Artiste/Groupe:

Wheel

CD:

Moving Backwards

Date de sortie:

Février 2019

Label:

Odyssey Music Network

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

Didier

Note:

17/20

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Et une gifflasse, une ! 

Voilà un album qui sera, pour sûr, dans mes découvertes 2019 tant ce premier album du groupe Wheel est une pure bénédiction. A la croisée de plusieurs courants metal - nu, alternative, moderne, progressif et même un petit côté grunge - la mixture mise au point par les Finlandais après deux EP, The Path et The Divide, est parfaite dans ce Moving Backwards. Le groupe est composé de James Lascelles au chant et à la guitare, de Roni Seppänen à la guitare, de Mikko Määttä à la basse et de Santeri Saksala à la batterie. Si les trois derniers sont bien finlandais (c’est marqué dans leur nom !), James, lui, est anglais, expatrié en Finlande pour y assouvir ses rêves de devenir musicien. C’est lui qui recrute les trois autres et, ensemble, ils fondent Wheel. Les influences qu’on retrouve dans ce premier album sont nombreuses et variées, de Karnivool, Tool, à Alice In Chain et Radiohead, sacré programme ! Même si les EP n’avaient pas attiré notre attention (pas reçus ? pas de promo ?), une rapide écoute sur les plateformes de streaming permet de se rendre compte que le groupe jouait déjà dans la cour des grands. Avec ce premier album, le groupe persiste et signe en insistant un peu plus sur son côté progressif : sept morceaux, longs (trois de plus de neuf minutes), changeants et inspirés, le tout avec une production atomique.

Vultures qui attaque cet album est un des deux morceaux courts, le rythme est assez syncopé, la voix de James et le son particulier de la guitare interpellent de suite. Sa voix est claire, assez mélancolique, capable de s’énerver, te tenir la note bien longtemps. Les changements de tempo sont intéressants, c’est clairement un morceau qui donne envie d’en savoir plus, et de se plonger dans la suite.

La suite justement c’est Wheel, avec une intro en percus tribales, (on trouvait déjà ce style de percussion dans Pyre sur l’EP The Divide). La basse accompagne les rythmes tribales, avant que les riffs de guitare entrent en jeu. C’est un morceau de plus de dix minutes, ça n’est pas banal d’autant qu’on a l’impression qu’il n’en dure que cinq. La voix de James se fait assez progressive (Riverside, Porcupine Tree), c’est très bon. Certains breaks font penser à des anciens Riverside, quelques riffs dissonants font penser à du Pain Of Salvation. Quand James s’énerve, il durcit sa voix et chante un peu à la façon de Linkin Park. La batterie de Santeri est incroyable tout au long du morceau, sur certains passages, la voix et la batterie sont synchros, c’est très bien fait. C’est clairement la pièce maîtresse de cet album.  

T’aimes les morceaux de dix minutes ? Eh bien, tu ne bouges pas car Tyrant est un morceau plus posé, plus sombre, mid-tempo, mené par une lourde basse qui envoûte et qui s’égrène à nouveau sur presque dix minutes (à une seconde près). Là encore des changements nombreux, des montées en puissance, des changements de rythme et des variations de chant, pour encore un très bon résultat final. A elles deux, ces deux chansons représentent quasiment la moitié des quarante-trois minutes de l’album. Là encore, la basse de Mikko rappelle celle de Mariusz Duda (Riverside).
Up The Chain est un morceau plus rapide, très syncopé avec encore des percus tribales qui ajoutent une certain originalité. Le morceau fait penser à Tool avec pas mal d’originalité dans les rythmes de chacun des instruments, pas forcément alignés, c’est vraiment encore une réussite. Skeletons, qui suit, est un morceau instrumental de plus de quatre minutes, assez hypnotique grâce à une basse à la Tool et de nouvelles percus tribales. Where The Pieces Lie sonne plus grunge, avec un petit côté progressif quand même, la batterie de Santeri nous fait un festival impressionnant sur le final. Sur Lacking qui clôt cet album, on retrouve la basse hypnotique de Mikko, les percus surprenantes de Santeri et d’excellents plans de guitare. On pense encore à Tool (basse, guitare) en écoutant cette belle pièce de plus de neuf minutes. La voix de James semble passée à travers des effets sur le couplet, il monte en puissance pour venir nous hurler certains passages, ce qui contraste avec la zénitude du couplet. Il trouve encore des façons de rythmer son chant, accompagné par les fûts de Santeri, je trouve ça super bien foutu. Le final de ce morceau est carrément hypnotique, quand il s'arrête brutalement on est sous le choc, on reste quelques instants groggy...

Un conseil ? Peut-être qu’au lieu de vous ronger les ongles en attendant le prochain album de Tool (sortira ? sortira pas ?), vous pourriez vous faire un petit plaisir et vous dégoter cette petite pépite, qui elle est bel et bien sortie. Promis, vous n’allez pas le regretter.

Tracklist de Moving Backwards :

01. Vultures
02. Wheel
03. Tyrant
04. Up The Chain
05. Skeletons
06. Where The Pieces Lie
07. Lacking

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