Groupe:

The Dead Daisies + The New Roses

Date:

16 Juin 2017

Lieu:

Vaureal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Le 16 juin dernier, c'était soirée bucolique au Forum de Vauréal avec The Dead Daisies accompagnés des Allemands de The New Roses en première partie. Une soirée que les amoureux du hard rock et des fleurs ne pouvaient pas manquer ! D'ailleurs, ils ne l'ont pas manquée... le concert était complet ! C'est un joli cadeau que nous font le Forum et les marguerites mortes, de nous proposer ce concert, alors que le supergroupe américain est attendu au Hellfest le lendemain midi. Une chance aussi, pour ceux qui n'ont pas eu la chance de pouvoir s'offrir un aller pour le fameux festival, de bien commencer le weekend avec un show de hard rock aussi pro que fun. 

The New Roses

Comme l'avait justement remarqué mon collègue Orion dans sa chronique de leur deuxième album, les New Roses viennent d'Allemagne mais on aurait pu parier qu'ils étaient américains, les bougres ! Leur musique fleure le bon hard rock'n'roll US à plein nez et se révèle, comme on pouvait s'y attendre, hyper accessible en live. Personnellement, je ne connaissais (et qu'un peu) l'album Dead Man's Voice, déjà mentionné plus haut et sorti en 2016... mais curieusement, les Allemands ont choisi de privilégier leur premier disque intitulé Without A Trace. Peu importe, même si je ne connais pas la plupart des chansons du set, il est très facile de se laisser embarquer par la musique du combo... d'autant plus que, comme très souvent (voire quasiment à chaque fois) au Forum de Vauréal, le son dont le groupe bénéficie est très bon et permet donc de découvrir la musique des New Roses dans des conditions optimales. Même remarque pour les lumières, certes pas somptueuses mais plus que correctes. Si seulement, sur Paris, la plupart des groupes de première partie pouvaient bénéficier de telles conditions... mais bon, je m'égare, parenthèse refermée. 

Le set démarre avec le single Thirsty, bien catchy et idéal pour lancer la machine rock'n'roll. Timmy Rough, avec sa casquette (qui accentue le côté ricain), est un bon frontman, pas exubérant mais souriant et sympathique et surtout, il assure très bien le chant avec sa voix éraillée et puissante. La section rythmique est solide mais le batteur Urban Herz et le bassiste Hardy sont plutôt du genre discret sur scène... pas de grands showmen donc mais étant donnée l'efficacité dont ils font preuve, on ne leur en tiendra pas rigueur. D'autant plus que, retrospectivement, je me demande si le gros show à l'Américaine qui va suivre avec les Dead Daisies ne ferait pas passer n'importe quel musicien lambda pour quelqu'un de timide. L'autre guitariste, Norman Bites, fait bien le job, se fend de quelques solos pas piqués des vers en prenant quelques poses de guitar hero, sans toutefois en faire des caisses. Bref, vous l'avez compris, le groupe assure et d'ailleurs, le public ne s'y trompe pas et lui réserve un accueil très chaleureux. 

Le temps passe vite de bonnes compos taillées pour la scène comme les remuantes Gimme Your Love ou encore It's A Long Way avec son refrain sur lequel le public sera bien mis à contribution. Mais puisqu'il est toujours bon de varier les plaisirs, The New Roses propose également du rock mid tempo bien charpenté (Whiskey Nightmare), une ballade (For A While) et même un morceau plus lourd et mélancolique (Without A Trace) étonnament choisi pour finir le concert. Objectif atteint : le groupe a séduit son auditoire et, à en juger par les cris enthousiastes poussés à la fin de sa prestation, a gagné des nouveaux fans. Un nouvel album est prévu pour la fin de l'été... Voilà une affaire à suivre.  

Setlist The New Roses :

01. Thirsty
02. Gimme Your Love
03. She's Gone
04. Devil's Toys
05. For A While
06. It's A Long Way
07. Whiskey Nightmare
08. Without A Trace

P.S. : Pas sûr à 100% de la setlist mais j'ai fait de mon mieux...

 

The Dead Daisies 

The Dead Daisies, sur album, j'aime bien. C'est très sympa. Mais je mentirais si je vous disais que je trouvais ça totalement génial. C'est du (très) bon hard rock, fait comme il faut, par des pros du genre. Pas nécessairement original ou bouleversant mais accrocheur avec son lot de chansons efficaces. Sur scène, en revanche, c'est une autre histoire. Et là, le qualificatif "génial" est, à mon sens, nettement plus approprié. Energie, bonne humeur et générosité sont au menu concocté par nos amis américains... et c'est parti pour une heure et quarante-cinq minutes de pur plaisir !


Vous avez eu une semaine difficile ? Vous avez besoin d'oublier vos petits tracas le temps d'une soirée ? Les Dead Daisies sont là et vont vous redonner le sourire... La soirée commence sans surprise avec le très bon Long Way To Go, titre d'ouverture du dernier album en date, ainsi que du très bon live sorti le mois dernier. Light show impeccable d'entrée de jeu et son aux petits oignons, tout roule. Comme c'est le cas sur Live & Louder (et donc, sur la tournée 2016), c'est Mexico qui arrive en second et fait monter la température de quelques degrés supplémentaires... ce qui, vu l'extrême chaleur dans la salle, n'est peut-être pas une si bonne idée. En tout cas, ce titre extrait du deuxième album du groupe est vraiment imparable... et les amoureux du disque en question auront bien intérêt à savourer le moment car l'album mis en valeur ce soir restera quand même le dernier en date, Make Some Noise, avec pas moins de neuf titres joués (sur les douze qu'il contient) ! 

Les chansons jouées, c'est une chose, mais que se passe-t-il sur scène ? Bah, c'est le show. On sent que les gars ont du métier. Aldrich a la classe et prend la pose quand vient le moment du solo, Tichy est un monstre de batteur, tout le temps en train de jouer avec ses baguettes (il les lance, les rattrape, les fait tourner...), il ne s'économise pas, tout le monde a le sourire, chaque musicien se déplace, va faire un tour sur la gauche de la scène, puis sur la droite, partage un micro avec un compère pour exécuter des choeurs (au rendu plus qu'honorable)... et ça balance du médiator à la pelle ! Marco Mendoza a également l'âme d'un showman (et hop, je me colle un médiator sur le front et me penche au-dessus du premier rang pour le laisser tomber) et prend d'ailleurs régulièrement la parole ne laissant pas John Corabi (très en voix) se charger seul de la tâche de frontman. David Lowy fait plus dans la retenue mais arbore un énorme sourire tout au long de la soirée. Ce qui fait plaisir, c'est que bien que tout cela prenne des airs de show à l'Américaine parfaitement huilé, une vraie complicité (entre les musiciens, et entre les musiciens et les fans) ainsi qu'une certaine forme de spontanéité sont de la partie. C'est simple, les cinq compères ont l'air de réellement s'éclater... on croirait presque un jeune groupe tout content de partir en tournée pour la première fois (mais avec l'expérience en plus, car il n'y a aucune approximation dans la prestation des Dead Daisies). 

Qui dit concert des Dead Daisies dit reprises. On sait qu'ils ont l'habitude d'en jouer beaucoup et cela se vérifiera encore ce soir. Sur le papier, on peut éventuellement se dire que c'est un peu dommage mais en fait, dans la pratique, ça passe très bien. Les morceaux choisis sont quand même des standards et quand on les reprend aussi bien, pourquoi se priver ? L'ambiance, excellentissime tout au long de la soirée, ne fléchira donc pas quand Fortunate Son (de Creedence Clearwater Revival), Helter Skelter (des Beatles) ou Midnight Moses (du Sensational Alex Harvey Band) seront jouées. Les Américains nous gratifieront tout de même de quelques petites surprises histoire de ne pas ressortir exactement la même setlist que lors de la tournée précédente. Par exemple, puisqu'on est dans les reprises, le groupe The Who sera doublement mis à l'honneur ce soir, une première fois avec l'habituelle (mais excellente) Join Together et une seconde avec My Generation (qui remplace ainsi une autre reprise jouée en 2016, We're An American Band de Grand Funk Railroad). Pour revenir aux compos originales, on retrouve globalement les mêmes que l'année dernière si ce n'est que Something I Said a disparu pour se faire remplacer par All The Same.


Le concert se déroule parfaitement et aligne quelques compos particulièrement appréciables comme Make Some Noise, Lock'n'Load (seule rescapée du premier album du groupe) ou encore l'excellente et véloce Mainline. Doug Aldrich place un petit solo de guitare par ci, Brian Tichy un solo de batterie par là (et même pas pénible, il est important de le préciser). La salle chante, acclame... il y aura même une ovation de folie à la fin du set au moment du dernier rappel. Les musiciens sont tous excellents et chacun est mis à l'honneur pendant la très sympathique séance de présentation orchestrée par John Corabi. En effet, le chanteur présente un à un ses partenaires et à chaque fois, le groupe joue un petit extrait d'un classique du hard rock ou du heavy metal (Dirty Deeds Done Dirt Cheap pour l'Australien David Lowy, Run To The Hills quand vient le tour de Brian Tichy, Black Knight pour Aldrich, etc.) et, comme vous vous en doutez, le public chante pour accompagner le tout. C'est la fête, quoi. Le groupe nous remercie chaleureusement dès qu'il le peut, chacun intervient pour dire quelque chose (Tichy pour ironiser sur la chaleur de cette soirée en demandant qu'on éteigne la clim' car il a un peu froid derrière sa batterie)... Corabi place même un "je t'aime" qui fait toujours son petit effet. Après Helter Skelter, c'est l'heure du rappel mais le chanteur propose qu'on fasse du bruit tout de suite sans que le groupe ait à sortir de scène, histoire d'enchaîner... ce qu'il fait avec My Generation et Midnight Moses.

Après Midnight Moses qui a souvent conclu les prestations du groupe, on pense que c'est fini... il est 23h30 passé, le combo a joué un peu plus d'une heure et demie, c'est bon, on n'a plus qu'à aller se coucher (sans oublier de passer par la case "douche obligatoire" sous peine de devoir brûler les draps, voire le lit, une fois la nuit terminée). Eh bien non, acclamés par une assistance qui n'a vraisemblablement pas sommeil, les cinq compères reviennent et nous assènent le coup final sous la forme d'une autre reprise (décidément) et pas des moindres puisqu'il s'agit d'un grand classique du hard rock : Highway Star de Deep Purple. C'est la classe intersidérale, Aldrich nous régale avec les super soli de Blackmore, Corabi est toujours en voix, on se demande comment Tichy arrive encore à maltraiter ses fûts par cette chaleur... Bref, malgré la grande moiteur ambiante, le plaisir est prolongé quelques minutes de plus. Les Dead Daisies quittent la scène laissant leurs fans (anciens et nouveaux) totalement conquis. Tellement conquis qu'ils vont d'ailleurs tenter de rappeler le groupe une dernière fois... mais là, faut quand même pas rêver, les gars ont beau mouiller la chemise, ils ne vont pas y laisser leur peau ! Et n'allez pas croire que cela pourrait ternir leur générosité et le lien fort qu'ils cultivent avec leurs fans car, une dizaine de minutes après la fin du concert, les musiciens reviendront s'asseoir dans la salle, derrière une table rapidement dressée pour l'occasion, et s'adonneront à une petite séance de signatures (alors qu'ils sont visiblement très fatigués, Brian Tichy a l'air d'être à deux doigts de l'effondrement) pour les premiers fans arrivés devant la salle ce soir et qui se sont vus distribuer un petit bracelet les autorisant à rester après le show. Chez les Dead Daisies, on sait fidéliser la clientèle ! Après tout cela, ça ne fait plus aucun doute, dès que l'occasion de revoir ces messieurs se représente, j'y retourne ! Et vu les expressions de bonheur arborées par les gens qui m'entourent au sortir du Forum, j'ai comme l'impression que je ne suis pas le seul à me faire cette réflexion.

Setlist The Dead Daisies :

01. Long Way To Go
02. Mexico
03. Make Some Noise
04. Song And A Prayer
05. Fortunate Son
06. We All Fall Down
07. Lock'N'Load
08. Last Time I Saw The Sun
09. Drum Solo
10. Join Together
11. All The Same
12. With You And I
13. Band Intros
14. Mainline
15. Helter Skelter
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16. My Generation
17. Midnight Moses
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18. Highway Star