Walking Papers

Artiste/Groupe

Walking Papers

CD

Walking Papers

Date de sortie

Octobre 2013

Label

Loud & Proud Records

Style

Post grunge, blues rock

Chroniqueur

Didier

Note Didier

18/20

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C H R O N I Q U E

Je suis sous le charme alors il faut que je vous en parle. Je viens de découvrir complètement par hasard le premier album éponyme de Walking Papers. L'accroche promotionnelle s'est orientée sur le fait que Duff McKagan (ex Guns 'n' Roses) y joue de la basse. Je pensais que c'était son nouveau projet mais en fait non, il n'y joue que la basse et l'intérêt de l'album est ailleurs même si la basse est excellente. Le projet est en fait celui du batteur Barret Martin (ex-Screaming Trees et Mad Season dont je n'ai jamais entendu parler) et du guitariste chanteur Jeff Angell (ex-Post Stardom Depression et The Missionary Position dont je n'ai jamais entendu parler non plus). Pour couronner tout ça, certains soli de guitares sont posés par Mike McCready qui officie dans Pearl Jam. Comme Pearl Jam, le combo est originaire de Seattle, et propose ce premier album difficile à étiqueter, car très varié, mais que je taxerais de petit bijou. Ce coup de maître alterne des morceaux rock minimalistes à la Lou Reed (RIP), avec des morceaux plus pêchus faisant parfois penser à Bruce Springsteen ou à The Doors. L'album fait voyager dans l'ouest américain, il raconte des histoires, des tranches de vies, souvent tristes, tragiques, pauvres (Walking Paper est le terme utilisé aux US pour une lettre de licenciement) avec une certaine poésie.

A bien des égards, cet album me rappelle celui de David & David, un duo de Los Angeles qui en 1986 sortait un album mythique et unique : Welcome To The Boomtown. Bon comme je dois être le seul, ou presque, à connaître cet album superbe, ça ne va pas vous aider beaucoup. Mais comme pour cet album à l'époque, je suis séduit dès les premières mesures de Already Dead qui ouvre le CD. Super minimaliste, grosse caisse et balais pour la caisse claire, ambiance sombre, le chant assez bas de Jeff est superbe. La ligne de basse super propre, surligne une production sans faille, on est immédiatement envouté par ce pure morceau de rock. Dans ce style rock minimaliste super inspiré, on trouve aussi Leave Me In The Dark où la batterie de Barret est parfaite, tout comme le chant très différent de Jeff. C'est Benjamin Anderson qui est crédité pour les excellents claviers du morceau (type orgue Hammond). The Butcher est aussi un morceau rock minimaliste, cette fois l'accompagnement principal est au piano, mais encore une fois les qualités de composition et de chant de Jeff sont indéniables. Les paroles sont aussi bien travaillées : "just when things can't get no worse... that's when they do, baby". Le dernier morceau de ce type, est le génialissime I'll Stick Around probablement le plus réussi de l'album. La guitare un peu blues est excellente, le chant de Jeff est superbe. Seul le petit délire de clavier strident qui double le solo de guitare (qui n'en avait pas besoin) de Mike McCready me semble dispensable. En parlant de dispensable, j'aime moins l'espèce de passo, A Place Like This. C'est accompagné d'un xylophone, et je n'aime pas trop. C'est quand même bien chanté et une trompette étonnante vient faire un solo sympa.

Pour rassurer les plus velus d'entre-vous, il y aussi du plus costaud sur l'album. Par exemple Whole World's Watching est une petite tuerie, la batterie est millimétrique, le chant super, les riffs de basse et guitares puissants. Le morceau accroche et on a l'impression à la deuxième écoute de le connaitre par cœur. Le solo de Mike McCready est des plus furieux. Le top. Dans la même veine, vous avez Your Secret's Safe With Me où le couple basse / batterie fait encore travail d'orfèvrerie, le refrain est super accrocheur. Red Envelopes est aussi remarquable à plusieurs égards. D'abord c'est un boogie à la Status Quo, entraînant, ensuite il y a des cuivres, qui font que ça ressemble aussi un peu à un blues à la Blues Brothers, enfin Jeff y pose un beau solo de guitare. J'aime aussi le riff guitare / basse tueur de Two Tickets And A Room, sur lequel Jeff balance de bons petits soli. Capital T est un morceau qui rappelle un peu Lenny Kravitz pour le son de guitare et le groove. C'est une vraie réussite aussi, et le chant de Jeff y est encore un peu différent, plus trainant, le refrain est encore très bon. L'album s'achève sur Independence Day, encore différent, sombre et rock, qui fait clairement penser aux Doors et au chant de Jim Morrison.  

Les bonus de la version digipak sont très sympas. On y trouve en effet quatre morceaux live, enregistrés dans des petites salles où on n'entend guère le public. Un orchestre (le Synergia Northwest Orchestra) les accompagne et ajoute une dimension intéressante. Ce sont quatre des meilleurs morceaux de l'album, et en prime c'est Mike McCready qui se charge des soli de guitare. De vrais bonus.

Un travail de composition exceptionnel, une voix magnifique, ce CD est une pure merveille. Il s'écoute comme une série d'histoires, entre Lou Reed, les Doors, et Springsteen, à travers l'Ouest américain et les tranches de vies de pauvres bougres. L'ambiance est souvent plombée, les paroles crues (pour ceux qui y accordent un peu d'intérêt).  

Comme vous m'avez lu jusqu'au bout, je vous ai trouvé trente minutes de live/interview enregistrées dans une station radio de Seattle, c'est d'excellente qualité video et son, et donne une très bonne idée du style du groupe. Du rock, les gars, du vrai, du pur.

 

Tracklist de Walking Papers :

01. Already Dead   
02. Whole World's Watching
03. Your Secret's Safe With Me
04. Red Envelopes
05. Leave Me In The Dark
06. Butcher
07. Two Tickets and a Room
08. I'll Stick Around   
09. Capital T   
10. Place Like This
11. Independence Day


Bonus tracks on Special Edition :


12. Already Dead [Live]
13. Two Tickets And A Room [Live]
14. Leave Me In The Dark [Live]
15. The Whole World's Watching [Live]

 

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