Pas facile de trouver un album qui plait dès la première écoute. C’est pourtant ce qui m’est arrivé lors de ma rencontre musicale avec le groupe suédois pg.lost dont je n’avais, jusqu’à aujourd’hui, jamais entendu parler.
Je vais être sympa, je vous laisse démarrer l’écoute de l’album en intégralité, ce qui est bien agréable pendant que vous lisez le reste de ma prose.
Pourtant ce Versus, est le successeur de Key sortit en 2012. Le quatuor est constitué de Mattias Bhatt et Dustav Almbergaux guitares, de Martin Hjertstedt à la batterie et de Kristian Karlsson à la basse. Et oui, vous avez bien lu, il n’y a pas de chanteur car pg.lost évolue dans un style particulier, celui du metal instrumental, post rock ou expérimental, selon les experts. Alors certes, tout le monde n’est pas fan de metal instrumental, mais justement moi oui, pour différentes raisons déjà évoquées lors des précédentes chroniques d’autres groupes oeuvrant dans ce style : Glowsun, Stone From The Sky, Kandji. La comparaison avec Glowsun s’arrête vite car pg.lost n’est pas du stoner, mais bien un mix de metal planant, un peu psychédélique, avec des touches d’électro. Post rock, on dit. C’est très mélodique et souvent très mélancolique aussi, avec un son de dingue. C’est pas forcément évident au départ, mais on ne s’ennuie jamais à l’écoute des sept morceaux de Versus, pourtant tous très longs (auncun ne fait moins de six minutes). Les lignes mélodiques de chant sont remplacées par des lignes de guitares, souvent somptueuses, soutenues par une section rythmique fantastique, très carrée, presque mécanique sur certains morceaux (Deserter). La basse est souvent un peu distordue, ce qui lui donne une attaque de fou, et une grosse présence bien lourdingue, son intro dans Ikaros est juste énorme, et m’a conquis dès la première mesure. Ils utilisent des samples et des claviers, même si aucun musicien n'est mentionné.
L’ensemble de l’album est hyper cohérent, tout en ambiances posées, en petite touches mélodieuse. Je reste particulièrement séduit par Ikaros, le premier (et long) morceau qui ouvre l’album ; outre son intro, le final me fait penser à des morceaux récents de Rush. J’aime beaucoup le morceau Monolith et son intro bizarre aux synthés, qui fait penser à du Pink Floyd. Enfin le troisième petit bijou de cet album est pour moi Deserter, qui après un long préambule de trois minutes et quelques change de tempo et devient une sorte de musique de western post-rock, absolument géniale : Du Ennio Morricone post rock ! La batterie de Martin et la basse de Kristian sont à l’honneur dans ce petit kif. J’ajouterais à ma liste de favoris Versus, car le contraste de sa première partie bucolique avec la seconde, cauchemardesque, est saisissant. Pour les plus romantiques on pourrait comparer à un passage de l'automne l'hiver d'un Vivaldi metal-post-rock. La formule contrastée est reprise sur A Final Vision, qui clôt l'album avec panache.
Les instances d’homogénéisation de coups de cœur du site vont encore me tomber dessus mais tant pis, j’assume car Versus est, au final, un super album et pg.lost une belle découverte (de plus) pour moi. Les amateurs de metal intrumental devrait s’y pencher pour sûr, mais pas uniquement car je retrouve dans cet album des ambiances éthérées du dernier Klone, de certains Gazpacho ou de Riverside. L’effet de la musique de pg.lost sur l’organisme devrait être reconnu d’intérêt public, car elle invite à la méditation : on ferme les yeux, on appuie sur play et on se sent juste … bien.
Edit: en farfouillant sur Internet, j'ai trouvé LA vidéo qui explique tout et qui montre le groupe en train d'enchaîner Ikaros et Off the Beaten Path dans leur studio de répétition ! Les claviers/séquencers sont joués par le bassiste Kristian et on voit aussi que certaines mélodies sont faites à la voix, passée à travers des filtres et c'est aussi Kristian qui s'y colle. Super intéressant :
Tracklist de Versus :
01. Ikaros
02. Off the Beaten Path
03. Monolith
04. Versus
05. Deserter
06. Along the Edges
07. A Final Vision
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