Quatre ans. Il aura fallu attendre quasiment quatre ans pour découvrir la nouvelle offrande des vétérans du death polonais, Vader. Ca n’avait jamais été aussi long. Ceci dit, depuis The Empire, le dernier véritable album, le groupe n’est pas resté inactif, loin de là, puisqu’il a réenregistré des vieux classiques (Dark Age en 2017) et a également jeté en pâture aux fans avides de nouveautés l’année dernière un EP cinq titres, dont on notera que deux des morceaux se retrouvent dans la tracklist de ce nouvel album.

Et à quoi faut-il s’attendre du Vader cuvée 2020 ? Le groupe qui prend de l’âge (trente-sept ans d’existence quand même !) a-t-il décidé de ralentir le tempo ? Oh que non ! La bande à Peter dégage toujours une énergie incroyable et nous refait le coup d’un album calibré Reign in Blood : une petite demi-heure de brutalité made in Poland. On dirait qu'après quelques années d'expérimentations orchestrales, Vader est de retour aux fondamentaux.
N’y allons pas par quatre chemins : Solitude In Madness est une énorme déflagration. Pas de temps mort, ça démarre en trombe avec un tonitruant Shock And Awe et ça castagne du début à la fin. The Empire ne faisait déjà pas dans la dentelle de Calais avec ses dix titres en trente-trois minutes. Solitude in Madness va encore plus loin (et surtout plus vite) avec onze titres en vingt-neuf minutes trente exactement. Plus de la moitié des morceaux de l’album ne dépasse pas les trois minutes chrono… autant dire qu’on n’a pas trop le temps de regarder le paysage, on est à bord d’un bolide qui fonce droit devant sans trop se poser de questions. 
Vous me direz, vingt-neuf minutes, c’est bien court pour un album. C’est vrai. Mais bon, à ce rythme-là, je ne sais pas s’il aurait été judicieux de faire durer le disque plus longtemps… Rappelez-vous, les albums ultimes de ce genre ne sont en général pas bien longs (Reign in Blood déjà cité, la référence absolue dans le domaine, mais aussi dans un style encore plus extrême le Panzer Division de Marduk ou, pour rester tout simplement chez nos deathsters polonais, un Litany référentiel).

Inutile de rentrer dans le détail du titre par titre, cet album s’avale de toute façon d’une traite. Sachez tout de même qu’outre les deux titres déjà connus publiés l'année dernière (Emptiness et Despair), l’album comprend également une reprise de leurs compatriotes thrasheurs d’Acid Drinkers en version ultra speedée, Dancing In The Slaughterhouse, ce qui n’est pas peu dire car la version originale n’était pas lente non plus.
Toutefois, il ne faut pas croire que ça bourrine juste pour le plaisir de bourriner (bon, si, un peu…). Les deux guitaristes, comme à leur habitude, nous balancent des riffs thrashisants et des solos bien sentis qui nous amènent juste ce qu’il faut de mélodie.

Doté d’une belle illustration bien typée death metal (dont je ne vois pas le rapport avec le titre de l’album mais passons…), cette nouvelle offrande de la bande à Peter va ravir les fans du groupe et pourquoi pas au-delà. En tout cas, voilà encore un très bon album des Polonais qui, décidément, au niveau de l'énergie, n’ont rien à envier aux groupes bien plus jeunes qu’eux. Au contraire.

Tracklist de Solitude In Madness :

01. Shock And Awe 
02. Into Oblivion 
03. Despair 
04. Incineration Of The Gods 
05. Sanctification Denied 
06. And Satan Wept 
07. Emptiness 
08. Final Declaration 
09. Dancing In The Slaughterhouse
10. Stigma Of Divinity
11. Bones