The Great Old Ones

Interview date

30 Avril 2014

Interviewer

fifi59

I N T E R V I E W

Interview Benjamin Guerry (par mail)


Salut Benjamin, merci d'accorder cet entretien au webzine auxportesdumetal.com. Le précédent entretien concernait la sortie d'"Al Azif". Es-tu content de l'accueil qui lui a été fait et des concerts liés à cette période ?

Tout à fait. Nous ne nous attendions pas à tant d’engouement (toute proportion gardée bien sûr) et tant de soutien. « Al Azif » nous a permis de faire pas mal de dates, en France comme à l'étranger, et d’être programmés dans les excellents festivals que sont le Hellfest et le Roadburn.

"Al Azif" était grandiose... "Tekeli-Li" est grandiose ! Toujours aussi diversifié, riche et puissant, avec d'excellentes parties atmosphériques, je suis totalement conquis ! Et de votre côté, je présume que vous en êtes  pleinement satisfaits ?

Merci pour les compliments ! Comme souvent, avec le recul, des éléments auraient pu être améliorés, mais nous sommes vraiment très heureux du résultat, de l’ambiance que nous avons réussi à dégager. Le pari de mettre en musique une seule nouvelle de Lovecraft, « Les Montagnes Hallucinées », était un peu risqué, mais nous pensons avoir trouvé la bonne façon de le faire.

Peux-tu nous parler de la trame de l'histoire racontée au sein des compositions, inspirées par l’œuvre de Lovecraft ?

Sans trop en dévoiler, « Les Montagnes Hallucinées » raconte l’histoire d’une expédition scientifique partie en Antarctique, et se trouvant confrontée à l’existence de créatures extraterrestres bien plus anciennes que l’Homme, dont la vie a eu une importance prédominante dans la création de ce dernier ; tout ceci vu au travers de l’œil de William Dyer, narrateur du récit. Je vous invite à lire les paroles, et surtout à lire le livre pour découvrir les rebondissements de l’œuvre.

Quel fut le processus de composition pour "Tekeli-Li" ?

J’amène généralement 80% du matériel sur tous les instruments, et chacun y apporte sa touche perso, par son interprétation, sa sensibilité, sa technique, et le recul dont je peux manquer. Il est essentiel au groupe que chacun mette sa patte sur chaque partie, afin de rendre le tout très vivant.

J'avais été bluffé par les guitares, qui évoquaient parfois des nappes de claviers sur "Al Azif" et c'est de nouveau le cas ici. Considères-tu que c'est l'une des marques de fabrique de TGOO ? Y a-t-il toutefois des parties incluant des claviers sur l'album ?

C’est clairement quelque chose de très important pour nous, et qui nous permet de développer vraiment les atmosphères souhaitées. Nous passons beaucoup de temps en studio à travailler chaque partie de guitare, afin de donner un côté mystique à celles qui doivent l’être. De plus, cela nous permet de retranscrire ces émotions en live, l’énergie en plus. Il n’y a qu’une ou deux parties soutenues par un clavier dans l’album, donc cela reste extrêmement minoritaire.

L'apport d'un violoncelle est une touche intéressante, je trouve d'ailleurs que la musique de TGOO se prêterait bien à la participation d'un orchestre. Qu'en penses-tu ? 

Je pense que tu as tout à fait raison. Cela permettrait d’amener la musique de TGOO plus loin, de magnifier la face dramatique de nos morceaux et d’intensifier le côté cinématographique. Mais cela sonne comme un doux rêve, car travailler avec un orchestre demanderait beaucoup de moyens, et surtout une mise en place live compliquée. Il serait dommage de devoir recourir uniquement à des samples…

A mes yeux, le son est parfait, imposant. Quel fut le déroulement de l'enregistrement de "Tekeli-Li" ?

Nous avons travaillé une nouvelle fois avec Cyrille Gachet qui a fait un boulot excellent. Nous avions pris le temps cette fois-ci de faire de bonnes pré-productions, donc le studio a été amorcé avec moins de stress que pour « Al Azif ». Nous avons aussi pu étaler les prises sur plusieurs semaines, travailler chaque son, chaque effet, et donc prendre du recul sur chaque partie, idem pour le mix.

Qui s'occupe des passages narrés sur Tekeli-Li ?

Moi-même. Comme j’écris les paroles, il m’était plus simple de le faire, pour amener l’ambiance voulue par rapport au récit.

Comment qualifierais-tu "Tekeli-Li" par rapport à son prédécesseur ?

Je le trouve plus massif, plus cohérent, mais aussi plus dramatique. Le fait de se baser sur la même histoire nous a permis de garder une ambiance commune sur tout le disque, malgré des morceaux assez différents. Dans son intégralité, il représente une aventure complète.

Peux-tu nous entretenir de l'artwork de "Tekeli-Li" ?

C’est Jeff Grimal qui, comme d’habitude, s’en est occupé. En plus de jouer dans TGOO, c’est un artiste peintre complet, doué, et très productif. Difficile de parler de l’artwork très précisément car il est très abstrait. Mais en tout cas, dès qu’il nous a proposé pour l’album toute une série de peintures dans ce style, nous avons immédiatement su que c’était ça que nous voulions. Il s’est aussi occupé des magnifiques illustrations de la réédition des « Montagnes Hallucinées » présente dans la box limitée éditée par Les Acteurs de l’Ombre.

Une tournée est-elle sur les rails pour promouvoir l'album ?

Nous travaillons encore dessus. Pour l’instant, ce sont plutôt des dates éparpillées comme le Motocultor et le Under The Black Sun à Berlin. Mais nous comptons bien partir sur les routes défendre « Tekeli-Li », et une tournée européenne en fin d’année est en cours de préparation.

Quels albums écoutes-tu en ce moment et lesquels conseillerais-tu ?

En ce moment, j’écoute beaucoup le dernier Behemoth que j’aime de plus en plus. Il y a une rage et un dramatisme dans cet album que je n’avais pas retrouvé depuis longtemps. J’écoute aussi régulièrement le dernier Year Of No Light qui est magnifique. Pour le reste, j’avoue écouter principalement de vieux disques comme Emperor ou Weiland d’Empyrium.

Je te remercie pour cette interview et te laisse le mot de la fin !

Merci pour ton soutien depuis « Al Azif », et content que notre nouvel album te plaise. Merci aux Acteurs de l’Ombre pour leur travail acharné, et à tous ceux qui nous accompagnent dans cette aventure, qu’on espère longue, et de plus en plus intense.


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