Est-ce la présence de la fine fleur du death metal mélodique scandinave sur Paris en ce mois de Novembre 2019 qui explique cette météo à la fois froide et humide ? Toujours est-il qu’il fait bien frais sur la Place de la République lorsque je me rends dans la très belle salle de l’Alhambra pour le premier round automnal du death metal mélodique avec les excellents Finlandais d’Insomnium. Le deuxième round sera au Zénith avec Hypocrisy, Arch Enemy et Amon Amarth à la fin novembre. Il n’y a pas à dire, les fans de death mélo scandinave sont particulièrement gâtés et je compte bien en profiter à fond adorant ce style (que j’ai découvert sur le tard). Malheureusement, travail oblige, je manque Stam1na, groupe de thrash finlandais ; mais au vu des quelques fans venant serrer les paluches des musiciens au stand de merch’, j’en déduis que la prestation du groupe a dû plaire.
The Black Dahlia Murder
La scène pour The Black Dahlia Murder est installée avec un beau backdrop avec le logo du groupe. C’est parti pour une heure de death metal à la sauce Michigan et c’est peu dire que ça n’y va pas de main morte. Batterie très solide (grosse prestation de Alan Cassidy qui ne lésine pas sur la double pédale), guitares déchaînées, grosse voix bien death, The Black Dahlia Murder envoie du steak. N’étant pas outre-mesure fan de death extrême (le groupe, ayant quelque peu délaissé le death mélodique de ses débuts pour naviguer sur des terres plus extrêmes), j’étais un peu craintif mais la musique des Américains passe plutôt bien. Quelques breaks permettent au public de participer, bien sollicité par un chanteur très présent. A ce sujet, parfois chambré amicalement par quelques confrères (j’ai souvenir du chanteur de Hatesphere réclamant à son public d’imiter son étonnant lever de bras), il est vrai que ce Trevor Strand étonne quelque peu. Délaissant une partie de la communication au guitariste rythmique Brian Eschbach, il a toujours ses gestuelles qui peuvent prêter à sourire, levant souvent ses bras en rythme avec la batterie. Mais vocalement, rien à dire, c’est puissant, ça module plutôt bien. Très en place, bien mis en son (ce qui ne fut pas toujurs le cas avec ce groupe lorsque je les avais vus en festival) et bénéficiant d’un vrai bon créneau (une heure, c’est franchement bien), The Black Dahlia Murder se montre convaincant et jamais lassant. Un bon show, vraiment.
Setlist de The Black Dahlia Murder :
01. Widowmaker 02. Jars 03. Contagion 04. Miasma 05. Matriarch 06. Warborn 07. What A Horrible Night To Have A Curse 08. Nightbringers 09. As Good As Dead 10. Malenchantments Of The Necrosphere 11. On Stirring Seas Of Salted Bloods 12. Kings Of The Nightworld 13. Everything Went Black 14. Deathmask Divine
Insomnium :
Place aux maîtres de cérémonie avec les Finlandais d’Insomnium. Un grand backdrop avec le logo du groupe orne l’arrière scène surplombant une batterie plutôt volumineuse. L’intro résonne (avec des chœurs qui peuvent faire penser à des chants russes, étonnant mais la Finlande est frontalière de la Russie donc pas incohérent) et le combo démarre par une doublette issue du dernier album, Heart Like A Grave, avec Valediction et Neverlast. Le son est très bon, la batterie dévastatrice cadence à merveille la musique du groupe avec cette double pédale surpuissante qui permet d’installer les ambiances propres au groupe. L’air du Grand Nord souffle dans l’Alhambra et les ambiances froides et mélancoliques propres au combo finlandais sont un délice. Vocalement, la voix de Niilo Sevanen est très impressionnante, bien gutturale et très présente. Celui-ci ne manquera pas de remercier à de nombreuses reprises le public semblant très sincère. Je n’ai pas encore mentionné la paire de gratteux dont Markus Vanhala, guitariste des excellents Omnium Gatherum (à noter en passant cette propension des meilleurs éléments du death mélodique finlandais à avoir des noms en latin comme Mors Principium Est que j’aimerais vraiment revoir en concert, en passant). Les guitares dégueulent des mélodies à n’en plus finir, le tout posé sur des rythmiques bien denses portées par un jeu de batterie très particulier. Moi qui aime bien coller des étiquettes sur les groupes (ce qui présente de sérieuses limites, j’en conviens volontiers), avec Insomnium, c’est facile. Il y a indéniablement un fond death metal mais l’aspect mélodique est incontestable. Les duels de guitares sont légions et ça fonctionne à merveille, le style propre du groupe étant très cohérent. Le groupe privilégie son dernier album en en proposant pas moins de six morceaux et l'album Shadows Of A Dying Sun n’est pas en reste. Aucun morceau de l’immense Winter’s Gate n’est au programme et ce sera bien mon seul regret à cet excellent show. Le rappel est impitoyable avec une belle intro puis la fabuleuse While We Sleep, monument du death metal finlandais qui finit d’emporter un public conquis. Agréablement surprenant, les deux guitaristes reviennent sur scène arborant de jolis chapeaux de cowboys pour un duo … acoustique reprenant l’intro du titre éponyme du dernier album. Ça fonctionne super bien dégageant une réelle alchimie avec le public (qui aura mangé dans la main du groupe ce soir) et Heart Like A Grave vient clôturer un show de très grande qualité d’un groupe profondément attachant et à la musique incroyablement qui l'est tout autant. Les Finlandais ont dégainé les premiers dans ce sympathique duel à distance scandinave, déjà hâte de voir la réponse suédoise dans deux semaines au Zénith de Paris.
C’était bien, vraiment bien. Insomnium est un groupe à voir absolument.
Setlist de Insomnium :
01. Valediction 02. Neverlast 03. Into The Woods 04. Though The Shadows 05. Pale Morning Star 06. Change Of Heart 07. And Bells They Toll 08. Mute Is My Sorrow 09. Ephemeral 10. In The Groves Of Death
Rappel :
11. The Primeval Dark 12. While We Sleep 13. One For Sorrow 14. Heart Like A Grave
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