Groupe:

Symphony X + Savage Messiah

Date:

07 Juin 2019

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Blaster & Deicide5000

En ce 7 juin 2019, à la Machine du Moulin Rouge, Symphony X n'a aucun nouvel album à promouvoir... Cela fait quasiment quatre ans que l'excellent Underworld est sorti et on a eu le droit à une petite visite de ces Américains il y a un peu plus de trois ans (dans cette même salle d'ailleurs) pour fêter l'arrivée de l'album en question. Quand j'ai appris qu'une nouvelle tournée européenne était prévue juste avant l'arrivée de l'été, j'ai donc été surpris, Symphony X n'étant pas un groupe qui tourne énormément... Mais peu importe, c'est une agréable surprise. J'adore Symphony X et j'imagine que la setlist va nous réserver quelques surprises puisqu'il ne s'agit pas d'une tournée Underworld à proprement parler... j'ai hâte de savoir lesquelles. J'ai également hâte de revoir celui que je considère comme le meilleur chanteur de metal mélodique actuel : l'immense Russell Allen. Je sais que le vocaliste a été très éprouvé par l'accident de la route dont il a été victime avec Adrenaline Mob, son autre groupe, il y a deux ans (accident qui a d'ailleurs coûté la vie du bassiste David Z et Janet Raines, la manageuse du groupe) et je suis content de voir qu'il a décidé de repartir sur les routes malgré le traumatisme subi. Et je ne suis pas tout seul, loin de là. Déjà parce que mon cher collègue Deicide se joint à moi pour l'occasion et je sais qu'on va bien chanter en chœur sur le refrain de Nevermore (si elle est jouée... pas trop de doutes à ce sujet) mais aussi car la Machine du Moulin Rouge est particulièrement remplie ce soir (bien que le concert ne soit pas annoncé complet, on ne doit vraiment pas en être loin). 

Mais avant de retrouver Symphony X, il y a un "apéritif" offert par le groupe de heavy/thrash anglais Savage Messiah dont j'ai récemment apprécié le dernier effort intitulé Demons. Le groupe ne compte que quatre musiciens sur album mais pour la tournée, ils sont cinq car ils ont eu la bonne idée d'engager un claviériste plutôt que de balancer des samples. Cette façon de lutter contre une certaine forme de playback me plaît, c'est indéniable. Pour ce qui est des conditions de jeu, je retrouve le sort souvent réservé aux groupes de première partie dans cette salle, à savoir un son assez brouillon et un jeu de lumières réduit à son strict minimum (si les gars sont éclairés par cinq spots, c'est bien le maximum). Mais cela n'empêche pas nos voisins british de bien se donner. L'enthousiasme est de mise... avec modération pour le leader Dave Silver qui doit gérer chant et guitare, mais nettement plus pour le second guitariste ultra souriant et le bassiste qui font preuve d'une pêche indéniable. 

En ce qui concerne les titres joués, on ne dirait pas qu'on a affaire à un groupe qui existe depuis une douzaine d'années et a sorti six albums... car sur les neuf morceaux présentés ce soir, huit proviennent du tout nouveau Demons. C'est ce qui s'appelle être fier de sa dernière production ! Les trois premiers morceaux sont bien vigoureux et balancent un heavy/thrash mélodique qui ne manque pas d'accroche et de riffs costauds... Ce n'est pas renversant non plus (notamment à cause du son perfectible déjà évoqué plus haut) mais il y a de la fougue et c'est suffisamment bien fichu pour faire passer un bon moment aux amateurs de ce style de metal. D'ailleurs, l'accueil réservé aux Anglais est plutôt chaleureux. Par la suite, il y aura des incartades plus posées avec des morceaux jouant plus sur la mélodie et des atmosphères moins énervées (The Lights Are Going, What Dreams May Come ou la carrément hard rock Parachute). Un petit détour par du gros heavy influencé par le Metallica du début des 90s avec The Fateful Dark et le concert s'achève avec un Down And Out plus rythmé. Le batteur s'est bien dépensé, les guitaristes se sont fait plaisir avec de bons petits solos... Savage Messiah, sans nous bouleverser, a bien rempli son rôle de première partie en faisant passer un moment agréable à une bonne partie du public de la Machine du Moulin Rouge. 


Setlist Savage Messiah :

01. Virtue Signal
02. Heretic In The Modern World
03. The Bitter Truth
04. The Lights Are Going
05. Under No Illusions
06. What Dreams May Come
07. Parachute
08. The Fateful Dark
09. Down And Out

 
Je laisse maintenant la parole à Deicide5000 qui va vous parler de la performance de Symphony X. Spoiler : c'était très bien !  


Il est donc temps d’enchaîner avec Symphony X... désolé, moi (allo, la terre, ici Deicide5000) je n'ai pas accroché sur la première partie sauf sur la dernière chanson (et je ne dis pas ça pour dire que c'était bien quand ça s'est fini). Je suis un bien plus récent fan de Symphony X que Blaster donc nos visions différeront peut-être…
 

La setlist est constante sur cette tournée et c’est l’avant-dernière date ce soir. C’est donc la chanson Iconoclast qui ouvre le concert. Le groupe est en forme et enchaine directement avec Evolution (The Grand Design). C’est après ces deux chansons, dont je ne suis pas spécialement fan, que le groupe enchaine sur du lourd avec des morceaux de Paradise Lost et surtout d'Underworld, mon album préféré. Après Serpent’s Kiss, Russell Allen assure la présentation du groupe en mettant en valeur chacun des membres. Juste un petit répit, c’est au tour de l’hymne Nevermore d’être entonné. Là ça cartonne, je m’en mets plein les oreilles (en fait, Blaster chante fort...) et j’entends aussi bien la foule que le groupe, tellement les paroles sont connues et appréciées.

Juste avant Without You, Russell Allen ne peut s’empêcher d’adresser une pensée à ses comparses d’Adrenaline Mob (groupe dont il était le chanteur) touchés par un accident de la route en tournée en juillet 2017. Il évoque le bassiste tué sur le coup et la tour manager décédée suite à ses blessures... Cette expérience l'a changé etill nous invite à bien profiter de chaque jour, chaque moment...


Russell profite d’une pause entre deux chansons pour un petit moment de nostalgie où il rappelle que la Loco, maintenant appelée La Machine Du Moulin Rouge, est la salle où le groupe a démarré en Europe et en France il y a une bonne vingtaine d’années. C’est l’avant-dernière date et le groupe avoue qu’il est rattrapé par la fatigue de la tournée mais ils ne donneront que le meilleur.

Russell Allen nous fait la chorégraphie habituelle sur Run With The Devil : je cours sur place et j’enchaîne avec les déhanchés. Le show est au top, j’adore.

Après Domination, c’est encore un moment de fun à partager. Russell Allen a du bagou et sait nous tenir en haleine, et le tout sur un accompagnement de Jason Rullo (drums) qui entretient un beat pendant que son comparse nous parle. Tiens, c’est l’occasion de challenger cette bonne foule parisienne. “Hier on était à Londres, et je me souviens qu’ils criaient plus fort” nous assène Russell Allen, le sourire en coin. Vous savez à quoi ressemblent ces moments-là… c’est à tribord qu’on gueule, qu’on gueule…

C’est évident, on a eu plusieurs hymnes du groupe mais on ne s’en sortira pas comme ça... pas sans avoir eu Set The World On Fire (The Lie Of Lies). Impeccablement exécutée comme le reste, c’est cette chanson qui clôt le set. Clairement, on est encore sonnés par ce qui vient de se passer devant nos yeux. Pas un membre du groupe n'était en dehors du set.



A ce stade, on a été généreusement servis avec trois titres de Paradise Lost (2007), trois titres d'Underworld (2015), un titre d'Iconoclast (2011), un titre de The Divine Wings Of Tragedy (1997) et un titre de V:The New Mythology Suite (2000). Mais il manque la cerise sur le gâteau.

C’est le moment du rappel et on va tous comprendre que ça vaut le coup de faire ça suite à un rappel : le groupe enchaine sur son morceau fleuve éponyme de l’album The Odyssey (2002). Chapeau pour tenir vingt-quatre minutes le public en haleine.

Bon, Blaster vous l’avait dit, c’était un concert au top à tous points de vue. En voilà, un groupe qu’il ne faut pas louper quand ils passent dans le coin.

Setlist de Symphony X :

01. Iconoclast
02. Evolution (The Grand Design)
03. The Serpent's Kiss
04. Nevermore
05. Without You
06. Domination
07. Run With The Devil
08. Sea Of Lies
09. Set The World On Fire (The Lie Of Lies)
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10. The Odyssey

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