Asia


Artiste/Groupe

Asia

CD

Omega

Date de sortie

Avril 2010

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

Acheter sur Amazon.fr

Ecoutez sur Deezer

C H R O N I Q U E

Je dois l'avouer, je n'attendais pas grand chose de ce nouveau Asia. J'avais pourtant succombé aux charmes du super groupe lors de son apparition dans les années 80.
Un line-up génialissime avec John Wetton au chant et à la basse (King Crimson, Roxy Music, Uriah Heep, Wishbone Ash pour ne citer que ses plus gros projets), Steve Howe à la guitare (Yes, GTR), Carl Palmer à la batterie (Emerson Lake and Palmer) et Geoff Downes aux claviers (Buggles, Yes) pour une paire d'albums d'anthologie : Asia en 1982 et Alpha en 1983. Après ces deux succès planétaires que vous ne pouvez pas, ne pas connaitre (Heat of the Moment, Sole Survivor, Wildest Dreams, Don't Cry ...), tout fout le camp. Le line-up est en perpétuel changement, et les albums se succèdent sans vraie logique (ni vrai succès non plus). Pour les 25 ans de carrière les 4 membres originaux décident de se reformer donnant donc naissance à deux groupes : Asia et Asia Featuring John Payne (le dernier leader d'Asia), en effet les 4 gentils ont laissé John Payne et son team conserver aussi le nom de Asia (John avait quand même sorti 8 albums aux commandes de  son Asia pendant 14 ans). Situation plutôt rocambolesque mais bon, du moment qu'on s'y retrouve. Intéressons nous au Asia canal historique. Après moultes compilations, albums live, commémorations des 25 ans, arrive enfin l'album tant attendu, en 2008, Phoenix (merde et les "a" alors?), premier vrai album depuis Alpha. Quelle désillusion se fut pour moi, tout 'est expliqué ici. Voila pourquoi aujourd'hui je suis plutôt sceptique face à ce Omega des quatre lascars. Et bien, quelle (bonne) surprise ! Cet album est une bouffée d'oxygène, un album de rock progressif facile d'accès, auquel Asia nous avait habitué avec leurs deux premiers albums. Y'a même quelques tubes, du niveau de ceux des grandes années. Sans dec ? Sans dec !

Le CD attaque d'ailleurs avec ces 3 tubes potentiels que sont Finger On The Trigger, Through My Veins  et le génial Holy War. Franchement ces 3 morceaux sont fabuleux. Le chant de John est toujours aussi chaud, mélodique, et plein d'émotion, bien secondé par les chœurs du reste du groupe. Le jeu de guitare de Steve est excellent, on se retrouve projeté début 80 sur le premier album, en un quart de seconde, le top, quel touché de corde ! Les claviers de Geoff soutiennent la rythmique de Steve à merveille, comme sur Through My Veins, au refrain si entêtant. Le travail de la guitare sur ce morceau est génial, même remarque pour les chœurs omniprésents. Planant ! Mais le top c'est ce troisième morceau, véritable skud, intro de piano grandiose, et montée en puissance, pour 6mn de bonheur. Tout y est, piano superbe, chœurs, refrain accrocheur, voix magnifique et superbe gratte. Une réussite qui justifie avec les 2 premiers morceaux l'achat de ce CD.
Après pour moi c'est un carton jaune : c'est mou, c'est lent, c'est nunuche, c'est Ever Yours, moi j'aime pas des masses mais ça peut émouvoir certain(e)s. Heureusement que ce se reprend vite derrière avec un Listen Children assez pop et doté d'un excellent solo de guitare et de piano lors d'un break bien amené. Mieux encore, The End Of The World, plus lent, contient une fois de plus un refrain fabuleux qui transforme un morceau sympathique en un tube potentiel, qui vous accroche et vous lâche plus. Steve Howe y est encore fort inspiré, la voix de John géniale, un peu à la sauce Neal Morse dans le style (et le thème). C'est encore pas fini, partez pas, comment résister à Light The Way ? Une excellente intro très inspirée de guitare fortement teinté de vieux Yes, encore un refrain accrocheur, un solo de guitare flambant, bref, un de mes morceaux favoris sans hésitation. Grand moment !
J'accroche un peu moins sur Emily, un peu gentillet et chargé de claviers, mais comme Steve y fait un petit solo mignon je la ferme. J'ai aussi un peu plus de mal sur Still The Same, pas mauvais (c'est jamais mauvais avec Asia n'ayez crainte), mais juste un peu trop pop et cucul à mon gout.
J'aime par contre beaucoup l'intro style Braveheart de There Was A Time, sorte de conte magnifiquement bien chanté sur un superbe piano et des claviers vaporeux. L'ambiance y est médiévale, une guitare acoustique se joint à la fête, envoutant ! Le morceau démarre finalement après ces 4mn presque acoustiques, pour une envolée de guitare, et un final tout aussi prenant.
On se fini la galette avec un gentil I Believe pas des plus originaux, et un Don't Wanna Lose You Now calme, aux sonorités Beatles-iennes.

Quelle métamorphose entre cet album et son prédécesseur ! John l'explique par la présence du producteur Mike Paxman aux commande de Omega, alors que Phoenix était auto-produit, mais je pense quand même que les compositions sont de bien meilleure inspiration. Je compte au moins 5 morceaux tubesques, comme à la belle époque les gars ! C'est du bon rock progressif, tendance AOR, qui peut plaire à une large audience. Après le Love Metal de Dommin on (re)découvre le Bisounous Metal d'Asia, et je me régale. Avec un bon support radio, la portes des charts leur est ouverte ... non mais je délire là, on a pas de radio.