C H R O N I Q U E

Vicious Rumors fait partie de ces groupes de metal américains des années 80 qui ont su créer la sensation au début de leur carrière avant de sombrer à nouveau dans une certaine forme de confidentialité. Très clairement, leur carrière (le groupe est toujours en activité aujourd'hui même si beaucoup l'ignorent ou s'en fichent) fait penser à celles de quelques-uns de leurs compatriotes tels que Crimson Glory, Riot, Armored Saint ou Metal Church.

Sorti en 1988, Digital Dictator est le deuxième effort de Vicious Rumors et compte parmi l'une de leurs plus grandes réussites. Album culte introuvable pendant de longues années, il a été réédité en 2009 et se trouve donc enfin disponible sous la forme d'un digipack tout simple. Le volume semble avoir été boosté pour ne pas paraître ridicule à côté des productions actuelles, mais il n'est mentionné nulle part que l'album a été remasterisé. Pas très grave, la production est tout à fait correcte et possède ce cachet "années 80" qui ne manque pas de charme, les nostalgiques seront ravis.

Si vous ne connaissez pas Digital Dictator et que vous êtes fans de heavy metal des années 80 (et des formations citées plus haut), il est grand temps de vous rattraper. Vous découvrirez en Vicious Rumors un groupe qui avait tout pour devenir un grand. Au menu : des compos racées aux riffs bien aiguisés, une paire de guitaristes (Geoff Thorpe, leader incontesté du groupe, et Mark McGee) qui tricote d'habiles soli virtuoses, et un chanteur puissant et impeccable en la personne de Carl Albert... hélas disparu en 1995 dans un accident de voiture.

L'ensemble est résolument metal, certains riffs flirtent même avec un speed presque thrash. Vous vous régalerez avec Minute To Kill, R.L.H. ou Out Of The Shadows, toutes trois puissantes, rapides et imparables ! Les amateurs de mid-tempos endiablés ne seront pas laissés sur la touche et sauront apprécier quelques morceaux bien ciselés comme Towns On Fire, Lady Took A Chance ou The Crest. Malgré un ensemble puissant et carré, la mélodie est omniprésente, fournie par des guitares qui se tirent la bourre, et un chant très typé 80's qui n'hésite pas à monter dans les aigus.
Le style de Digital Dictator évoque parfois Judas Priest (dans ses heures les plus metal, et pour ses duos de guitares), le mouvement speed mélodique, le thrash (en moins agressif certes, mais comment ne pas penser à Testament en écoutant l'excellent riff de Worlds And Machines ?), et rappelle surtout à nos mémoires, par certaines mélodies, le chant ou l'atmosphère de certaines compos, le Crimson Glory des débuts. Bref, voilà un incontournable du genre qui mérite d'être redécouvert aujourd'hui. Ne vous privez pas de cette chance !

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