Artiste/Groupe:

Vicious Rumors

CD:

Celebration Decay

Date de sortie:

Août 2020

Label:

Steamhammer / SPV

Style:

Heavy Thrash

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14.5/20

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Quatre ans après le réussi Concussion Protocol, Vicious Rumors nous revient... et devinez quoi, le line-up a encore changé, la tradition est donc respectée. Deux membres, toujours les mêmes, sont restés : les inamovibles Geoff Thorpe (le guitariste fondateur, ce serait quand même dommage) et le batteur Larry Howe. Les petits nouveaux sont : le bassiste Robin Utbult (tout fraîchement débarqué, un certain nombre de parties sur l'album ayant été enregistrées par l'ex-Testament Greg Christian), le guitariste Gunnar DüGrey (qui tourne avec le groupe depuis trois ans) et le vocaliste Nick Courtney (qui a eu l'occasion de donner de la voix lors de la dernière tournée consacrée aux trente ans de l'album Digital Dictator). Mais malgré le renouvellement d'une partie des musiciens, le programme reste le même : du power US, mélangeant allègrement heavy et thrash, comme Vicious Rumors sait en dispenser depuis belle lurette. 

J'ai beau aimer ce combo américain, je reconnais que toute sa discographie n'est pas incontournable et que, malgré un talent et une solidité indéniables, il appartient davantage à la catégorie des seconds couteaux qu'à celle des gloires immortelles du metal. Cependant, bien que le succès soit assez confidentiel, ce groupe ne manque pas de qualités et se rapproche ainsi d'autres formations méritantes, comme Metal Church par exemple, qui sont loin de remplir les stades mais bénéficient d'un statut culte auprès d'une armée de connaisseurs. C'est donc avec une certaine hâte que j'attendais ce Celebration Decay, tout en me demandant s'il serait aussi bon que son prédécesseur (l'un des disques les plus sympas que Vicious Rumors ait proposé ces vingt dernières années, percutant et efficace même s'il ne rivalise pas avec les meilleurs efforts de l'ère Carl Albert - ancien chanteur décédé en 1995 - comme Digital Dictator ou Welcome To The Ball). Mais quand arriva le premier single, Death Eternal, ce fut la déception : heavy mid-tempo classique assez banal, sans fougue, avec des lignes de chant peu accrocheuses... Pas catastrophique mais pas remarquable non plus. Bof. Si comme moi, vous avez été refroidi par cet extrait, ne perdez pas espoir, car il s'agit d'un des moins bons titres de ce treizième opus qui a, bien heureusement, de meilleures choses en réserve.

 

A commencer par sa chanson titre qui ouvre le bal avec son intro instrumentale bien lourde et sombre d'une minute avant d'accélerer le tempo sur fond de riff thrashy et chant alternant agressivité grave et envolées Dickinsoniennes. Comme d'habitude avec ce groupe, ça riffe carré et envoie du solo bien tricoté. Puis, Pulse Of The Dead enfonce le clou, sur un terrain plus mélodique, moins enlevé mais bien direct et efficace. Tout cela constitue un début d'album puissant et efficace auquel il manque toutefois la petite touche qui le rendrait plus mémorable. Et c'est alors que débarque Arrival Of Desolation, dans un style plus Maidenien, avec son riff galopant et ses mélodies accrocheuses (notamment sur un très bon refrain qui marque plus les esprits - le mien en tout cas - que ceux des deux pistes précédentes). Voilà le titre que j'attendais pour m'enthousiasmer davantage ! Il cultive d'ailleurs un feeling old school qui n'est pas sans rappeler les faits d'armes du combo vers la fin des 80s (Digital Dictator). L'un des meilleurs morceaux de cette galette. 

Bien que costaud, ce Celebration Decay se révèle globalement moins véloce que son prédécesseur qui proposait plus de morceaux speed ou thrashy... et donc entraînants. Il n'en est cependant pas totalement dépourvu mais nous les réserve surtout pour le final (qui marque des points) incarné par Collision Course Disaster et Masquerade Of Good Intentions où le style traditionnel de la Bay Area est plus mis en avant. Entre-temps, on aura eu du bon heavy enlevé et percutant (Any Last Words), un morceau plus lourd et poisseux, sur lequel des guitares sèches s'invitent, assez différent du reste de l'album, justement nommé Darkness Divine (qui se termine sur une petite accélération de tempo et un solo bien sympa) mais aussi des titres dont j'ai peine à me souvenir (même après plusieurs essais) comme Asylum Of Blood (qui rappelle Testament en mode heavy) ou le (pas) fameux Death Eternal évoqué plus haut. Long Way Home n'est pas désagréable et propose des harmonies vocales intéressantes mais reste conventionnel et pourrait décoller davantage. Cold Blooded nous sert un heavy robuste mid-tempo très classique et relativement efficace mais un refrain marquant n'aurait pas été de trop.

Encore une fois, Vicious Rumors livre un album solide. Tous les éléments propres à ce groupe déterminé sont de la partie, le niveau est plus qu'honorable, le nouveau chanteur se fond bien dans l'univers du groupe et je prends plaisir à me prendre du gros riff puissant (et du solo habile et inspiré) entres les oreilles. Pour autant, une fois l'écoute achevée, je ne ressens pas l'envie irrésistible de m'y replonger dans les plus brefs délais. Oui, c'est carré, bien baraqué, plaisant... et il est aisé de relever les qualités de tel ou tel morceau mais quelques titres plus anecdotiques plombent légèrement cet opus qui peine à rivaliser avec les meilleures œuvres de ses créateurs. Il ne lui manque pourtant pas grand-chose, un petit soupçon de fraîcheur peut-être et une poignée de mélodies plus singulières ou transcendantes.
 

Tracklist de Celebration Decay : 

01. Celebration Decay
02. Pulse Of The Dead
03. Arrival Of Desolation
04. Any Last Words
05. Asylum Of Blood
06. Darkness Divine
07. Long Way Home
08. Cold Blooded
09. Death Eternal
10. Collision Course Disaster
11. Masquerade Of Good Intentions

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