Within Temptation

Artiste/Groupe

Within Temptation

CD

The Unforgiving

Date de sortie

Mars 2011

Style

Metal Symphonique

Chroniqueur

Ostianne

Note Ostianne

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Cela faisait quatre ans que Within Temptation, groupe Hollandais de son état, n'avait pas sorti de nouvel album studio. Bien sûr, après The Heart Of Everything, le groupe avait fait patienter ses fans avec un DVD live de grande qualité et envergure, Black Symphony, et avait ensuite sorti un album live acoustique. L'attente des fans se fait pressante. Ceux qui avaient commencé à trouver que le groupe n'était plus une valeur sûre renoueront-ils avec WT (comme on aime à les appeler) grâce à The Unforgiving ou se détourneront-ils encore un peu plus de ce groupe qui va avoir cinq albums studio à son actif à la fin du mois de mars ?

Tout débute par une intro, un prologue, avec un filet de musique et une narratrice qui pose le sujet. Car oui, pour la première fois de sa carrière, la bande de Sharon den Adel fait un concept album et une histoire va nous être comptée tout au long des douze titres qui composent The Unforgiving. Et cette histoire, elle nous est aussi présentée par la pochette de l'album, qui plaît ou non dans son style, qui annonce le virage prit par Within Temptation et surtout qui, finalement, correspond assez bien au concept et à ce que l'on trouve dans l'album ! (Ne faites pas la grimace, vous qui n'aimez pas la pochette, ça ne veut pas dire que les morceaux ressemblent à celle-ci, mais plutôt qu'on la trouve cohérente avec l'ambiance qui se dégage de l'album !)

L'album est divisé en deux catégories. La première est celle des morceaux un peu plus pop, plus calmes, un peu eighties dont fait partie Shot In The Dark. Un titre bien plus pop que metal ici, entre l'utilisation des cordes qui fait penser à celle qu'on en faisait dans les eighties, le riff de guitare qui rappellera aux plus tordus Voyage Voyage de Desireless, le solo de guitare un peu plus accrocheur. Il faut plusieurs écoutes pour entrer dans ce morceau et pour entendre ses subtilités. On retrouve aussi Faster par exemple, le single du groupe. Un morceau pour lequel on voit bien les influences, notamment celle de Chris Isaac et qui est assez abordable.

C'est d'ailleurs la tendance de l'album, avec des titres efficaces, des tubes et des réussites quasiment totales pour certains mais avec cet aspect easy-listening, abordable par tous, même ceux qui ne sont pas forcément fan de metal. Bon ou mauvais point, à chacun son point de vue. On notera que la plupart des morceaux s'impriment dans notre tête dès la première écoute, révélant ainsi une facilité de composition. Mais malgré cela, une certaine attention est nécessaire pour capter les subtilités des morceaux. Dans la catégorie des chansons pop, eighties donc, on retrouve aussi Sinéad, un titre rapide, mais qui commence tout en lenteur, tout en progression, pour un refrain entraînant qui pourrait faire jumper la foule en live. Un morceau où Sharon den Adel, sur le pont, nous montre qu'elle sait encore monter, sans atteindre le niveau de The Silent Force, puis un passage de batterie, court mais efficace avant le dernier refrain qui font de ce morceau l'un des morceaux les plus catchy de The Unforgiving.

Et puis, à côté de ces morceaux sympathiques, pas toujours exceptionnels, on retrouve de vrais morceaux, des hymnes, des titres plus metal, plus calibrés, avec cette touche pop toujours, mais en second plan, le premier étant le metal. Et dans cette catégorie, le champion, c'est Iron. L'avalanche de notes de guitare, le rythme, le côté épique et théâtral grâce à l'orchestre, un refrain énergique, une Sharon en forme, la narration pour le pont, un solo de guitare très rapide et nous voilà conquis. Pas un Ice Queen, mais presque ! Aucun doute que cette chanson fera des étincelles sur scène si elle est choisie pour la tournée à venir ! A Demon's Fate, morceau très accrocheur aussi, soutenu mais qui pourra dérouter au début à cause des "oh oh oh" de Sharon. Et enfin, In The Middle Of The Night, moins intense que ses confrères, mais tout de même efficace et soutenu et surtout son pont avec des guitares mises en avant, mais avec un petit côté "fourre-tout" qui gâche un peu le potentiel de ce morceau.

Si cette diversité constitue un point fort de l'album, permettant à l'auditeur de ne pas trouver trop de répétitions dans l'album, il a aussi des points faibles. Le premier, le chant de Sharon den Adel, aussi surprenant que cela puisse paraître. La jeune femme aurait-elle perdu sa capacité à monter dans les aigus ? Il semble que bien souvent, pour atteindre certaines notes, elle soit obligée de s'égosiller (le refrain de In The Middle Of The Night par exemple et qui fait craindre pour les live), ce qui forcément amènera certaines personnes à dire qu'on se trouve face à une imitation d'Evanescence, bien qu'on en soit très loin musicalement. De plus, elle semble souvent à la limite de ses capacités. Si son chant est varié, un semblant de voix de sorcière au début de Murder, les montées sur Sinéad par exemple, il n'en est pas moins assez gênant d'avoir cette impression que la jeune femme gâche sa voix encore plus que sur The Heart Of Everything en poussant trop sur celle-ci.

Et si Within Temptation a su faire des morceaux entraînants, des titres vraiment réussis, il y en a aussi qui font baisser le niveau de qualité de cet album : Where Is The Edge qui se trouve juste après le très bon Iron et qui fait penser aux mauvais morceaux de l'album précédent, entraînant ainsi une perte d'enthousiasme acquis avec certains morceaux précédents. Il y a aussi Fire And Ice... Le côté pathos que Within Temptation sait exploiter et le fait de manière presque ostentatoire... On ne parlera pas des paroles, très mièvres, dignes des chansons d'amour idiotes servies sur la radio Chérie FM ("où est passé l'amour que nous avions, n'était-ce qu'un mensonge ?"). Musicalement c'est plat, malgré l'apparition des choeurs en fond et des cordes, vocalement digne d'un All I Need, tout comme Lost mais qui est sauvée par la guitare et la voix de Sharon sur les couplets. Fait d'autant plus étonnant que le dernier morceau, Stairway To The Skies, lui, démontre que Within Temptation sait faire des ballades prenantes, avec une variation dans la voix, une émotion mais sans tomber dans le pathétique, et une montée en puissance qui est des plus agréables.

Il faudra assurément plusieurs écoutes pour apprécier cet album, tant il surprend par son virage pop. Abandonner après la première écoute serait une erreur, car l'album, malgré ses défauts parfois trop visibles a de grandes qualités. La persévérance paye, après quelques écoutes, on ne peut plus s'en passer. Within Temptation, sans signer son meilleur album, revient comme on ne les attendait pas : moins symphonique, bien qu'il y ait toujours la présence de l'orchestre qui a bien été utilisé, pas pompeux, et qui ne prend pas le pas sur le reste de la musique, ce qui n'a pas toujours été le cas avec les Hollandais et avec plus de solos de guitares, tous bienvenus. The Unforgiving pourrait en surprendre plus d'un, bien que le pari soit osé et qu'ils perdront sûrement certains fans au passage qui trouveront cet album trop facile, sans magie, commercial ou encore easy-listening...

 

Tracklist de The Unforgiving :

01. Why Not Me
02. Shot in the Dark
03. In the Middle of the Night
04. Faster
05. Fire and Ice
06. Iron
07. Where Is the Edge
08. Sinéad
09. Lost
10. Murder
11. A Demon’s Fate
12. Stairway to the Skies

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