Artiste/Groupe:

Pretty Maids

CD:

Maid in Japan

Date de sortie:

Mai 2020

Label:

Frontiers Music

Style:

Hard & Heavy

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15/20

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Maid In Japan... le petit jeu de mots qui va bien. Voici donc l'intitulé du quatrième album live des Pretty Maids (leur premier enregistré au pays du soleil levant en presque quarante ans de carrière... ils ont pris leur temps). Vu l'excellente qualité de leur enregistrement en public précédent, It Comes Alive (2012), qui célébrait avec brio les trente ans du groupe, je pars avec l'idée qu'un nouvel exercice dans ce domaine risque de souffrir de la comparaison. D'autant plus que ce Maid In Japan ne met pas spécialement l'accent sur la nouveauté (en se servant généreusement dans les albums sortis depuis It Comes Alive) puisqu'il a été enregistré pendant la mini-tournée fêtant les trente ans d'un grand classique du groupe, Future World, joué en intégralité pour l'occasion (cinq autres chansons, dont trois plus récentes seulement, complètent le set). Alors oui, aussi bon soit-il (et il l'est), faire mieux qu'It Comes Alive s'annonce très difficile. Et d'ailleurs, tuons le suspense d'entrée, il n'y parvient pas. Il n'est pas meilleur, ni même aussi bon à mon sens... Mais cela ne veut pas dire qu'il ne soit pas réussi.

C'est très simple, on n'a pas besoin de revenir sur la qualité de l'album Future World. C'est un des meilleurs albums du groupe, on le sait, on ne sera donc pas surpris de trouver les chansons enthousiasmantes. Cela dit, il pourrait avoir mal vieilli, l'album en question... ou, plus logique, le groupe n'étant plus tout jeune, pourrait ne pas lui rendre justice, avec une prestation manquant de conviction ou d'énergie. Oui... mais non. Parce que ce qui saute aux oreilles à l'écoute de ce concert, c'est que les compos de Future World, servies pour l'occasion par un son énorme et moderne (plus puissant qu'à l'époque), passent toujours très bien en 2020 et que le groupe a encore la niaque ! La guitare du fondateur Ken Hammer, épaulée par le clavier (ou la guitare, ça dépend) de Chris Laney, sonne superbement bien. La section rythmique (tenue par le batteur Allan Sorensen et le bassiste Rene Shades) est d'une solidité redoutable, particulièrement bien mise en valeur dans le mix. Puisqu'on parle de son, notons que la production est remarquable. Tout est clair, puissant, chaque instrument est audible (le public aussi, quand il le faut). Rien à redire (si, c'est peut-être un peu trop parfait, objecteront certains). Nous n'avons pas vu le DVD mais les extraits mis en ligne permettent de constater que, visuellement, là aussi, nous avons affaire à un produit chiadé. 

Juste avant, on parlait de la prestation énergique du groupe... on y revient. Rien à déplorer de ce côté-là. Ronnie Atkins est en voix (on ne peut s'empêcher de penser au cancer du poumon détecté l'année dernière et dont le vocaliste se serait - aux dernières nouvelles - débarrassé). Son chant est impeccable et ses talents de frontman ne sont pas en reste. Il fait participer le public comme il faut, lui faisant répéter ses "yeah-oh" sur Future World, des "oh-oh" sur l'intro de Yellow Rain (intro que l'assistance et Ronnie termineront ensemble dans un joli moment a cappella) ou l'invitant à entonner Little Drops Of Heaven lors de sa conclusion. Les petites interactions qui font qu'un concert est un moment de communion et pas juste une suite de chansons jouées avec des applaudissements entre chacune d'entre elles sont là. Le mot "communion" est peut-être un peu fort ici mais vous saisissez l'idée. Donc oui, tout va bien. Le groupe est au top, les compos sont de qualité, jouées au même tempo qu'à l'époque (pas de ralentissement dû au viellissement des musiciens), ce qui fait plaisir quand il s'agit de s'envoyer quelques speederies comme Yellow Rain, Loud 'n' Proud ou Needles In The Dark, bien taillées pour la scène. Une fois l'album Future World passé, les compos choisies pour compléter le show passent très bien aussi. Des énergiques Kingmaker et Bull's Eye au single plus FM et fédérateur Little Drops Of Heaven sans oublier l'excellent final fourni par la véloce et excellente Sin-Decade, pas le temps de s'ennuyer.

Si vous souhaitez acquérir LE live de Pretty Maids, je le répète, c'est It Comes Alive qu'il vous faut. Plus généreux, plus varié. Mais s'il vous en faut un second, ce Maid In Japan se présente comme un bon candidat car la forme du groupe tout comme la qualité du set et de l'enregistrement (le mixage, la puissance du son) font plaisir. En plus, ce n'est que la seconde fois que le groupe propose un concert en vidéo (et la première fois en blu-ray)... alors, bien qu'il ne paraisse pas forcément indispensable à première vue, Maid In Japan n'est finalement peut-être pas si superflu qu'il en a l'air. Reste que, personnellement, les concerts qui proposent un disque joué en intégralité ne sont pas ceux que je préfère (mon cœur bat plus fort pour des setlists piochant dans une multitude d'albums)... mais si cela ne vous pose aucun problème, allez-y sans crainte car il s'agit d'un live de très bonne qualité. Il est même assez irréprochable dans son genre.

Tracklist de Maid In Japan :

01. FW30
02. Future World
03. We Came To Rock
04. Love Games
05. Yellow Rain
06. Loud 'n' Proud
07. Rodeo
08. Needles In The Dark
09. Eye Of The Storm
10. Long Way To Go
11. Mother Of All Lies
12. Kingmaker
13. Bull's Eye
14. Little Drops Of Heaven
15. Sin-Decade

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