Stilla

Artiste/Groupe

Stilla

CD

Ensamhetens Andar

Date de sortie

Février 2014

Label

Nordvis Produktion

Style

Black Metal

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

15/20

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C H R O N I Q U E

Auteur d’un album déjà sorti en 2013, le groupe revient aujourd’hui avec un nouvel opus, Ensamhetens Andar, qui s’inscrit dans la droite lignée du précédent. On dirait bien que Nordvis Produktion sait dénicher ses talents, après le magnifique EP de Grift, Fyra Elegier, on a encore le droit à du très bon Black Metal où l’originalité est encore de mise.

La musique de Stilla se dessine en arrière-plan, comme une ombre encapuchonnée se morfondant dans la couleur brunâtre du mur qui la supporte. Elle s’inscrit peu à peu dans un coin de votre tête avec force et mélancolie nordique, en s’insinuant tel le Jörmungand autour du monde viking, pour vous imprégner de son aura atmosphérique. On se laisse submerger par les riffs accrocheurs d’un Till Slutet, qui déploie une musique où se laisse percevoir à chaque coin de phrase le Diabolus in Musica d’antan. Car la musique de Stilla est un mélange très bien conservé de Black traditionnel et de folk Viking plus moderne. Acharnement du Black contre violence épique du Viking, c’est dans cet interstice virtuel que joue Stilla. Il n’y a qu’à entendre Tillägnan pour le constater. On perçoit subrepticement des guitares acoustiques qui dessinent la trame de fond d’ensemble, pour laisser le soin à la voix de finir le travail, avec une nervosité qui caractérise bien le travail du groupe, sur un Black Metal à la fois cérémoniel et strident. Stridences qui entament la marche de Skuggornas Dop, la dernière piste de l’album, entre traditionalisme blackeux et rythmique folklorique moderne. Le ton est donné.

En fait Stilla parvient à tenir un pari difficile, celui d’un Metal complexe, qui travaille toute sa musique dans le détail d’indices et de traces laissés à chaque note, chaque envolée épique, tout en construisant des thèmes et des refrains accrocheurs qui permettent à l’auditeur de s’adosser tranquillement au mur brunâtre construit par le groupe et d’enfiler la tenue de l’ombre encapuchonnée décrite par la pochette de l’album. La première piste, Vandring Utan Spår, le montre très bien. Les rythmes sont déconstruits, cassent la mesure à chaque fois qu’on pense s’y tenir puis finissent par accrocher une mélodie vers la moitié de la chanson,  qui se transforme peu à peu en « melankoli » nordique, comme l’annonce la voix à plusieurs reprises. Les Suédois tiennent le bon bout.  

Petit conseil, laissez-vous tenter par la musique de Stilla. Au bout de quelques écoutes elle vous aura vite submergée, tel les raz-de-marée provoqués par le Jörmungand lors du Ragnarök viking. Vous saurez y apprécier une complexité construite avec minutie, qui, de la première à la dernière piste, saura vous surprendre et vous procurer un plaisir tout de grâce vêtue.



Tracklist de Ensamhetens Andar :

01. Vandring Utan Spår
02. Ensamhetens Andar
03. Till Slutet
04. Själavrängaren
05. Hjärta Av Sten
06. Tillägnan
07. Skuggornas Dop

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