que la verrue sur la face à Lemmy, que le titre "Croute de Pus" était à lui seul suffisant. On notera d'autres références à nos bons groupes français comme Psykup, Black Bomb A, ou encore Tagada Jones.

Difficile de ne pas rire quand Ultra Vomit se met dans la peau d'un élève qui n'a pas fait ses exos de maths, mais dans le plus pur style Immortal. "La Flemme" est un morceau aussi court qu'efficace. Après s'en être pris à tous les styles qui font, cher(e)s Metalleux(se), partis de nos styles de prédilection, s'en prendre à une certaine Variété, qui n'est disons... pas toujours très inspirée, est plus que légitime. "Je ne t'es jamait autans aimer" est une petite bombe à vous faire hurler de rire, car si la même chanson avec les paroles en anglais était sortie, nul doute qu'elle passerait en boucle sur nos grandes ondes, de même que le plus ou moins Rock "Boulangerie Pâtisserie".

Le bouquet final arrive avec "Je collectionne des Canards (vivants)", car même si comme tout morceau d'Ultra Vomit il s'agit d'une bonne blague, ce morceau est extraordinairement bien ficelé et pourrait très bien devenir un hymne en puissance, car franchement les choeurs de canards qui font "coin coin" c'est tout aussi débile qu'absurde, mais allez comprendre ça rend extrêmement bien ! L'Outro finit en apothéose, avec un sketch retraçant un casting de canards façon Nouvelle Star à se pisser dessus, purement et simplement, pour ensuite finir par un morceau qui pourrait être considéré comme la synthèse de cet "Objectif Thunes", où tous les musiques se croisent du Hardcore à la Pop.

Au final, voici un album qu'on attendait juste comme une blague et qui s'avère être une galette travaillée et soignée mais sans perdre pour autant son esprit de sale mioche du Métal. On pourra reprocher les textes parfois de (très) mauvais goût, mais paradoxalement c'est tout le charme d'Ultra Vomit, et puis difficile de se lasser des titres, car ceux-ci sont très courts (1'30 majoritairement) mais nombreux. Ne passez pas à côté de "Objectif : Thunes" qui est bien plus qu'une simple blague de potache, car après tout faire une bonne comédie au cinéma c'est du boulot, pour quoi n'en serait il pas de même en musique quelle qu'elle soit ?