I N T E R V I E W

Interview Duff McKagan (face à face)

[Nous sommes désolé, nous avons eu un problème technique avec l'enregistreur, et avons dû retranscrire ici de mémoire]

Salut Duff, peux-tu nous présenter le groupe ?

Oui, bien sûr. Nous sommes un groupe de quatre musiciens, nous sommes de la région de Seattle. Le groupe a été formé au départ par Jeff Angell, du groupe The Missionary Position, au chant et à la guitare et par Barrett Martin à la batterie, qui jouait dans Screaming Trees. Après le premier album, Benjamin Anderson aux claviers a rejoint je groupe officiellement, et j'ai fait la même chose à la basse. Nous faisions tous partie de la scène rock de Seattle ; elle n'est pas si grosse, nous nous connaissions et j'ai toujours voulu jouer avec Jeff et Barrett.

Tu peux nous expliquer l'expression Walking Papers?

Ah oui, on a réalisé en commençant à tourner que cette expression n'était vraiment utilisée qu'aux USA. Là-bas, c'est un terme assez générique pour désigner une lettre qui met fin à quelque chose. Tu peux en envoyer ou en recevoir une pour un boulot, pour un contrat. Tu peux même envoyer un "walking paper" à ta copine.

On s'était vu lors de votre passage à Barcelone en première partie de Biffy Clyro. A ce moment-là, votre participation au Hellfest n'était pas encore assurée.

En fait je ne me rappelle plus très bien les circonstances. Pour te dire la vérité, j'étais malade pendant cette tournée et quand j'ai atterri à Los Angeles, ma femme m'a emmené directement chez le toubib et finalement j'avais attrapé une pneumonie. Mais bon sinon c'était une bonne tournée, et les mecs de Biffy Clyro ont été super sympas, il nous faisaient de la pub auprès de leur fans.

Tu étais déjà venu ici avec ton groupe Loaded?

Oui, mais je peux te dire que c'est beaucoup plus gros aujourd'hui.

Je viens d'assister à votre set, j'ai adoré. Comment ça s'est passé pour vous ?

Ah, merci ! Sur scène, c'était super. Voir tous ces gens, si tôt dans la journée, c'était fantastique. On ne savait pas trop à quoi s'attendre.

Oui, c'est vrai que pour un set à 15h, vous avez eu beaucoup de monde, il me semble, et une bonne participation de la foule non ?

Oui, la réponse a été très bonne. J'essaye toujours de me concentrer en choisissant quelqu'un dans le public. Cette fois, c'était un couple de gens plus âgés... de notre âge en fait. Ils étaient proche des premiers rangs. Je les ai regardés tout le temps et je pouvais voir qu'ils appréciaient le concert.

Avez-vous préparé une setlist spéciale ?

Non, pas vraiment. Nous sommes actuellement en tournée avec Aerosmith, et nous jouons des morceaux de notre premier album et des nouveaux titres. Rien de bien spécial.

Tu préfères être en tête d'affiche dans une petite salle ou avoir quarante-cinq minutes dans un gros festival comme aujourd'hui ?

En fait, les deux sont de bonnes expériences. Les festivals c'est super, car tu as une chance d'attirer l'attention de nouveaux fans. Mais un vrai concert, le soir, avec une setlist plus longue et devant des fans qui sont venus juste pour toi, c'est aussi super bon.

Tu ne pensais pas que ce festival était un peu trop “metal” pour votre musique ?

Comme tu viens de le dire, j'étais déjà venu, et je savais que de nombreux groupes sont présent. Ca n'est pas un problème.

Donc, vous avez joué de nouveaux morceaux comme vous l'aviez déjà fait à Barcelone comme par exemple Red and White, Climber, King Hooker ?

Oui, nous avons intégré plusieurs nouveaux titres, qui seront sur le prochain album. Pourquoi forcément attendre de sortir un album pour présenter ces morceaux ? En plus, Red And White, par exemple, est un super morceau qui n'a pas de guitare, ce qui permet à Jeff de poser sa guitare et de faire ce qu'il veut. Il est plus libre pour communiquer avec le public, c'est ce qu'il a fait aujourd'hui.

Comment as-tu trouvé l'organisation du festival ?

C'était top, génial même. Le bus était à peine garé qu'ils étaient déjà là pour nous aider à décharger et installer le matos. Je ne m'en occupe généralement pas moi-même mais je sais que nos gars ont apprécié le coup de main. Nous avons aussi été bien nourris. Nous avons rencontré des gens que je n'avais pas vu depuis des années. Ca aussi, c'est cool.

Restez-vous pour assister à quelques concerts ? Quelqu'un en particulier ?

Certains, oui. Moi, j'aurais voulu voir Black Sabbath, car il y a quelques mois, ils jouaient à l'Hollywood Bowl et Tommy Iomi m'avait appelé pour m'inviter. J'étais super content, mais je me suis ensuite rappelé que ma fille Grace avait un concert le même soir avec son groupe et que j'avais promis de venir pour l'aider. Tu sais, je suis son roadie [rires]. Elle chante dans un groupe, Pink Slips. Bref, j'ai du rappeler Tommy et lui dire que je ne pouvais pas venir.

J'ai chroniqué votre premier album pour notre webzine, et je l'ai vraiment adoré. A-t-il été bien accueilli par la presse ? Par les fans ?

Oui, il a bien été accueilli ; mais ça n'est pas pour autant un succès commercial, comment faire aujourd'hui ? C'est vraiment devenu très difficile de vendre des disques de nos jours. Mais oui, les chroniques ont été très bonnes. On avait pas fait beaucoup de promotion, on avait pas joué sur ma participation. Je jouais juste de la basse sur l'album.

Je me rappelle parler d'influences comme Lou Reed, Springsteen ou des Doors. Vous allez pas vous fâcher si je dis ça ?

Non, pas du tout. Je pense que ce sont toutes des super références. Les compositions de Jeff ont certainement été influencées par ces artistes, et d'autres comme Bob Dylan. Il aime les ambiances minimalistes, l'émotion.

Pour ce premier album, comment s'est passé la composition ?

Sur ce premier album Jeff et Barrett ont tout composé. J'ai rejoint plus tard et ajouté les lignes de basse, et Benjamin a fait pareil pour les parties de clavier. Ils nous ont demandé ensuite de rejoindre le groupe, et nous avons accepté. Par contre j'ai composé certaines nouvelles chansons. Certaines que nous jouons déjà et qui seront sur le prochain album.

J'ai vraiment aimé cette ambiance crue des histoires racontées dans l'album. Sont-elles autobiographiques ?

Oui, c'est une athmosphère dure, et oui c'est autobiographique. Tu ne peux pas imaginer la quantité d'emmerdes que Jeff  a traversées dans sa vie, et auxquelles il a survévu. Donc oui, c'est inspiré de sa vie. Il a essayé de garder cette ambiance minimaliste tout au long de l'album.

Travaillez-vous déjà sur un nouvel album ?

Oui,nous avons déjà beaucoup de nouveaux morceaux pour un nouvel album. Comme je te le disais, nous en jouons déjà la plupart en concert. On doit juste s'arrêter et les enregistrer dans de bonnes conditions.

Vous arrivez à écrire pendant que vous êtes en tournée ?

Oui, en fait.On trouve des riffs et des bouts pendant les balances. On enregistre tout, sinon on oublie. Ca devient des nouveaux morceaux avec le temps.

Est-ce que Mike McCready sera encore invité sur l'album ? Ou bien d'autres invités prévus ?

Nous ne savons pas encore. Seattle est une petite scène, on se connaît tous. Qui sait quel invité peut apparaître ?

Nous avons entendu que tu as retrouvé les G&R récemment ?

Oui en effet, j'ai assuré quelques concerts en Amérique Latine avec G&R. J'ai remplacé Tommy Stinson qui n'était pas disponible. C'était super de jouer en Amérique du Sud : on a fait l'Argentine, le Pérou, et le Brésil. C'est toujours des ambiances folles là-bas.

Quels sont les plans pour Walking Papers ?

Nous finissons la tournée avec Aerosmith, et ensuite nous enregistrons ce deuxième album.

Un pronostic pour le Coupe du Monde ?

Je ne suis pas un grand fan, même si la région de Seattle est la plus fanatique de foot de tous les USA. L'équipe locale, les Sounders, obtiennent de bons résultats. Mais pendant la tournée, nous avons pas mal d'Anglais, et eux suivent la coupe du monde. Ces mecs s'en fichent un peu de leur équipe nationale, ils sont à fond dans leurs clubs. Personnellement, je suis inquiet du fait que le Brésil fait face à de nombreux problèmes sociaux, et que des sommes incroyables sont dépensées dans le foot, c'est un peu dément.

Merci, Duff.

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