Groupe:

The Dead Daisies + The Answer

Date:

13 Décembre 2016

Lieu:

Toulon

Chroniqueur:

Didier

Le VRP du Metal, c’est moi ! :-) Le mardi 13, je rentre chez moi, en provenance de Grenoble, et sur ma route (ou presque) se trouve l’Oméga Zénith de Toulon. Et là, ce soir-là, il y a un concert à ne pas rater : The Dead Deasies + The Answer. J’adore le second depuis ses débuts et j’ai découvert le premier cette année en chroniquant son troisième album, Make Some Noise. J’ai adoré et décidé illico d’aller faire du bruit moi aussi au Zénith Oméga. J’arrive assez tôt sur site mais retrouve des amis de fac pour boire un coup. Du coup, dans l’euphorie générale, je finis par être en retard au concert de quelques minutes.

The Answer

Arriver en retard pour la première partie, c’est mal. Mais arriver en retard alors que le groupe de première partie est un de mes groupes préférés, c’est super naze. Du coup, j’ai raté le premier morceau que j’adore, Solas, extrait du dernier album du même nom. Les nerfs ! J’arrive pendant la fin du second morceau, Beautiful World, encore extrait de Solas. Le groupe est égal à lui-même, super cool et très nature. Cormac Neeson est déchainé comme toujours, il secoue sa tignasse de cocker en sautant sur place. Sa voix est magnifique.

A côté de lui, Paul Mahon est toujours bigrement efficace avec sa LesPaul. A la basse, on retrouve Micky Waters, je remarque qu’il a changé son matériel pour une P-Bass Yamaha (au lieu de ses éternelles EPS noires). Derrière, c’est toujours James Heatley qui assure aux fûts. Il porte un casque la plupart du temps. Je ne sais pas s’il a les clicks dans son casque, mais ça me semble compliqué vu que souvent, ça n’est pas lui qui démarre le morceau. En tout cas il donne de sa personne et dégouline littéralement quand il s’agite.

Cormac explique qu’ils sont contents de leur dernier album, qu’ils ont eu beaucoup de difficultés personnelles ces dernières années et que cet album leur a permis de surmonter les soucis. Il dédie l’album au gens qui ont des difficultés et espère que cet album les aidera. Ca me touche particulièrement. Je reconnais que les morceaux de Solas, en live, sont excellents. D’ailleurs, l’album est sacrément à l’honneur puisque neuf morceaux sont joués sur les onzes qu'il comporte. Ce concert nous fait aussi voyager.

En effet Cormac demande à la foule si certains sont déjà allés à Belfast, leur ville natale. Il est content, car trois personnes se manifestent. Pour les autres il propose de nous faire goûter à un peu de musique de chez eux. Ils attaquent alors In This Land et Thief Of Light. Pour la première, Paul utilise une mandoline et Cormac l’accompagne à la guitare. Sur la seconde, Micky et James assurent des polyphonies vocales. Sur Being Begotten, Micky prend une guitare électrique et Cormac un bouzouki, il explique que c’est un instrument grec mais qu’ils aiment bien les mélanges comme ça dans la musique irlandaise. Ce morceau est superbe, tout comme Battle Cry qui termine le set en apothéose.

Quelle classe ! C’est gars-là sont des grands, je les adore. A la fin du concert je les retrouve au stand merchandising, ils signent à tout va, prennent des photos avec tous les fans qui le demandent. Je me prends un CD de Solas et le fait signer, Phil immortalise la scène.

Setlist de The Answer :

Solas
Beautiful World
New Horizon
Demon Driven Man
Tunnel
Waste Your Tears
Untrue Colour
In This Land
Thief Of Light
Under The Sky
Demon Eyes
Being Begotten
Spectacular
Battle Cry

 
The Dead Daisies

Le concert était annoncé comme un co-headlining des deux groupes, du coup The Answer a joué une bonne heure et quart. La scène est assez vite préparée, les amplis des deux groupes était déjà sur scène, il suffit d’éteindre les premiers et d’allumer les autres. Quand les américains de The Dead Daisies montent sur scène on voit de suite le changement de style. Exit la simplicité et le naturel de Cormac et ses acolytes, et bonjour la grosse artillerie : tatouages, cheveux bien arrangés, maquillages et poses avantageuses, on est bien là en présence d’un vrai groupe de hair metal, tout droit sorti des années 80. Il faut dire que les CV des musiciens en présence sont longs comme des jours sans pain.

Commençons par la batterie, avec le célèbre Brian Tichy qui a œuvré avec Whitesnake, Billy Idol, Ozzy, Foreigner, et continue aussi de battre la mesure d’Operation: Mindcrime. Sacré pedigree ! A la basse c’est Marco Mendoza que nous avons pu voir avec la reformation de Thin Lizzy ou Black Star Riders. Aux guitares, d’un côté de la scène nous avons maître Doug Aldrich, que tout le monde connaît depuis son passage dans Whitesnake, Dio ou le groupe de Glenn Hughes. De l’autre, le beaucoup plus discret David Lowy. Certes discret, mais co-fondateur du groupe avec Jon Stevens. Si son CV est beaucoup plus concis dans la section musique, l’Australien est quand même incroyable puisque qu’il est businessman et pilote d’avion !

Enfin au chant, avec des petits airs de Steven Tyler, c’est aujourd’hui John Corabi, qui a remplacé Jon Stevens. John est connu pour avoir entre autres remplacé Vince Neil dans Mötley Crüe, ou encore pour avoir été guitariste au sein de Ratt. Le son de The Dead Daisies est bien plus fort que pour The Answer, c’est dommage, mais tout est toujours "plus" avec nos amis américains. Ils sont tout sourires, et attaquent fort avec Long Way To Go, un extrait de leur troisième et dernier album. La voix de John est bien en place, mais il a des soucis avec les in-ear monitors, ses écouteurs cachés sous son épaisse tignasse qui lui donnent les retours. Il passera la soirée à essayer de résoudre le problème, en vain. Je disais qu’avec sa chevelure et ses mèches blanches à la Cruella, il avait des airs de Steven Tyler, mais ses acolytes en joue aussi, car ils attaquent l’intro de Sweet Emotion, en se foutant de lui.

John est le chanteur, mais la pile électrique du groupe c’est Marco. Déjà, il est balaise, et vient maltraiter sa basse sur le devant de la scène en mâchonnant son chewing gum. Il assure beaucoup de chœurs et fait le show. Il balance dans la foule un médiator par minute, il en a un stock collé sur la tranche de sa basse. Avant chaque envoi, il prend soin d’embrasser son médiator. Il descend aussi parmi la foule pour jouer pendant quelques minutes. L’autre furieux c’est Brian Tichy. Il est arrivé et a commencé à jouer avec des Ray ban aux verres miroirs, qu'il finit par abandonner. Il faut dire qu’il bouge beaucoup, il secoue sa queue de cheval comme un fou, il fait des moulinets avec sa baguette gauche, et jongle avec celle de droite. On dirait le batteur du Muppet Show. Il aura son petit moment de gloire lors d’un solo de batterie pas trop mal. Il lâche sa baguette en frappant son tom basse et en saisit immédiatement une autre, le tout à un rythme effréné, déclenchant une pluie de baguettes.

Du côté des guitares, le spectacle est plus sobre. David Lowy est l’homme discret du groupe, il assure ses parties sans chichi. Par contre Doug est un vrai guitar maniac comme on les aime. Il prend des poses avantageuses, joue de sa crinière blonde et de son look de beau gosse malgré ses 52 ans. Il assure d’excellents solos, des gros riffs, il utilise au moins à trois reprises une talk box qui lui permet de moduler le son de sa guitare avec sa bouche.

C’est particulièrement bon sur Join Together, une reprise de The Who. En parlant de reprises, le groupe en a quand même fait pas mal, puisque nous aurons aussi le droit à l’excellente Fortunate Son, de Creedence Clearwater Revival, enregistrée sur le dernier album. Il y aura aussi Helter Skelter des Beatles, même si là ça serait plutôt la version de Mötley Crüe. Ils termineront leur set par American Band de Grand Funk Railroad et Midnight Moses du Sensational Alex Harvey Band. Ca fait beaucoup de reprises, même si elles sont toutes sympas. Quand John présente les musiciens, Doug se saisit du micro pour signaler la présence de Chris Holmes dans la foule.

Le géant qui a fait partie de WASP est en effet au fond de la salle (il vit à Cannes donc on le voit régulièrement). Doug nous raconte une anecdote d’un concert des WASP auquel il a assisté dans sa jeunesse et au cours duquel il s’est retrouvé couvert de viande crue jetée depuis la scène. Charmant ! Outre les cinq reprises, le groupe a choisi de jouer six morceaux de Make Some Noise et trois de l'album précédent, Revolución pour un set d’une heure trente. Certains en réclamaient un peu plus.


Setlist de The Dead Daisies :

Long Way To Go
Mexico
Make Some Noise
Song And a Prayer
Fortunate Son
We All Fall Down
Last Time I Saw The Sun
Drum Solo
Join Together
With You And I
Mainline
Helter Skelter
American Band
Midnight Moses

Grosse soirée sur Toulon, malgré tout assez peu suivie par les metalleux du Sud-Est, et ça c’est vraiment dommage. Seulement 300 ont fait le déplacement. Je comprends que c’est un soir de semaine, mais quand même vu la qualité du plateau, … merde quoi ! Cette salle est vraiment superbe, dommage qu’il n’y passe pas plus de groupes, la dernière fois que nous y étions c’était pour la venue de Danko Jones en 2011. Le fait que The Answer et The Dead Daisies partagent la scène au niveau temps de jeu (ou presque) était un réel plus à mon goût, dommage que les deux groupes n’aient pas terminé en faisant un gros bœuf, sur une reprise par exemple. Après le concert la fête n’est pas terminée, puisque les deux groupes attendent de pied ferme les fans. The Dead Daisies s’installent sur une longue table et signent tout ce qui passe. C’est super cool de leur part et leur assure un sacré capital sympathie auprès des fans varois déjà conquis par leur prestation scénique.