Artiste/Groupe:

Cage

CD:

Ancient Evil

Date de sortie:

Octobre 2015

Label:

Sweden Music Group / Soulfood

Style:

Painkiller Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13/20

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Sean Peck n'as pas dû beaucoup dormir ces derniers mois. Le vocaliste américain le plus occupé du moment était présent sur pas moins de trois sorties en ce mois d'octobre 2015. Nous vous avons parlé de sa contribution au EP de Denner/Shermann. Il donne également de la voix sur la deuxième production de Death Dealer... Et voilà qu'il est temps de s'intéresser au tout dernier album du groupe par lequel Peck s'est fait connaître, groupe qu'il a formé à San Diego en 1992 (ça ne nous rajeunit pas) : Cage. Le sixième album, Supremacy Of Steel, ne m'avait que partiellement convaincu. Il avait les arguments habituels d'une sortie estampillée Cage : de la puissance à revendre, des riffs meurtriers, des cris aigus et agressifs en veux-tu en voilà, de la batterie avec rafales de double grosse caisse en continu... Un disque sympa mais sans surprise, avec une influence Judas Priest plus que décelable (que serait Cage sans l'album Painkiller ?) et une production perfectible. L'autre bémol avec ce groupe, c'est qu'ils en font trop. Oui, ça débourre de partout, ça tabasse dans tous les coins et il y a (très) peu de place pour la nuance. Les moments où la musique et l'auditeur peuvent respirer sont plus que rares. Mais Peck et ses amis ont déjà prouvé qu'il pouvaient mieux faire... notamment avec le plutôt réussi Hell Destroyer qui, sans être parfait, était mieux produit, moins fatigant, plus efficace et riche en mélodies marquantes. Pour son septième album intitulé Ancient Evil, le groupe californien a-t-il réussi à gommer les quelques défauts qui l'empêchent d'accéder en première division ? 

Premier coup d'oeil à l'objet. Une pochette très colorée et assez kitsch... Et aïe : dix-neuf pistes, soixante-quinze minutes de musique... bon, ça ne s'annonce pas facile à digérer ! Il n'y a pas que des "vraies" chansons là-dedans mais également quelques parties narrées (par Blaze Bayley, soit dit en passant) car Ancient Evil est un concept album apparemment basé sur une histoire horrifique écrite par Sean Peck lui-même. Et la musique ? Le ton est donné après une courte intro (narration) intitulée There Were Others quand déboule la chanson titre : tempo effréné, guitares ultra speed, Sean Peck hurle à s'en faire pêter les cordes... C'est une démonstration de force, pour ne pas dire une déclaration de guerre qui laisse entendre qu'il n'y aura de prisonniers. D'ailleurs, les premières victimes sont les chiens de mon quartier. Fuite de certains, suicide pour les autres, les pauvres bêtes n'ont pas su encaisser les "ancient eviiiiiil" surpuissants et suraigus du vocaliste quand, lors du refrain, j'ai poussé le volume un peu trop fort sur ma chaîne. Blague à part, le morceau est plutôt bien gaulé, c'est du pur Cage, et la production est meilleure que celle de Supremacy Of Steel (avec moins d'aigus, plus de basses et une batterie qui sonne de manière plus convenable), ce qui est une bonne nouvelle.

Pour ne pas être taxé de clone intégral de Judas Priest, le quintet incorpore d'autres éléments dans sa musique. Il renforce notamment l'aspect thrash de son metal... et ne manque pas de citer d'autres groupes comme King Diamond (c'est assez flagrant sur The Appetite et encore plus sur la très réussie Blinded By Rage). Cela ne donne toujours pas un ensemble très personnel mais l'album, bien que très classique, contient son lot de morceaux efficaces ou impressionnants. Behind The Walls Of Newgate, Blinded By Rage (avec ses nombreux changements et son excellent final aussi old school que véloce), Across The Sea Of Madness ou la plus lente Tomorrow Never Came (qui fait regretter que le groupe ne propose pas de morceaux mid-tempo plus souvent) devraient ravir les amateurs de power metal à l'américaine, bien agressif et sombre. Le travail des musiciens est à souligner : ça joue vite, fort et bien.

Mais le souci avec Cage, c'est qu'il y a toujours un moment où la coupe est pleine. Comme je le disais plus haut : dix-neuf pistes ? Soixante-quinze minutes ? La galette est trop généreuse et manque de variété. Trop de speed, de riffs interchangeables et de gueulantes Halfordiennes (certes bien exécutées mais quand même...) font qu'on a du mal à tenir jusqu'au bout de cette longue aventure. En plus, même si les chansons proposées sont globalement bien écrites, certaines - coincées entre deux morceaux de bravoure - s'avèrent peu mémorables. 
Le bilan n'est finalement pas si négatif que cela. Cage nous offre un opus de meilleure facture (et bien mieux produit) que Supremacy Of Steel ou Science Of Annihilation et revient à un niveau plus proche de Hell Destroyer. Des efforts ont été faits, c'est indéniable. Même Sean Peck tente de moduler un peu plus (mais toujours pas assez) son chant en alternant avec plus de régularité parties très et moins aiguës. Il me fatigue moins (mais toujours un peu quand même) que par le passé. Les fans du groupe, ceux qui ne sont pas gênés par les points que j'ai soulevés, vont être aux anges... mais, en ce qui me concerne, Cage a encore du chemin à parcourir et des défauts à corriger pour me séduire entièrement et arriver à la hauteur de ses modèles.


Tracklist de Ancient Evil :

01. There Were Others
02. Ancient Evil
03. Behind The Walls Of Newgate
04. The Procedure
05. The Appetite
06. Cassandra
07. Blinded By Rage
08. Tell Me Everything
09. The Expedition
10. Beholder
11. I Have Awakened
12. Across The Sea Of Madness
13. To Save Love
14. Christ Protect Me
15. Sinister Six
16. Symphony Of Sin
17. The Antidote
18. Tomorrow Never Came
19. It Can't Be